Église Saint-Martin de Ham-sur-Heure

L'église Saint-Martin (wallon : eglijhe Sint-Mårtén) est un édifice religieux qui se trouve à Ham-sur-Heure dans la commune d'Ham-sur-Heure-Nalinnes en Région wallonne province du Hainaut, en Belgique.

Église Saint-Martin de Ham-sur-Heure
Vue d'ensemble, en juillet 2016.
Présentation
Type
Localisation
Adresse
Coordonnées
50° 19′ 20″ N, 4° 23′ 18″ E

Historique

Projet de la construction

La seconde moitié du XIXe siècle vécut au rythme de grand travaux dans la commune : nouvelles écoles, nouvelle maison communale, nouveau chemins, etc. Depuis 1866, une fissure avait été repérée dans un mur de l'église paroissiale bâtie 44 ans plus tôt. Le 7 avril 1874, la décision de principe de la construction d'un nouveau sanctuaire fut adoptée par le conseil communale, après un don substantiel de 15.500 francs de la part de Henriette de Paul de Barchifontaine demeurant dans son château d'Hameau[1].

La construction

Plusieurs siècles s'étaient écoulés avant que l'église paroissiale suive le chemin qui avait conduit dans la vallée le centre du village : c'est en 1820, qu'avait eu lieu son transfert sur l'emplacement d'une ancienne chapelle Sainte-Anne. À 40 ans, les rides d'une vieillesse prématurée due à une mauvaise conception architecturale apparurent sur son visage. Après dix ans de palabres, elle dut laisser la place à un sanctuaire qui devait allier la vigueur solide de ses ancêtres. Élevée entre 1877 et 1881 en style néogothique primaire, ses plans avaient été dressés par l'architecte anversois Jos Schadde dont le buste orne une autre de ses œuvres : la Vieille Bourse d'Anvers[2].

Les obstacles jalonnèrent la construction de l'église commencée en 1877. Sa prise de possession eut lieu en 1879, mais les travaux de la tour ne furent terminés qu'en 1881. Et en 1886, le conseil de fabrique se plaignait encore le l'absence de finition. Le coût total officiel de l'édifice s'éleva à 130.704,86 francs[3].

L'intérieur

Le programme de décoration

L'ambitieux programme de décoration de l'église allait être réalisé en moins d'un demi-siècle. Seule la Seconde Guerre mondiale parvint à mettre fin à cet élan. À partir de 1895, des vitraux nouveaux à la mode médiévale et, vers 1905, une décoration murale complète exceptionnelle vinrent habiller d'une noble gaieté le majestueux édifice. Sous la pression de la mode de l'uniformisation néogothique, l'ancien mobilier savait ses jours comptés. Ici, l'imposant autel central avait été détrôné par un modeste tabernacle gardé par deux anges. Une grande croix suspendue au plafond marquait la limite du chœur. Quant à saint Antoine, il avait troqué sa place contre celle de la chaire amputée de son abat-son[2].

L'étape suivante vit l'éphémère autel principal remplacé à son tour par une œuvre néogothique encore en place aujourd'hui. Sculptée par Jan Custers, de Stratum-lez-Eindhoven (NL), elle fut l'objet d'un don, en 1909, par la famille de Ponthière. L'unité de style allait encore toucher l'autel du bienheureux Richard (1904-05), les stalles (1924), la chaire de vérité (1927), les confessionnaux (1933), le banc de communion et le reste du mobilier ordinaire[2].

Le mobilier

Le tabernacle. Chef-d'oeuvre bruxellois en chêne polychrome sculpté vers 1470, un retable avait été créé pour la noblesse de l'ancienne église. À l'origine splendidement recouvert d'or, il avait été le témoin de l'affligeante incompréhension des siècles. Il fut posé en 1886 sur l'autel latéral gauche du sanctuaire. Ses cinq scènes évoquent les circonstances de la naissance du Christ[4].

Les vitraux

Vers 1900, deux vitraux garnirent une des fenêtres du presbytère. Les médaillons centraux étaient cerclés des couleurs d'Ham-sur-Heure (jaune et rouge). Un au moins, celui de droite avait pris pour modèle une photo réalisée par E. Gastelain et L. Lagaeri, de Bruxelles, laquelle avait également servi pour l'impression d'une carte postale. Ces vitraux restèrent en place jusque dans les années 1970[5].

L'enrichissement du décor de l'église fut interrompu par les événements survenus lors de la guerre de 1940-1945. Les derniers vitraux primitifs de l'édifice fermaient la verrière du jubé. En 1951, le curé Scohier commanda un dessin en vue les remplacer. Dédié à la musique, il rompait avec l'harmonie néogothique de l'ensemble au profit des lignes et des grisailles de son temps. Ce projet ne fut jamais réalisé[6].

Galerie

Voir aussi

Photos ancienne de l'église sur le site de l'Institut royal du patrimoine artistique (IRPA).

Notes et références

  1. Philippe Lejeune, Memoire en Images Ham-sur-Heure II Château et Village, Tempus, , 128 p. (ISBN 2-84253-381-X), p. 28
  2. Philippe Lejeune, Memoire en Images Ham-sur-Heure Nalinnes, Alan Sutton, , 128 p. (ISBN 2-84253-356-9), p. 55
  3. Philippe Lejeune, Memoire en Images Ham-sur-Heure II Château et Village, Tempus, , 128 p. (ISBN 2-84253-381-X), p. 29
  4. Philippe Lejeune, Memoire en Images Ham-sur-Heure Nalinnes, Alan Sutton, , 128 p. (ISBN 2-84253-356-9), p. 53
  5. Philippe Lejeune, Memoire en images Ham-sur-Heure II Château et Village, Tempus, , 128 p. (ISBN 2-84253-381-X), p. 32
  6. Philippe Lejeune, Memoire en Images, Tempus, , 128 p. (ISBN 2-84253-381-X), p. 32
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