Église des Capucins de Laval
L'ancienne église des Capucins de Laval datait du XVIIe siècle. Un couvent avec église furent construits peu après 1614 à Laval (France) pour les pères capucins. Les pères en furent expulsés en 1791 lors des troubles révolutionnaires. Le couvent fut vendu et l’église démolie.
Église des Capucins | |
Présentation | |
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Fin des travaux | XVIIe siècle |
Date de démolition | XIXe siècle |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Mayenne |
Ville | Laval |
Histoire
Ordre des Capucins
Les Capucins forment une congrégation particulière, groupe apostolique de spiritualité franciscaine, dont les commencements remontent à l'année 1525 et qui fut approuvée définitivement par le Pape Paul III en 1535. Ils vinrent pour la première fois en France sous le règne de Charles IX, et acquirent bientôt une grande considération.
Établissements
Ils s'établirent dans le diocèse de Laval que dans les premières années du XVIIe siècle; au Mans vers 1602; à Mayenne en 1606 (Église des Capucins de Mayenne), à Laval en 1614. Ils arrivèrent dans cette ville le et dès le jour même ils prirent possession du terrain qui leur était destiné. Ce local appartenait au chapitre de Saint-Tugal qui leur en fit don le même jour par acte devant Romier, notaire[1]
Église
Les capucins doivent faire face à une opposition assez vive, surtout de la part des Cordeliers et des Dominicains. Ils parviennent à la surmonter grâce au patronage important du chapitre de Saint-Tugal[2].
Ils arrivent le : le doyen[3] les met en possession d'un vaste terrain où ils plantent la croix[4]. Le , Jacques Marest, seigneur des Abattants, François Bignon, seigneur de la Croix, lieutenant à Laval, et Pierre Marest, seigneur de la Ragotière, donnèrent aux pères Capucins la pièce de terre nommée Hochebride, pour bâtir leur église.
Ils se construisent en peu de temps une maison propre à recevoir dix personnes. L'église achevée fut consacrée le [5] par Charles de Beaumanoir de Lavardin, évêque du Mans. Elle était placée sous l'invocation de Sainte Geneviève. La vie régulière et le zèle pastoral des Capucins ne tarda pas à leur concilier l'estime et l'affection publiques ; la communauté prit de rapides développements ; il fallut agrandir la petite maison primitive. Soixante ans après sa fondation, le couvent contenait 40 religieux.
Ce couvent n'était d'abord destiné à recevoir que dix religieux; mais il en contint bientôt un plus grand nombre. À l'époque où Julien Leclerc du Flécheray écrivit son Mémoire sur le comté de Laval, ils étaient plus de 40. Les capucins remplissaient les fonctions de missionnaires et de prédicateurs stationnaires[6]. Les capucins de Laval confessaient beaucoup, et leur 'Gardien' (Supérieur de la communauté) avait un pouvoir sacramentel très étendus pour les cas réservés.
Bibliothèque
Les Capucins firent construire, en 1709, une infirmerie et un bâtiment destiné à recevoir la bibliothèque. René Hardy de Lévaré en pose la première pierre. Leur enclos était dans une fort belle situation, grand et fort agréable. Ils possèdent une bibliothèque considérable et composée des meilleurs ouvrages de théologie, indépendamment de beaucoup de livres d'histoire et de littérature. Cette précieuse collection fut presque entièrement dispersée pendant la Révolution française ; cependant il en échappa une partie qui furent transportés à l'École centrale de Laval, et qui ont servi plus tard à former le fonds de la bibliothèque actuelle de la ville.
XVIIIe siècle
Les Capucins donnent en 1738 une mission périodique[7]. 22 pères étrangers viennent à Laval pour aider leurs confrères en cette circonstance[8]
Au mois de mai 1749, les capucins de Laval célébrèrent avec grande solennité, la canonisation de deux des leurs: Joseph de Leonessa et Fidèle de Sigmaringen [9]. Les fêtes durèrent neuf jours. Elles commencèrent un dimanche et furent annoncées par le bruit du canon, et par le son-de toutes les cloches de la ville[10]. Chaque jour, un panégyrique est prononcé. On remarque surtout celui de M. Le Peletier de Montfort, curé de la Trinité de Laval.
En 1750 les capucins de Laval éprouvèrent des problèmes. Charles Louis de Froulay, évêque du Mans, fut mécontent de la conduite de l'un d'eux, nommé François de Lannion[11] Le provincial prit la défense de son subordonné et écrivit une lettre peu soumise au prélat, qui en fut fort mécontent et jeta un interdit sur toute la communauté de Laval[12]. Il était défendu à tous les pères de cette maison de confesser et de prêcher dans le diocèse du Mans, de célébrer la messe ailleurs que dans leur église, et il ne laissa de pouvoirs pour la confession des membres de la communauté qu'aux deux plus anciens religieux[13].
Période révolutionnaire
Dans les temps qui précédèrent la Révolution française, le nombre des religieux y diminuait d'année en année. En 1791 ils n'étaient plus que huit ou neuf, parmi lesquels plusieurs adhérèrent à la Constitution civile du clergé[14]. Après avoir été évacuée par les religieux, la maison des capucins resta vacante jusqu'au , jour où on y incarcéra une partie des prêtres réunis à Laval. Le 23 août, ces détenus furent transférés dans la maison des Cordeliers. Le couvent des Capucins ne fut plus affecté à aucun service public. On le vendit à des particuliers et l'église fut démolie, ainsi qu'une partie des bâtiments.
Notes et références
- A la condition que la communauté accompagnerait le chapitre aux processions de la Fête-Dieu, des Rameaux, du jour de Saint-Firmin, de la translation de Saint-Tugal et en outre à toutes les processions publiques auxquelles elle serait convoquée par le chapitre. Il fut en outre stipulé que le jour de la translation de Saint-Tugal les religieux présenteraient au chapitre un bouquet de fleurs, en reconnaissance du don qui leur était fait.
- En reconnaissance de la donation que leur avait fait le chapitre, ils lui offraient chaque année, au jour de la fête de Saint Tugal, un bouquet de fleurs.
- Le don du chapitre était fait à condition que la communauté des Capucins accompagnerait les chanoines aux processions de la Fête-Dieu, des Rameaux, du jour de Saint-Firmin, de la translation des reliques de Saint-Tugal et en outre à toutes celles auxquelles elle serait convoquée par lui. Il fut aussi stipulé que, le jour de la fête de Saint-Tugal, les religieux présenteraient au chapitre un bouquet de fleurs en reconnaissance de la donation qui leur était faite.
- C'est le terrain qui longe la rue de Beauregard, de la rue de Bel-Air à celle du Entais.
- L'évêque donna en cette occasion les ordres dans l'église des Cordeliers de Laval. Il y avait 400 ordinands. On en comptait 600 à une autre ordination qu'il avait faite en 1618 a Saint-Dominique.
- C'étaient eux qui étaient chargés de la mission fondée dans la paroisse de la Trinité pour être faite tous les dix ans, mais ils s'adjoignaient toujours des étrangers, et le chef de chaque mission était ordinairement un dignitaire de l'ordre venu d'une autre ville.
- Elle a été fondée par une dame Beaumont, dont la fille porta la croix à la première procession.
- Quelques-uns d'entre eux et surtout le Père de Bellisle et le Père Gallois étaient des prédicateurs distingués.
- Ces deux saints avaient été canonisés en 1746 par Benoît XIV en même temps que Saint Camille de Lellis, Saint Pierre Regalati et Catherine de Ricci.
- Chaque jour le clergé d'une des églises de la ville allait le matin processionnellement au couvent des Capucins, y chantait la grande messe, y dînait, puis célébrait les vêpres auxquelles on prononçait un panégyrique, enfin s'en allait le soir processionnellement reconduit jusqu'à son église par toute la communauté. Le lundi ce fut le chapitre de Saint-Tugal, le mardi le clergé de la Trinité, le mercredi celui de Saint-Vénérand, le jeudi les Génovéfains de Sainte-Catherine, le vendredi les Dominicains, le samedi les Cordeliers, et le lundi suivant les chanoines de Saint-Michel. Les capucins avaient fait eux seuls l'office les deux dimanches. Pendant tout ce temps il y eut un concours de fidèles ; et les magistrats et officiers de la ville furent invités tour à tour à assister aux fêtes et à prendre part aux dîners du clergé.
- Il avait déjà été expulsé du diocèse d'Angers, et Mgr de Froulay voulut qu'il fût aussi renvoyé du sien.
- Par une lettre qu'il chargea M. Le Peltier, curé de la Trinité de lui signifier.
- Cet état de choses dura deux mois pendant lesquels se trouva le carême, et ce fut seulement après Pâques, que l'évêque leva l'interdit.
- Et notamment le Gardien. Mémoires ecclésiastiques de Laval.
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