Église Saint-Pierre d'Auvillar
L'église Saint-Pierre d'Auvillar est une église catholique située à Auvillar, dans le département français de Tarn-et-Garonne en France.
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Église Saint-Pierre | ||||
L'église Saint-Pierre avec le clocher | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Type | Prieuré puis église paroissiale | |||
Rattachement | Diocèse de Montauban (siège) | |||
Début de la construction | Milieu du XIIe siècle | |||
Fin des travaux | 1867 | |||
Protection | Classé MH (1862) | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Midi-Pyrénées | |||
Département | Tarn-et-Garonne | |||
Commune | Auvillar | |||
Coordonnées | 44° 04′ 12″ nord, 0° 54′ 04″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Tarn-et-Garonne
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : France
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Historique
Les traces les plus anciennes du christianisme à Auvillar datent du XIIe siècle avec l'église et une inscription funéraire.
L'église romane du XIIe siècle composée d'une nef flanquée de bas-côtés se terminant sur l'abside centrale et deux absidioles latérales orientées. On ne sait pas si cette église avait un transept.
Dans la Monographie du Mas-Grenier, Adolphe Jouglar relève des mentions d'un prieuré à Auvillar au XIIe siècle. Cependant François Moulenq, dans les Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne ne reprend pas ces informations.
Une inscription funéraire datée de 1187 a été retrouvée dans un contrefort du clocher :
- † KALENDIS MARCII INCARNA
- TI VERBI ANNO M. C.
- L. XXX. VI. OBIIT R. P.
- DESLEMOS CAPEL
- LANUS. ISTIUS ECCE.
« Aux Kalendes de mars (1er mars) de l'an 1186 (1187 nouveau style) du Verbe Incarné, mourut R. P. Deslemos, chapelain de cette église ».
L'église est sous la dépendance de l'abbaye de Moissac jusqu'à la fin du XIIe siècle d'après A. Jouglar qui cite un acte de 1205 entre l'abbaye de Moissac et l'abbé du Mas-Grenier[1]. Le prieuré peut appartenir à l'abbaye du Mas-Grenier dès la fin du XIIe siècle.
La première citation concernant cette église date de 1261 quand Bernard de l'Isle, prévôt du chapitre de Saint-Étienne de Toulouse, restitue le prieuré à Raymond de Septens, abbé du Mas-Grenier.
Le démontage du retable du maître-autel en 2012 a montré qu'un vaste chœur rectangulaire de deux travées a été construit au XIIIe siècle, très probablement après la restitution du prieuré à l'abbaye du Mas-Grenier.
Le pape Clément V est le frère du seigneur d'Auvillar, Arnaud Garcie de Goth. En , encore archevêque de Bordeaux, il vient visiter le prieuré et y célèbre la messe. Le , le pape Clément V confirme depuis Villandraut la nomination du neveu de l'abbaye du Mas-Grenier, Girmond de Hautpoul, comme prieur de Saint-Pierre d'Auvillar. Le pape y fait encore un court séjour le 12 et .
La nef a été reconstruite au XIVe siècle depuis les absidioles jusqu'à la façade occidentale. Des auteurs attribuent cette reconstruction au pape Clément V, sans preuves. Adolphe Jouglar indique que la reconstruction de l'église a été initiée en 1340. Les archives du Mas-Grenier indiquent qu'un traité est passé entre le recteur, le prieur et consul d'Auvillar d'une part et le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne d'Agen pour la réparation de l'église d'Auvillar et la reconstruction du clocher[2]. La présence de deux enfeus au début de la reconstruction permet de supposer que les travaux ont aussi été financés par des particuliers.
Il ne reste plus de l'église romane que l'absidiole nord et quelques portions de l'arc triomphal de l'abside de la nef centrale.
En 1387, Jean III d'Armagnac, vicomte d'Auvillar, confirme les Coutumes d'Auvillar et reçoit le serment des consuls de la ville dans le bas-côté de droite de l'église[3].
L'église Saint-Pierre est située hors des remparts de la ville, près de la porte Saint-Pierre. Au XIVe siècle, l'église a eu à subir des dégâts pendant les guerres anglaises.
Des travaux sont entrepris dans le chœur au début du XVIe siècle, ce qui avait amené des historiens à affirmer qu'il avait été construit en 1505. Mais du chœur du XIIIe siècle, il reste les murs, les contreforts extérieurs, quatre supports d'angle placés aux quatre angles du chœur, les grands arcs formerets en brique. Les voûtes avec les chapiteaux ont été refaits ainsi que le mur du chevet. Sur ce dernier, un contrefort extérieur est ajouté dans l'axe du mur et la grande fenêtre est remplacée par deux fenêtres. Il ne semble pas que ces travaux aient été faits par Gérard de Prat qui a été prieur d'Auvillar et abbé du Mas-Grenier entre 1497 et 1500 car on ne trouve pas son blason dans ceux qui ont été sculptés dans l'église.
En 1493, Raymond de Bernard, prêtre, fonde une chapellenie dans la chapelle Notre-Dame-de-Pitié qu'il a fait construire. En 1502, son frère rédige son testament où il demande à entre enseveli dans la même chapelle et fait un don pour la chapellenie créée par son frère. Il fait aussi un don pour les réparations du chœur de l'église[4]. Deux chapelles sont construites contre le mur sud du chœur. La chapelle se trouvant à l'est est accessible à partir du chœur. L'autre chapelle remplace l'absidiole sud.
Catherine de Foix Candale, épouse de Charles Ier d'Armagnac vicomte d'Auvillar, dote le prieuré d'une fondation orbituraire[5].
Le clocher est reconstruit en 1540 sous l'égide de l'abbé Jean IV de Toucheboeuf.
L'église va subir des destructions pendant les guerres de religion, en 1570, 1577 et 1580. Le prieuré est détruit et l'église en grande partie ruinée.
Pour reconstruire les parties détruites de l'église, les consuls d'Auvillar se sont adressés vers le prieur, le curé et le chapitre de la cathédrale d'Agen. Le prieur leur a répondu que les habitants avaient démoli la maison priorale pour renforcer les remparts de la ville. Un accord est finalement trouvé dans deux actes de transaction passés le et le [6]. Les consuls s'engageant à construire deux chapelles, accommodées de trois arcs principaux et entièrement couvertes, le prieur et le chapitre s'engageant pour le reste. Les réparations comprennent la reprise des voûtes du chœur et la toiture, la nef est pourvue d'une fausse voûte lambrissée. Les supports entre la nef et le collatéral sud sont repris comme le montre les dates de 1604 et 1620 des inscriptions signées par le maître d'œuvre Jehan l'Église qui est aussi connu pour être intervenu sur la cathédrale Saint-Étienne d'Agen. Les travaux de restauration faits récemment dans le chœur ont permis de retrouver des peintures du XVIIe siècle. Élévation du grand retable du chœur.
L'autel baraque du chœur a été mis en place en 1674, donnant la date de la fin des travaux de sa restauration.
Le clocher s'effondre partiellement en 1794.
En 1860, un lambris couvrant la nef s'est effondré.
L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1862[7],[8]. Plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy[7].
À la suite du classement de l'église, les voûtes sont refaites et achevées en 1867 sauf celles du chœur et de la travée orientale du collatéral nord. Les travaux sont dirigés par l'architecte Théodore Olivier qui a aussi réalisé la nouvelle façade en pierre de l'église.
En 1918, les voûtains de la nef et bas-côtés sont restaurés.
Le clocher est consolidé en 1940, puis restauré en 1976. En 1979, mise en place d'une couverture sur une tourelle du clocher[9].
En , un coup de foudre sur le chœur entraîne des dégradations à l'ensemble des parements, nervures et voûtains du chœur de l'église. En , il a été constaté que des infiltrations d'eau nécessitaient des réparations sur le retable après avoir repris la structure du chœur. La restauration du retable de 10 mètres de hauteur s'est achevée en [10].
Élévation de la nef et collatéral nord Chaire à prêcher et collatéral nord Crypte du trésor La façade construite en 1867
Mobilier
- Retable du maître-autel du XVIIe siècle. Le tableau central représente l'Assomption de la Vierge, peint par Bern d'Henny, d'après un tableau de Pierre Paul Rubens[11]. Le retable est classé MH au titre des objets en 1964[12].
- Un ensemble de 9 tableaux pouvant provenir d'un même polyptyque, peint en 1690 par le peintre P. Lannet[13].
- Chaire à prêcher du XVIIIe siècle classée aux monuments historiques à titre d'objet en 1972[14].
- Retable du XVIIIe siècle avec une statue de la Vierge à l'Enfant et deux bustes représentant saint Clair et saint Augustin[15].
Vitraux
Des vitraux ont été posés par l'atelier de Louis Saint-Blancat, à Toulouse.
Retable du chœur: L'Assomption de Bern d'Henny
d'après un tableau de Pierre Paul RubensChaire à prêcher Retable du XVIIIe siècle Vitraux de Louis Saint-Blancat
Références
- Voir Jouglar, p. 268.
- Voir Jouglar, p. 270-271.
- Voir Adrien Lagrèze-Fossat, p. 61-62.
- Voir Marboutin, p. 52.
- Voir Jouglar, p. 177.
- François Moulenq, La justice au XVIIe siècle, épisode de l'histoire de la ville d'Auvillars, note p. 3, Recueil des travaux de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Agen, 1875, deuxième série, tome 4 (lire en ligne)
- « Église Saint-Pierre », notice no PA00095678, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Inventaire général : Prieuré de bénédictins Saint-Pierre », notice no IA00039286, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Chanoine Pierre Gayne, « Les clochers du Tarn-et-Garonne - Auvillar », dans Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1968, tome 94, p. 70 (lire en ligne)
- La Dépêche : Auvillar. Sept ans après, l'église Saint-Pierre a retrouvé son retable (3/06/2014)
- « tableau : Assomption », notice no PM82000311, base Palissy, ministère français de la Culture
- « retable (retable architecturé à niche), style baroque », notice no PM82000002, base Palissy, ministère français de la Culture
- « ensemble (9 tableaux) », notice no IM82000725, base Palissy, ministère français de la Culture
- « chaire à prêcher », notice no PM82000005, base Palissy, ministère français de la Culture
- « retable (retable architecturé à niche) », notice no IM82000727, base Palissy, ministère français de la Culture
Annexes
Bibliographie
- Diane Joy, Auvillar, église Saint-Pierre, p. 27-35, Congrès archéologique de France. 170e session. Monuments de Tarn-et-Garonne. 2012, Société française d'archéologie, Paris, 2014 (ISBN 978-2-901837-53-4)
- J. R. Marboutin, L'église d'Auvillar (Tarn-et-Garonne), p. 49-55, 97-103, Revue de Gascogne, 1938, tome XXXIII (lire en ligne)
- Dom J.-M. Besse, Abbayes et prieurés de l'ancienne France, tome 3, Provinces ecclésiastiques d'Auch et de Bordeaux, p. 145, Abbaye de Ligugé, Librairie Vve Ch. Poussielgue, Paris, 1910 (lire en ligne)
- Adrien Lagrèze-Fossat La ville, les vicomtes et la coutume d'Auvillar, A. Claudin libraire-éditeur, Paris, 1868 (lire en ligne)
- Chanoine Gayne, L'église d'Auvillar, p. 83-89, Bulletin archéologique, historique et artistique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1956, tome LXXXII (lire en ligne)
- Mathieu Méras, Dictionnaire des églises de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, tome IIIB, Guyenne, p. 11-12, Robert Laffont, Paris, 1967
- François Moulenq, Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne, tome 3, p. 341-363, imprimerie de Forestié, Montauban, 1885
- Adolphe Jouglar, Monographie du Mas-Grenier, Delboy libraire-éditeur, Toulouse, 1864 (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative à l'architecture :
- « Le mobilier du prieuré Saint-Pierre, actuellement église paroissiale », notice no IM82000701, base Palissy, ministère français de la Culture
- Patrimoines de Midi-Pyrénées : prieuré de bénédictins Saint-Pierre, actuellement église paroissiale
- Patrimoines de Midi-Pyrénées : Le mobilier du prieuré de bénédictins Saint-Pierre actuellement église paroissiale
- La ville d'Auvillar - Patrimoine : église Saint-Pierre
- Tourisme Tarn-et-Garonne : Église Saint-Pierre et son trésor
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