Église catholique en Slovaquie
L'Église catholique en Slovaquie (en slovaque : Rímskokatolická církev v Slovensku), désigne l'organisme institutionnel et sa communauté locale ayant pour religion le catholicisme en Slovaquie.
L'Église en Slovaquie est organisée en deux provinces ecclésiastiques, Bratislava et Košice, qui ne sont pas soumises à une juridiction nationale au sein d'une église nationale mais qui sont soumises à la juridiction universelle du pape, évêque de Rome, au sein de l'« Église universelle[1] ».
Les deux provinces répartissent huit diocèses (trois archidiocèses, dont deux métropolitains et cinq diocèses) qui rassemblent toutes les paroisses situées en Slovaquie[2].
En étroite communion avec le Saint-Siège, les évêques des diocèses en Slovaquie sont membres d'une instance de concertation, la Conférence épiscopale de Slovaquie.
Depuis 1993, la Slovaquie n'a plus de religions d'État ni officielles. L'Église catholique est autorisée par la Constitution de la Slovaquie de 1992 qui garantit la liberté de croyance et d’appartenance religieuse, ainsi que le droit de changer de foi ou d’être sans croyance[3],[4].
En Slovaquie, l'Église catholique est la communauté religieuse comptant le plus de fidèles[5],[6].
Histoire
En 828, la première église chrétienne est construite à Nitra. Pribina, prince de Nitra à l'époque est souvent considéré comme le premier souverain slovaque, car cette conversion sous son règne marque le début des relations slaves avec leur voisins en tant qu'État souverain[7].
En 846, Louis le Germanique met Rastislav sur le trône à la place de son oncle. Afin de se libérer de l'influence franque, en 861 ou 862, Rastislav écrit au pape Nicolas Ier pour lui demander de créer une province ecclésiastique indépendante des diocèses germaniques qui luttaient pour contrôler la région, et d'envoyer des enseignants religieux parlant le slavon.
Sa lettre demeura sans réponse, possiblement tout simplement parce que Nicolas n'avait personne à envoyer[7].
Rastislav se tourna donc en 862 vers Byzance et Michel III en demandant également un évêque. En 863, Constantin (Cyrille) et Méthode, deux frères connaissant le dialecte slave parlé à Thessalonique d'où ils étaient originaires arrivèrent en Grande-Moravie avec quelques disciples.
En 1635, l'archevêque Péter Pázmány fonde l'université de Nagyszombat / Trnava.
À la suite de la prise de Buda en 1541 par les Ottomans, et l'occupation de la Hongrie (sauf la Haute-Hongrie et ses riches mines d'argent), la cathédrale Saint-Martin de Pozsony/Pressburg/Prešporok (Bratislava) devient la cathédrale de couronnement de royaume de Hongrie royale[8].
En 1847, une version codifiée du slovaque par Ľudovít Štúr[9] est acceptée par catholiques et luthériens[10] (une version codifiée par Anton Bernolák au XVIIIe siècle n'étant acceptée que par les catholiques, les protestants utilisant jusqu'alors une version slovacicisée du tchèque[10] — ces notions panslaviques continueront d'être soutenues par certains intellectuels, tels que Ján Kollár même après 1847[10].
À la suite du traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919 et du traité de Trianon de 1920 mettant fin à la Première Guerre mondiale, la Slovaquie, les pays tchèques (Bohême, Moravie, Silésie tchèque), et jusqu'en 1939 la Ruthénie[11] ont constitué de [12] au [13] la Tchécoslovaquie. Cette union politique, prônée à Versailles[14], accordée par le traité de Saint-Germain-en-Laye, démantelée par l'Allemagne nazie et reconstituée en 1945[11] est partiellement artificielle : les pays tchèques, l'ancien Royaume de Bohême possession autrichienne, située en Cisleithanie, étaient un pays plus développé et industrialisé et sa population largement déchristianisée, tandis que la Slovaquie, ancienne possession hongroise située en Transleithanie, était plus rurale et profondément catholique[15], bien que les deux langues fussent très similaires (et comprises mutuellement, phénomène conforté à partir des années 1950 par une première chaîne de la télévision d'État bilingue)[16].
À la suite de la scission de la Tchécoslovaquie en 1992, la Slovaquie n'a plus de religions d'État ni officielles depuis 1993.
Organisation
L'Église catholique romaine divise le pays en 8 diocèses dont 3 archidiocèses :
- Province ecclésiastique de Bratislava (Province de l'ouest)
- Archidiocèse de Bratislava (métropolitain)
- Archidiocèse de Trnava (suffragant)
- Diocèse de Banská Bystrica (suffragant)
- Diocèse de Nitra (suffragant)
- Diocèse de Žilina (suffragant)
- Province ecclésiastique de Košice (Province de l'est)
- Archidiocèse de Košice (métropolitain)
- Diocèse de Rožňava (suffragant)
- Diocèse de Spiš (suffragant)
Statistiques
En 2011, la majorité des Slovaques s'identifie comme catholiques ou d'origine catholique (62 %)[17] mais bien moins vont à l'église car si 13,0 %[18],[19] se sont déclarés sans confession, 40 % de la population était athée ou agnostique selon l'Eurobaromètre de la Commission européenne en 2005[20]. Une minorité de Slovaques sont protestants (8,93 %), orthodoxes (5 %) et juifs (0,06 %, un peu plus de 2 000)[18],[21].
Notes et références
- « Catéchisme de l'Église Catholique », sur vatican.va (consulté le )
- Annuario pontificio 2011, Città del Vaticano, 2011.
- (en) « Freedom in the World 2015 Slovakia », sur freedomhouse.org, (consulté le ).
- (en) « Bureau of Democracy, Human Rights and Labor International Religious Freedom Report for 2014 Slovak Republic », sur state.gov, (consulté le ).
- « L'observatoire de la liberté religieuse Slovaquie », sur liberte-religieuse.org (consulté le ).
- Robert Manchin, « Religion in Europe: Trust Not Filling the Pews », Gallup, (consulté le ).
- (en) (en) Stanislav J. Kirschbaum, A History of Slovakia : The Struggle for Survival, Basingstoke, Palgrave Macmillan, , 2e éd., 416 p. (ISBN 9781403969293), p. 26-30 : « Rastislav and Svätopluk ».
- « 1740-1780 : Règne de la reine Marie-Thérèse couronnée à Bratislava » Histoire de la Slovaquie, quelques dates - Association des originaires et amis des pays tchèques et slovaque consulté le .
- « XIXe siècle Abolition du servage, développement industriel, mines (75 % de la production hongroise) Début de la renaissance culturelle et nationale slovaque en réaction contre la domination hongroise ; codification de la langue slovaque (Anton Bernolák puis Ľudovít Štúr) » « La Slovaquie en quelques dates - Ambassade de France en Slovaquie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), consulté le .
- (en) Robert William Seton-Watson, A History of the Czechs and Slovaks, Hamden (Connecticut), Archon Books, , 413 p., p. 261: The Slovaks under Hungarian Rule: Štúr, Hurban and Hodža.
- « 1945: Libération par les troupes soviétiques et effondrement de l’État slovaque - reconstitution de la Tchécoslovaquie, amputée de la Transcarpathie » « La Slovaquie en quelques dates - Ambassade de France en Slovaquie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), consulté le .
- « 1918: Accord de Pittsburgh - Indépendance de la première République tchécoslovaque » « La Slovaquie en quelques dates - Ambassade de France en Slovaquie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), consulté le .
- « 1993 : 1er janvier, indépendance de la République Slovaque » Histoire de la Slovaquie, quelques dates - Association des originaires et amis des pays tchèques et slovaque consulté le .
- (en) Ladislav Deák (trad. du slovaque), Trianon : Illusions and Reality, Bratislava, Porozumenie, , 32 p. (ISBN 80-967427-2-8), p. 6-7 : « The act of signing the peace with Hungary was only a symbolic ceremonial act, since the Entente powers has already recognized Czecho-Slovakia as an allied state almost two years before. The peace conference had already decided about frontiers, and from the end of 1918, the territory of Slovakia was already part of the Czecho-Slovak state. Only the signature of Hungary was lacking to give confirmation in international law to the dissolution of the old Kingdom of Hungary. »
- (en) « The new state consisted of three politically, economically and culturally unequally developed territorial units. » (« Le nouvel État consistait de trois territoires au développement politique, économique et culturel inégal. ») : The Visegrad Group: the Czech Republic, Hungary, Poland and Slovakia - Brief History of Slovakia, consulté le .
- Jacques Leclerc, « « Slovaquie » dans la section « Aménagement linguistique dans le monde » » (version du 30 mars 2010 sur l'Internet Archive), université Laval, sur tlfq.ulaval.ca.
- « Table 14 Population by religion », Statistical Office of the SR, (consulté le ).
- (sk) « Druhá správa o implementácii Európskej charty regionálnych alebo menšinových jazykov v Slovenskej republike » (version du 14 septembre 2018 sur l'Internet Archive), .
- (en) « Slovakia: Population by Religion Section », Gouvernement de la Slovaquie, (consulté le ).
- (en) Eurobarometer Social values, Science and Technology January - February 2005 , consulté le .
- (sk) Eduard Nižňanský (sk), « Židovská komunita na Slovensku 1938 - 1945 » (version du 7 septembre 2012 sur l'Internet Archive).
Annexes
- (sk) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en slovaque intitulé « Rímskokatolícka cirkev na Slovensku » (voir la liste des auteurs).
Articles connexes
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