Élections générales sud-africaines de 1966

Les élections générales sud-africaines du ont été marquées par la 5e victoire consécutive du parti national dirigée pour la seconde fois par le premier ministre Hendrik Verwoerd.

Élections générales sud-africaines de 1966
Postes à élire 166 sièges de la chambre de l'assemblée
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 901 479
Votants 1 309 645
Votes exprimés 1 302 151
Votes nuls 7 494
Parti national  Hendrik Verwoerd
Voix 759 331
58,31%
 12,2
Sièges obtenus 126  21
Parti uni  De Villiers Graaff
Voix 486 629
37,37%
 1,5
Sièges obtenus 39  10
Parti progressiste  Jan Steytler
Voix 39 717
3,05%
 5,6
Sièges obtenus 1
Indépendants et autres
Voix 16 474
1,27%
 1,6
Sièges obtenus 0
Répartition finale des sièges
Premier ministre
Sortant Élu
Hendrik Verwoerd
Parti national
Hendrik Verwoerd
Parti national

À la suite d'une réforme électorale adoptée en 1965, la chambre de l'assemblée du parlement comprend dorénavant 166 membres, tous élus par les blancs d'Afrique du Sud auxquels s'ajoutent 4 députés élus par les populations coloureds de la province du Cap.

Mode de scrutin

En application du South Africa Act modifié et de la nouvelle loi constitutionnelle de 1961, seuls les blancs d'Afrique du Sud émargent sur les listes électorales. Le mandat des 4 députés représentant les électeurs coloureds a été prolongé et ne sont pas soumis à réélection en 1966 (Separate Representation of Voters Amendment Act).

Le mode de scrutin, appliqué depuis la formation de l'Union de l'Afrique du Sud en 1910, reste celui du scrutin uninominal majoritaire à un tour par circonscriptions.

La chambre de l'assemblée du parlement comprend 166 élus auxquels s'ajoutent les 4 représentants des circonscriptions coloureds élus en 1961 (et non soumis à réélection en 1966).

Répartition des sièges par province
Provincesprovince du CapNatalEtat libre d'OrangeTransvaalSud-Ouest africainTotal
Nombre de sièges541815736166

Forces politiques en présence à la fin de la 13e législature

Le Parti national est au pouvoir depuis les élections de 1948. Il est dirigé par Hendrik Verwoerd, notoirement considéré comme le grand architecte de l'apartheid mais aussi vu à l'époque comme le fondateur de la république. Son opposition parlementaire est scindée en 2 groupes avec d'un côté le parti uni (UP), qui a absorbé le parti de l'union nationale, et de l'autre côté le parti progressiste.

Répartition des sièges par parti politique et par province à la fin de la 13e législature
Provinceparti nationalparti uniProgressistesIndépendantsTotal
Province du Cap341852
Natal31316
État libre d'Orange1414
Sud-Ouest Africain66
Transvaal4918168
Total106491156
Province du Cap (Circonscription coloured)44
Total1064914160

Contexte électoral

En 1966, l'Afrique du Sud est à l'apogée de l'Apartheid et du nationalisme afrikaner. C'est aussi un pays en pleine croissance économique. Néanmoins, il connait de fortes contestations sur la scène internationale notamment de la part des anciens pays colonisés (Ghana, Nigeria). L'opposition extra-parlementaire telle que le congrès national africain, dont les principaux dirigeants ont été condamnés à la prison à perpétuité lors du procès de Rivonia, survit en exil ou dans clandestinité. C'est pourquoi, dans ce contexte, le parti national mène une campagne axée sur la sécurité des blancs et la promesse d'un gouvernement fort et déterminé à les protéger, notamment en réalisant leur unité et en poursuivant l'apartheid[1].

L'opposition parlementaire, divisée entre conservateurs et réformistes, reste affaiblie.

Résultats

Sur les 166 sièges réservés au vote des blancs, le Parti National obtient 126 sièges contre 39 sièges au Parti Uni et 1 siège au parti progressiste, celui d'Helen Suzman, réélue dans la circonscription de Houghton dans la banlieue de Johannesburg. 356 candidats se sont présentés dont 154 pour le parti national, 141 pour le parti uni, 26 pour le parti progressiste et 2 en tant que candidats indépendants. Trente-trois candidats se sont présentés sous l'étiquette de nouvelles formations de la droite conservatrice (22 sous l’étiquette républicaine, 10 pour le Front et 1 pour le parti national conservateur).

Le taux de participation a été de 68,5 %. Dix-huit candidats ont été automatiquement élu n'ayant pas eu à affronter d'adversaires dans leurs circonscriptions. Sur ces 18 candidats, 17 étaient issus du parti national et un seul du parti uni. Si le parti national s'est acharné à sortir de son laager électoral constitué par l'électorat afrikaner, il n'obtient que 16 % des voix de la population blanche anglophone qui reste majoritairement fidèle au parti uni[2].

Nouvelle répartition des sièges par partis politiques et par province (14e législature)
Provinceparti nationalparti uniparti progressisteIndépendantsTotal
Province du Cap3816--54
Natal513--18
État libre d'Orange15---15
Sud-Ouest Africain6---6
Transvaal62101-73
Total (électorat blanc)126391-166
Province du Cap (Circonscription coloured)---44
Total1263914170

Notes et références

  1. Paul Coquerel, infra, p. 230-231
  2. Paul Coquerel, infra, p. 231

Bibliographie

  • Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 53), , 303 p. (ISBN 9782870274521, BNF 35545035, lire en ligne).
  • Helen Suzman, In No Uncertain Terms, Mandarin Paperback, 1994
  • Keesing's Contemporary Archives

Articles connexes

Liens externes

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