Église Saint-Jean le Vieux de Perpignan

L'église Saint-Jean le Vieux de Perpignan est une église romane, actuellement partiellement désaffectée, située à Perpignan, dans le département français des Pyrénées-Orientales. Ancienne collégiale, elle fut supplantée au XIVe siècle par un nouvel et vaste édifice de style gothique méridional, devenu en 1602 la cathédrale Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Perpignan-Elne. La cathédrale gothique flanque l'édifice roman au sud, qui a été conservé [1].

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Église Saint-Jean-le-Vieux
de Perpignan

Christ trônant sur le portail méridional
Présentation
Nom local Sant Joan el Vell
Culte anciennement catholique romain (sauf transept droit : chapelle de la cathédrale, Notre-Dame-dels-Correchs)
Type Cathédrale
Rattachement Diocèse de Perpignan-Elne
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Autres campagnes de travaux 1892 : installation d'une usine électrique (démontée depuis)
Style dominant Roman
Protection  Classé MH (1840),  Inscrit MH (1956)
Géographie
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Ville Perpignan
Coordonnées 42° 42′ 02″ nord, 2° 53′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : Perpignan et de Canet-en-Roussillon
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
Géolocalisation sur la carte : Occitanie
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

L'origine de l'église semble remonter au Xe siècle (voire au IXe siècle), lorsque les comtes du Roussillon entreprennent la construction de leur résidence sur ce site. Il ne reste presque plus rien de nos jours de ce palais comtal, si ce n'est quelques éléments difficile d'accès.

Cet édifice est reconstruit et agrandi au début du XIe siècle ; il est consacré en 1025 par l'évêque d'Elne.

Environ un siècle plus tard, en 1102, un chapitre de chanoine est établi à Saint Jean, qui fait alors l'objet de travaux d'agrandissement : le chevet à trois absides et le transept sont alors, selon toute vraisemblance, construits à cette période. Un hôpital des pauvres est bâti à proximité de la collégiale.

Au début du XIIIe siècle, l'église est de nouveau trop exiguë, et deux collatéraux viennent flanquer la nef de part et d'autre.

Avec la prospérité engendrée par l'éphémère royaume de Majorque, on décide au XIVe siècle l'établissement d'un édifice beaucoup plus vaste : c'est alors que commence, en 1324, la construction de l'église actuelle, au sud de l'édifice roman. Cette nouvelle église devient le siège de l'évêque du diocèse de Perpignan-Elne en 1601.

Au XVIIIe siècle, le chevet roman de l'église est amputé de son absidiole gauche et de la majeure partie de l'abside centrale. Tout à la fin du XIXe siècle, une usine électrique est installée dans l'église qui va alors être sérieusement détériorée.

Sa restauration est entreprise à partir des années 1970 avec le démantèlement de l'usine, suivie d'une campagne de fouilles dans les années 1980.

La porte, le clocher et la nef méridionale ont été classés au titre des monuments historiques par liste en 1840 et l'église a été inscrite, sauf parties déjà classées, par arrêté du [2].

Description

L'édifice se compose aujourd'hui d'une nef de trois travées flanquée de collatéraux, débouchant à l'est sur un transept et un chevet à trois absides, dont seule l'absidiole sud est encore intègre (l'abside majeure ne subsiste que très partiellement et l'absidiole nord a été totalement détruite au XVIIIe siècle).

Le portail méridional de l'édifice, en marbre blanc, est daté du XIIIe siècle. Sa composition est très originale, avec une division de la partie inférieure du tympan en deux arcs plus petits et séparés par une clef pendante sculptée d'un Christ trônant. Le portail est attribué (notamment pour le Christ) au sculpteur Raymond de Bianya, auteur signataire de reliefs funéraires ornant le cloître d'Elne.

L'édifice n'est en 2012 pas visitable, si ce n'est le croisillon gauche, Notre Dame dels Correchs (Notre-Dame des Ravins), à partir de la cathédrale gothique. Ce croisillon supporte le clocher roman, dont seule la partie inférieure est médiévale : il a été surmonté de trois étages en brique à la fin du XVIIIe siècle.

Notes et références

  1. Mallet 2003, p. 101-103
  2. « Église du Vieux-Saint-Jean », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

Par ordre chronologique de parution :

  • Albert Mayeux, « Saint-Jean le Vieux de Perpignan, “Sant Joan lo Vell” », dans Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1905, tome 64, p. 231-242 (lire en ligne)
  • Jean-Auguste Brutails, « Saint-Jean-le-Vieux », dans Congrès archéologique de France. 73e session. À Carcassonne et Perpignan. 1906, Société française d'archéologie, Paris, 1907, p. 113-115 (lire en ligne)
  • Albert Mayeux, Saint-Jean-Le-Vieux à Perpignan, Caen, Henri Delesques, , 38 p. (lire en ligne)
  • Albert Mayeux, « Saint-Jean-le-Vieux à Perpignan », dans Bulletin Monumental, 1913, no 77, p. 73-100 (lire en ligne)
  • Pierre Ponsich, « Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan », dans Congrès archéologique de France. 112e session. Le Roussillon. 1954, Société française d'archéologie, Paris, 1955, p. 31-50
  • Marcel Durliat, Roussillon Roman, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, coll. « La nuit des temps » (no 7), 1986 (4e édition), 321 p. (ISBN 978-2-7369-0027-4 et 2-7369-0027-8)
  • Noël Bailbé, Les clochers-tours du Roussillon, Perpignan, Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, (ISSN 0767-368X)
  • Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le guide du patrimoine Languedoc Roussillon, Hachette, Paris, 1996, (ISBN 978-2-01-242333-6), p. 429-430
  • Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, Les Presses du Languedoc, , 334 p. (ISBN 978-2-8599-8244-7)

Articles connexes

Liens externes

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