Église Saint-Aventin-de-Larboust de Saint-Aventin

L'église Saint-Aventin-de-Larboust de Saint-Aventin est une église romane située dans les Pyrénées, à Saint-Aventin dans le département français de la Haute-Garonne en région Occitanie.

Église de Saint-Aventin
Présentation
Culte catholique
Dédicataire Saint Aventin de Larboust
Type église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Toulouse
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIe siècle
Style dominant Architecture romane
Protection  Classé MH (1840)
Géographie
Pays France
Région Occitanie
Département Haute-Garonne
Ville Saint-Aventin
Coordonnées 42° 48′ 25″ nord, 0° 32′ 53″ est

Historique

L'église de Saint-Aventin est une église du XIe siècle[1].

Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840[2] : elle fait partie de la première liste de monuments historiques français, la liste des monuments historiques de 1840, qui comptait 1 034 monuments.

L'église a été restaurée au XIXe siècle[1].

Description

Architecture extérieure

L'église, bâtie en moellon, possède des caractéristiques marquantes comme la présence de deux clochers, un chevet roman lombard asymétrique et la présence de nombreuses sculptures intégrées dans la façade méridionale, dont des autels gallo-romains dédiés au dieu pyrénéen Abellio ainsi que des cippes funéraires.

Détail des arcatures lombardes et de la corniche de l'abside.

Le chevet

L'église possède un chevet roman lombard asymétrique composé d'une abside semi-circulaire flanquée d'une seule absidiole (et non de deux absidioles comme c'est généralement le cas).

L'abside et son absidiole, édifiées en moellon et couvertes d'ardoises comme l'ensemble de l'édifice, présentent une décoration de bandes lombardes composées de lésènes et d'arcatures.

L'abside est percée de plusieurs fenêtres à simple ébrasement et de plusieurs oculi.

Ses arcatures lombardes sont surmontées d'une frise de blocs et d'une corniche biseautée.

Les clochers

L'église possède deux clochers.

Le clocher occidental, plus élancé, prolonge la façade occidentale. Chacune de ses faces est percée de profondes fenêtres à double ébrasement groupées par trois ou quatre et séparées par des colonnettes surmontées de chapiteaux non sculptés. Les différents niveaux du clocher sont séparés par un cordon orné par endroits d'une frise en damier, d'une frise de billettes ou de torsades. Le niveau inférieur est percé sur ses faces latérales de grandes baies en plein cintre qui ont été murées avec des blocs de béton. Ce clocher se termine par une corniche saillante supportée par des modillons sculptés de têtes d'animaux ou de motifs géométriques.

Le clocher oriental, plus trapu et moins orné, présente sur chaque face deux fenêtres simples à l'avant-dernier étage et deux groupes de deux fenêtres géminées au dernier étage. Contrairement au clocher occidental, ses fenêtres sont à simple ébrasement. Sa maçonnerie est renforcée par des ancres de façade en forme de Y.

Le portail méridional

La façade méridionale, ornée de bandes lombardes comme le chevet, présente un portail du XIIe siècle[1].

La porte est encadrée de chaque côté de deux paires de colonnes surmontées de chapiteaux jumelés à astragale torique, à corbeille historiée (à gauche, Marie-Madeleine aux pieds du Christe, et le massacre des Innocents ; à droite, l'arrestation de saint Aventin et son martyre) et au tailloir orné de motifs floraux ou géométriques divers (frise de grecques, dents de scie inscrites dans des carrés, boules...).

Ces chapiteaux supportent une archivolte composée d'une voussure non ornée et d'une voussure ornée de boules.

Le tympan, porté par un puissant linteau monolithe, représente le Christ en gloire entouré par le tétramorphe, constitué des symboles des quatre évangélistes : le tétramorphe de Saint-Aventin a ceci de particulier que chacun des symboles est porté par un ange[1].

Outre le tympan, le portail présente trois autres remarquables bas-reliefs :

  • un musicien jouant de la vièle (ancêtre médiéval de la viole et du violon)
  • une « Vierge à l'enfant » foulant aux pieds des animaux fantastiques[1] et surmontée d'une arcature ornée de rosaces et supportée par des culots historiés représentant des têtes d'animaux fantastiques
  • saint Aventin ?

Les sculptures intégrées à la façade méridionale

Un des contreforts de la façade méridionale porte un bas-relief représentant la découverte de la sépulture de saint Aventin par un taureau[1].

La façade méridionale présente également en réemploi deux cippes (stèles funéraires).

Au-dessus et en dessous d'un de ces cippes sont encastrés en réemploi deux autels païens dédiés au dieu pyrénéen Abellio.

Architecture intérieure

L'église est bâtie sur un plan basilical simple, un rectangle où ne font saillie que le portail et l'abside et ses absidioles à l'est. L'intérieur est divisé en une nef flanquée de deux collatéraux étroits. La nef est voûtée d'arêtes sur arcs-doubleaux reposant sur des piles à dosserets. Elle est éclairée par des fenêtres à double ébrasement, ainsi que deux oculus dans l'abside, situés plus haut que les fenêtres.

L'église avait reçu une décoration peinte, révélée en 1878 en la débarrassant des badigeons ultérieurs. En avant d'une arcade, de part et d'autre d’une fenêtre, on peut voir à gauche saint Aventin, et à droite saint Sernin ou Saturnin, évêque de Toulouse. La voûte en cul-de-four de l'abside représente un Christ en majesté, et des décorations peintes apparaissent en divers endroits de l’église. Cette décoration peut être datée de la fin du XIIe siècle au début du XIIIe, avec des différences stylistiques qui laissent penser qu'elle a été réalisée en plusieurs étapes. Des restes de représentations des sept péchés capitaux semblent dater du XVIe siècle.

Le chœur est fermé par une grille de fer forgé d'un travail remarquable. Dans l'entrée de l’église, un bénitier est sans doute l'œuvre de sculpteurs locaux : il présente un décor de colombes buvant dans une coupe, un agneau, des personnages.

Références

Annexes

Bibliographie

  • [Rostan 1852] Rostan, « Rapport verbal sur une excursion dans le Midi de la France, le 23 octobre 1852 : St. Aventin », Bulletin monumental, 2e série, t. 8, , p. 517-523 (lire en ligne)
  • [Laurière 1877] Jules de Laurière, « Chronique : Découverte de peintures murales dans l'église Saint-Aventin (Haute-Garonne) », Bulletin monumental, 5e série, t. 5, , p. 92-93 (lire en ligne)
  • [Laurière 1894] Jules de Laurière et B. Bernard, L'église Saint-Aventin de Larboust, Saint-Gaudens,
  • [Allègre 1968] Victor Allègre, « Les vieilles églises du Comminges », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, Toulouse, t. 33, , p. 9-126+IV+IX planches+4 (lire en ligne)
  • [Durliat 1978] Marcel Durliat et Victor Allègre, « La chapelle Saint-Jean-des-Vignes à Saint-Plancard », dans Pyrénées romanes, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, coll. « la nuit des temps » (no 30), , 2e éd., 379 p., p. 56, 65, 86, planches 20 à 34
  • [Garland 1987] Emmanuel Garland, « Le décor monumental des églises du premier âge roman en Comminges », Revue de Comminges (Pyrénées centrales), t. 100, , p. 461-475 (lire en ligne)
  • [Garland 1989] Emmanuel Garland, « Un grand atelier de sculpture commingeois : son rayonnement, sa formation, sa disparition », Revue de Comminges, t. 102, , p. 63-80 (lire en ligne)
  • [Combe 2000] Élodie Combe, « Les états successifs de l'église de Saint-Aventin-de-Larboust (Haute-Garonne) », Revue de Comminges et des Pyrénées centrales, t. 116, , p. 521-544 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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