Écoquartier du Fort d'Issy

L'écoquartier du Fort d'Issy est situé à Issy-les-Moulineaux dans le sud du département de Hauts-de-Seine. Localisé sur une ancienne forteresse militaire du XIXe siècle des Hauts d'Issy, il s'agit d'un aménagement urbain s'inscrivant dans le projet du Grand Paris Seine Ouest.

Écoquartier du Fort d'Issy

Un des accès au quartier.
Administration
Pays France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Commune Issy-les-Moulineaux
Géographie
Coordonnées 48° 49′ 02″ nord, 2° 16′ 06″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Paris et de la petite couronne
Écoquartier du Fort d'Issy
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
Écoquartier du Fort d'Issy

    Historique

    Située sur les hauts d'Issy, un bastion militaire avait été érigé en 1842, le Fort d'Issy[1],[2]. Ce fort faisait partie d’un ensemble de constructions de défense autour de Paris, intitulé l’enceinte de Thiers, du nom d’Adolphe Thiers, président du conseil du roi Louis-Philippe, qui en a fait voter la construction[3].

    Ces fortifications ont montré leur totale inutilité pendant la guerre franco-allemande de 1870 et notamment durant le siège de Paris. Les forces prusiennes avaient installées des canons Krupp dans des positions hors d’atteinte des troupes françaises postées sur ces forts, et pillonnaient ainsi les Parisiens, tout en bloquant les approvionnements de la ville, sans être gênées par cette enceinte. Après l’armistice du , les troupes dites versaillaises ont utilisé ces forts pour bloquer les communards dans l’espace parisien, et progressivement en venir à bout (avec l’attaque finale, la semaine sanglante, qui s’est achevée le ). Le chef du pouvoir exécutif de la République française, bientôt président de la République Française, qui a décidé d'écraser dans le sang la Commune de Paris, est justement Adolphe Thiers. Les forts ont ensuite été abandonnées, en friche, un espace utilisé en partie pour des «habitations de fortune» (des bidonvilles). Les talus ont servi de lieux de promenade aux Parisiens, pendant quelques décennies, avec des buvettes, des ventes ambulantes, des animations diverses, etc. [3].

    L’opération urbaine à l’origine de l’écoquartier a transformé la superficie de douze hectares de cet ancien fort en immeubles d’habitations[1],[2].

    Les premiers contacts avec le ministère de la Défense, propriétaire du fort, ont commencé en 1997. La vente s’est finalement concrétisée 13 ans plus tard, en 2010[4],[5]. L’État a vendu le terrain à un prix considéré comme le prix du marché de l’époque, 60 millions d’euros, en en assurant la dépollution (plus de 3 000 obus ont ainsi été extraits du terrain). La ville a investi 60 millions supplémentaires en équipements publics (crèche, médiathèque, centre culturel, écoles, piscine) et a vendu le terrain aux quatre promoteurs qui en offraient le prix le plus haut (d'où, pour les acheteurs potentiels, un prix du m2 assez élevé)[1],[4]. Quelques années ont été ensuite nécessaires, au début des années 2010, pour mener à bien les constructions[1].

    Description

    Ce quartier contient 1 600 logements dont 300 logements sociaux. Les accès se font par les rues du Fort, à l'Est, et du Colonel-Guichard, au Sud. Ce nouveau quartier jouxte celui des Epinettes, quartier plus ancien et essentiellement pavillonnaire[1]. La superficie de ce nouveau quartier est de 12 hectares. 18 bâtiments collectifs sont conçus pour pouvoir abriter 3 600 habitants[1]. L'ensemble de l'opération urbaine comprend également 1 500 m2 de magasins, ainsi que des bâtiments d'usages collectifs[1].

    Le terme d'écoquartier traduit la volonté municipale d'en travailler les aménagements, en particulier en terme d'énergie, selon des orientations de développement durable. Le chauffage urbain recourt à la géothermie. La collecte des déchets ménagers s'effectue par pneumatique. Les immeubles de logements sont labellisés bâtiment basse consommation. Enfin, par ailleurs, un accent a été mis sur les technologies numériques avec des bornes interactives, un réseau internet fibre optique natif, un suivi de la consommation énergétique, et de la domotique dans les appartements[1],[6]. Cette domotique a une conception qui commence à dater, et connaît quelques problèmes[7].

    Deux écoles dont l'école élémentaire et maternelle Louise Michel, sont inclus dans l’ensemble des bâtiments édifiés. L'école Louise Michel est aussi une construction recourant à des matériaux bios : ossature bois, paille utilisée comme isolant, etc.[8].

    Des raccordements de ce quartier aux transports en commun de la région parisienne sont envisagés dans le cadre du projet du Grand Paris Seine Ouest. Un projet de téléphérique urbain, examiné de 2007 à 2012, a été abandonné en 2012[9].

    Notes et références

    1. Laurence Boccara, « Ecoquartier innovant, le fort d’Issy-les-Moulineaux accueillera 3 600 habitants début 2014 », Le Monde, (lire en ligne)
    2. Nathalie Giusti, « Le Fort d'Issy se transforme en éco-quartier », L'Obs, (lire en ligne)
    3. Danielle Chadych et Dominique Leborgne, Atlas de Paris : Evolution d'un paysage urbain, Parigramme, , 199 p. (ISBN 2-84096-249-7), « L’enceinte de Thiers », p. 146-147
    4. Jean-Yves Guérin, « Le fort d'Issy devient enfin un nouveau quartier », Le Figaro, (lire en ligne)
    5. A. M., « La lente naissance d'un quartier au fort d'Issy », Les Échos, (lire en ligne)
    6. Anne-Claire Genthialon, « Une "forteresse numérique" dans un fort Vauban », Libération, (lire en ligne)
    7. Laetitia Van Eeckhout, « 9/14 IssyGrid, le réseau d’énergie connecté pour suivre sa consommation en temps réel », Le Monde, (lire en ligne)
    8. Isabelle Audin, « Issy-les-Moulineaux : une école en paille dans l'Eco-quartier du Fort », France 3, (lire en ligne)
    9. Sophie Landrin, « Les projets de téléphérique urbain fleurissent en France », Le Monde, (lire en ligne)
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