Église Sainte-Marie de Hammam Lif

L'église Sainte-Marie de Hammam Lif, située dans la ville de Hammam Lif en Tunisie, est une église catholique construite à l'époque du protectorat français. Cédée au gouvernement tunisien en 1964, elle devient le siège local du Parti socialiste destourien puis du Rassemblement constitutionnel démocratique jusqu'à la révolution tunisienne de 2011.

Église Sainte-Marie de Hammam Lif

Vue de l'église dans les années 1910
Présentation
Culte Catholicisme
Fin des travaux 1896
Date de désacralisation 1964
Géographie
Pays Tunisie
Gouvernorat Ben Arous
Ville Hammam Lif
Coordonnées 36° 43′ 49″ nord, 10° 20′ 19″ est
Géolocalisation sur la carte : Tunisie

Historique de l'église

L'augmentation rapide de la population européenne après l'instauration du protectorat justifie que la paroisse de Hammam Lif soit créée dès 1896. L'abbé Martin qui en a la charge doit également rendre visite aux fidèles de Hammamet, Nabeul, Khanguet, Mornag et Fondouk Jedid, tout en cherchant des fonds pour l'érection d'une église.

Ses démarches portent leurs fruits puisqu'il réussit à réunir rapidement les 28 000 francs nécessaires au chantier[1]. La nouvelle église dédicacée à sainte Marie[2] est inaugurée le 21 juin 1896[3].

L'augmentation de la population européenne justifie la construction plusieurs années plus tard d'une très grande salle d'œuvre qui accueille les nombreuses fêtes et réunions organisées par les fidèles[1].

Après l'indépendance de la Tunisie en 1956, le départ de nombreux fonctionnaires français sonne le glas de la présence chrétienne à Hammam Lif. La nationalisation des terres agricoles européennes le 12 mai 1964 ne laisse plus aucun choix à ceux qui étaient encore là. L'église est finalement fermée à l'occasion du modus vivendi signé entre le gouvernement tunisien et le Vatican le . Le bâtiment et la salle d'œuvre sont cédés gratuitement avec l'assurance qu'ils ne seront utilisés qu'à des fins d'intérêt public compatibles avec leur ancienne destination[4]. Le presbytère restant la propriété de l'archevêché, une chapelle y est aménagée pour que les dernières familles chrétiennes de Hammam Lif et Saint-Germain puissent toujours assister aux offices religieux[1].

L'église est réaménagée après sa nationalisation pour servir de siège local au parti au pouvoir, le Parti socialiste destourien puis, à partir de 1988, à son successeur, le Rassemblement constitutionnel démocratique[5]. Les occupants en sont chassés lors de la révolution tunisienne de 2011. Le bâtiment est alors squatté par des militants des différents comités de protection de la révolution qui se sont créés cette année-là[6].

Vie de la paroisse de Hammam-Lif à l'époque du protectorat[7]
Baptêmes Mariages Sépultures
190042316
191049812
1920441616
19301012939
1940772354
1950872131
196019814
1970202
1980003

Curés de la paroisse

  • Abbé Martin (1896-1912) ;
  • Abbé Pierregrosse (1912-1924) ;
  • Abbé Delteil (1924-1951) ;
  • Abbé Caruana (1951-1963).

Notes et références

  1. François Dornier, Les catholiques en Tunisie au fil des jours, éd. Imprimerie Finzi, Tunis, 2000, p. 304
  2. « Pieux itinéraire à travers la Tunisie », La Tunisie catholique, no 1, , p. 84 (lire en ligne, consulté le )
  3. « Chronique », L'Univers, no 10395, , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  4. « Modus vivendi entre le Saint Siège et la République tunisienne » [PDF], sur iuscangreg.it (consulté le )
  5. Farouk Benghir, « Reportage : Hammam-Lif… à la recherche du temps perdu », sur webmanagercenter.com, (consulté le )
  6. Isabelle Mandraud, « Tunisie : « L'euphorie est partie » », sur lemonde.fr, (consulté le )
  7. François Dornier, op. cit., p. 305

Liens externes

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