Économie de la Hongrie
L'économie de la Hongrie se caractérise, depuis la chute du Bloc de l'Est en 1989, par un mode de fonctionnement libéral et tourné vers l'extérieur. Cette tendance se modifie avec l'arrivée de Viktor Orbán au pouvoir, qui marque un tournant vers un certain conservatisme. Celui-ci qualifiera d'ailleurs en 2014, la société qu'il veut construire comme "un état illibéral"[1]. Il déclare aussi qu'il souhaite voir son pays fonctionner à l'instar de pays comme la Russie, la Turquie, ou la Chine, ce qui laisserait la place à une potentielle forme d'autoritarisme.
Économie de la Hongrie | |
La façade de la Banque centrale de la Hongrie. | |
Monnaie | Forint hongrois |
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Année fiscale | calendaire |
Organisations internationales | UE, OCDE, OMC |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 130 milliards $ (2013) |
Produit intérieur brut en PPA | 196,6 milliards $ (2013) |
Rang pour le PIB en PPA | 57e |
Croissance du PIB | 4 % (2017) |
PIB par habitant en PPA | 19 800 $ (2013) |
PIB par secteur | agriculture : 3,4 % (2013) industrie : 28 % (2013) services : 68,7 % (2013) |
Inflation (IPC) | 1,9 % (2013) |
Pop. sous le seuil de pauvreté | 14 % (2012) |
Indice de développement humain (IDH) | 0,818 (2013) |
Population active | 4,26 millions (2013) |
Population active par secteur | agriculture : 7,1 % (2011) industrie : 29,7 % (2011) services : 63,2 % (2011) |
Taux de chômage | 4,3 % (2017) |
Principales industries | Mine, Métallurgie, Matériaux de construction, Agroalimentaire, Textile, Produits chimiques et pharmaceutiques, Véhicules motorisés |
Commerce extérieur | |
Exportations | 92,98 milliards $ (2013) |
Biens exportés | Machines et équipements 53.5%, Biens manufacturés 31.2%, Produits alimentaires 8.7%, Matériaux bruts 3.4%, Carburants et électricité 3.9% (2012) |
Principaux clients | Allemagne 25.6%, Roumanie 6.2%, Slovaquie 6.1%, Autriche 6%, Italie 4.8%, France 4.8%, Royaume-Uni 4.2% (2012) |
Importations | 89,52 milliards $ (2013) |
Biens importés | Machines et équipements 45.4%, Bien manufacturés 34.3%, Carburants et électricité 12.6%, Agroalimentaire 5.3%, Matériaux bruts 2.5% (2012) |
Principaux fournisseurs | Allemagne 25.1%, Russie 8.8%, Chine 7.4%, Autriche 7.1%, Slovaquie 5.6%, Pologne 4.8%, Italie 4.5%, Pays-Bas 4.2% (2012) |
Finances publiques | |
Dette publique | 79,8 % du PIB (2013) |
Dette extérieure | 170,3 milliards $ (2013) |
Recettes publiques | 62,24 milliards $ (2013) |
Dépenses publiques | 66,01 milliards $ (2013) |
Déficit public | 2,9 % du PIB (2013) |
Aide au développement | 128,18 millions $ de dons (2013) |
Sources : CIA World factbook, IDH, Aide au développement |
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Histoire
Par le traité de Trianon qui officialisa en 1920 la dislocation de la Hongrie austro-hongroise, la Hongrie perdit des territoires au profit de tous ses voisins sans exception, et sa superficie diminua de deux tiers, passant de 325 411 km2 en à 93 028 km2 à la signature du traité. Le pays perdit aussi son accès à la mer en Croatie, rattachée au royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Elle perd, de plus, la totalité de ses mines d'or, d'argent, de mercure, de cuivre et de sel, cinq de ses dix villes les plus peuplées et entre 55 % et 65 % des forêts, ainsi que des voies ferrés, usines, canaux, institutions bancaires et terres cultivables[2]. L'Économie hongroise de l'entre-deux-guerres était dès lors majoritairement tournée vers l'agriculture, et fut frappée de plein fouet par l'effondrement des prix mondiaux du blé lors de la Grande Dépression en 1929.
La Seconde Guerre mondiale ayant détruit les quelques sites industriels situés sur le territoire, le pays est, en 1948, à reconstruire. Le gouvernement communiste alors privilégie nettement l'industrialisation lourde, au détriment d'une industrie légère et de biens de consommation.
D'après le philosophe Gáspár Miklós Tamás : « ce pouvoir offrait une sécurité sociale efficace, le plein-emploi, une meilleure politique de santé publique, des loisirs bon marché ou gratuits, de meilleures conditions de vie matérielles. Tout cela, certes, au prix de l’hypocrisie, de la censure, de l’absence de choix offert au consommateur et du conformisme. Le régime était qualifié de « socialiste » ou de « communiste » ; il s’agissait en fait d’un État-providence conservateur sur les plans moral et culturel. Il a introduit dans une société rurale et archaïque les standards de vie modernes, de la plomberie à l’alphabétisation, sans oublier l’affranchissement des servitudes de l’ancien monde, en particulier la soumission à l’aristocratie[3]. »
Situation en 1989
En 1989, le salaire moyen mensuel est de 197 euros soit 1000 dollars (valeur 2005), et beaucoup de personnes occupent un deuxième emploi d'appoint, ce qui permet l'existence d'une économie parallèle florissante. L'inflation atteint 16 %. Mais 6,2 % des hongrois, surtout des personnes âgées résidant dans les villes, vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Toujours en 1989, le pays compte des dizaines de milliers de petites entreprises dirigées par des petits entrepreneurs. Chaque hongrois a la possibilité de créer une firme de moins de 500 salariés, mais peut dépasser cette limite si un étranger est associé à l'affaire. De nombreuses personnes exercent librement des métiers artisanaux comme les garagistes, les plombiers, les peintres en bâtiment, les serveurs de cafés et de restaurants, les musiciens.
En mai 1989, le ministre du Commerce, Tamas Beck, a fait le tour des capitales de l'Europe de l'Ouest, avec en main le dossier de chacune des 52 principales entreprises du pays, en déclarant que toutes étaient à vendre, et que le pays avait besoin d'un montant d'investissements estimé à 5 milliards de dollars US (soit 6,2 milliards d'euros 2002). Cependant la dette du pays s'élève à 17,2 milliards de dollars US (soit 21,2 milliards d'euros 2002). Elle est la plus élevée des pays de l'Est et son service est équivalent à la moitié des exportations du pays. Entre janvier 1988 et juin 1989, le gouvernement fait fermer un certain nombre d'entreprises, mettant au chômage 20 000 personnes, dont 3 000 seulement furent en partie indemnisés. Interrogés sur le sort misérable de ces chômeurs; les représentants de l'État avaient cyniquement répondu qu'ils devaient s'adresser aux organisations confessionnelles. Or celles-ci sont pauvres et n'ont aucun moyen financier leur permettant de les aider[réf. nécessaire].
Transition
En 1990, un gouvernement non communiste est formé, le pays est alors dans une rapide période de transition en vue de décollectiviser et internationaliser son économie. Mais jusqu'en 1993, la Hongrie est en forte récession, et perd près de 20 % de la valeur de son PIB de 1989. Près de la moitié des emplois disparaissent dans la première moitié des années 1990[4].
Le pays à partir de 1994, se caractérise par une très forte implication des investissements étrangers notamment dans le secteur de la finance. Le pays s'ouvre ainsi au tourisme, qui devient une composante importante de l'économie. La politique économique menée est durant les années 1990, caractérisée par la rigueur afin de lutter contre l'inflation notamment via un gel des dépenses publiques, des salaires et des importations. Durant cette période, l'inflation a fortement diminué passant de 14 % en 1998 à 4,7 % en 2003. Dans les années 2000, la Hongrie apparait comme l'un des pays les plus avancés économiquement dans leur transition parmi les pays de l'ancien Bloc de l'Est. La Hongrie intègre l'Union européenne, le , en même temps que 9 autres pays.
Secteurs d'activité
Notes et références
- « HONGRIE. Viktor Orbán pourfend le libéralisme occidental », sur Courrier international, (consulté le )
- (en) Domokos Kosáry, History of the Hungarian nation, (OCLC 66036).
- « Hongrie, laboratoire d’une nouvelle droite », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
- « Hongrie, laboratoire d’une nouvelle droite », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
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