Élection présidentielle nigériane de 2007
L’élection présidentielle s’est déroulée au Nigeria le 21 avril 2007, le même jour que les élections législatives.
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Élection présidentielle nigériane de 2007 | ||||||||||||||
Umaru Yar'Adua – PDP Colistier : Goodluck Jonathan | ||||||||||||||
Voix | 24 638 063 | |||||||||||||
69,82 % | ||||||||||||||
Muhammadu Buhari – ANPP (en) Colistier : Edwin Ume-Ezeoke (en) | ||||||||||||||
Voix | 6 605 299 | |||||||||||||
18,72 % | 13,5 | |||||||||||||
Atiku Abubakar – ACN (en) Colistier : Ben Obi | ||||||||||||||
Voix | 2 637 848 | |||||||||||||
7,47 % | ||||||||||||||
Président du Nigeria | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Olusegun Obasanjo PDP |
Umaru Yar'Adua PDP | |||||||||||||
Contexte
Cette élection doit permettre aux Nigérians de choisir leur nouveau président, le mandat d’Olusegun Obasanjo, au pouvoir depuis 1999 arrivant à terme.
Le président sortant avait tenté en 2006 d’amender la constitution afin de pouvoir se présenter une nouvelle fois. Cependant, le parlement avait refusé cette réforme. Pour la première fois depuis l’indépendance du pays en 1960, un président élu doit succéder à un autre président élu.
Atiku Abubakar, vice-président a longtemps été considéré comme le dauphin du président sortant. Cependant, il avait mené la fronde contre la tentative de modification constitutionnelle. Il est alors tombé en disgrâce. Le président Olusegun Obasanjo a tenté de le destituer en vain. Atiku Abubakar, exclu du parti au pouvoir, le Parti démocratique du Peuple (PDP), a créé son propre parti, l’Action congress (AC).
Les électeurs devaient notamment choisir le successeur du président, au pouvoir depuis 1999, lors d'un scrutin annoncé comme historique car il débouchera sur la première transition civile à la tête du pays depuis l'indépendance en 1960. La Commission électorale nationale (INEC) a tenté d’empêcher la candidature d’Atiku Abubakar, accusé de corruption mais la Cour suprême du Nigeria a invalidé cette décision.
Une semaine avant l’élection présidentielle, les élections régionales se sont déroulés dans un climat de violence[1]. Dénonçant les fraudes, l’opposition a demandé leur annulation et le report de l’élection présidentielle, menaçant d’appeler au boycott[2] avant d’y renoncer devant la volonté du pouvoir de maintenir les élections[3].
Mode de scrutin
Le président du Nigeria est élu selon une variante du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Pour l'emporter au premier tour, le candidat arrivé en tête doit également réunir plus de 25 % des voix dans 24 des 36 États du pays[4].
Résultats
Le président de la commission électorale nationale (INEC) Maurice Iwu a annoncé les résultats de l’élection le lundi »[5].
- Umaru Yar'Adua, gouverneur de l'État de Katsina (nord) et candidat du parti au pouvoir (PDP) est élu avec 24 638 063 voix.
- Le général Muhammadu Buhari, (All Nigeria Peoples Party, ANPP), a recueilli 6 605 299 suffrages.
- Atiku Abubakar, vice-président a obtenu 2 637 848 voix.
Contestations
L’opposition a dénoncé les fraudes massives qui ont entaché la régularité du scrutin. L’Action congress, parti fondé par le vice-président Atiku Abubakar, a demandé l’annulation de l’élection[6].
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) considère que l’élection n’était ni libre ni équitable et les observateurs du Commonwealth ont fait part d' « imperfections significatives »[5].
Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature 1986, parlant au nom de 48 lauréats du Prix Nobel a demandé le l’annulation des élections, craignant que le manque de légitimité du nouveau gouvernement n'augmente les risques d'un conflit violent qui aurait des conséquences graves pour le Nigeria et pour la région[7].
Le , Atiku Abubakar a introduit un recours pour dénoncer les conditions d'organisation de cette élection à l'issue de laquelle la Commission électorale nationale indépendante (INEC) a proclamé la victoire de Umaru Musa Yar'Adua. Parmi les reproches fait par le candidats, figurent le rejet illégal des dossiers de certains candidats, le non-respect du code électoral, des manœuvres frauduleuses et l'attribution arbitraire, par l'INEC, de suffrages[8].
Le , le Parlement européen a dénoncé les violences électorales. Il réclame l’organisation de nouvelles élections, placée sous le contrôle d’une commission électorale nationale indépendante et demande à l’Union européenne de ne pas allouées aux structures fédérales ou étatiques des aides tant que de nouvelles élections n’auront pas été organisées[9].
Notes et références
- Elections locales : attente des résultats, 21 morts lors du scrutin, Afp, 15 avril 2007
- L'opposition menace de ne pas participer aux élections de samedi, Afp, 18 avril 2007
- Elections maintenues, l'opposition renonce à les boycotter, Afp, 19 avril 2007
- (en) « Nigeria Presidential Elections Results 2019 », sur Quartz Africa, (consulté le ).
- Le candidat du pouvoir Umaru Yar'adua élu président
- Elections : un parti d'opposition dénonce "désordre" et fraudes, Afp, 22 avril 2007, et Un candidat de l'opposition demande l'annulation des élections, afp, 22 avril 2007
- Le prix Nobel nigerian Soyinka réclame l'annulation des élections, Afp, 23 mai 2007
- Abubakar demande l'annulation de la présidentielle, Panapress, 23 mai 2007
- Les eurodéputés dénoncent les "violations électorales" au Nigeria, Afp, 24 mai 2007
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