Élections législatives fidjiennes de septembre 1871

Des élections législatives se tiennent en aux Fidji pour élire la nouvelle Assemblée législative.

Contexte

Le grand chef autochtone Ratu Seru Epenisa Cakobau s'est déclaré premier Tui Viti (roi des Fidji) alors que ces îles attirent un nombre croissant de colons occidentaux. Début , le roi met en place un gouvernement national et confie le poste de Premier ministre, créé pour l'occasion, à Sydney Burt. Dans le même temps, il convoque l'élection d'un « Conseil de délégués » pour ratifier le projet de Constitution du gouvernement. Ce Conseil, composé à égale mesure de chefs autochtones et de délégués élus par les colons, adopte la Constitution créant une monarchie constitutionnelle dotée d'une Assemblée législative. Bien que la Constitution ait accordé le droit de vote à tous les hommes payant des impôts, la loi électorale qui s'ensuit exclut les autochtones de ce droit, et l'Assemblée est donc élue par les colons[1].

Résultats

Les résultats sont les suivants[1],[2] :

Ville ou région Élu(s)
Ba DeCourcey Ireland
Bua Frank Otway
Dreketi J. Glenny
Lau W. Hennings, R.S. Swanson et Rupert Ryder
Kadavu T.W. White
Levuka Sydney Burt, F.W. Hennings et Dr Ryley
Lomaitivi John Temple Sagar
Macuata James Stewart Butters
Nadroga T. King
Nadi Otty Cudlip
Natewa A. Tempest
Navua C.H. Clarkson
Ovalau W. Scott
Rewa basse H. Eastgate et W. Reece
Rewa haute E. Wecker
Savusavu capitaine A. Barrack
Suva W.H. Surplice
Tailevu H. Bentley
Tavua et Rakiraki George Austin Woods
Taveuni J. McConnell, John Thurston
Yasawas J.S. Smith

Suites

L'Assemblée législative se réunit la première fois le , et est formellement ouverte par le roi Cakobau[1]. Sydney Burt demeure Premier ministre, à la tête d'un gouvernement comprenant à la fois des colons et des chefs autochtones. Sept députés se constituent en un parti d'opposition parlementaire, qu'ils appellent Parti constitutionnel des Fidji. Robert Wilson Hamilton est élu à la présidence de ce parti bien qu'il ne soit pas député[1].

Le gouvernement fait face à une importante opposition de la part de colons qui le jugent illégitime et refusent de payer leurs impôts. Le Premier ministre Burt démissionne en et le nouveau Premier ministre, George Austin Woods, introduit en 1973 une réforme constitutionnelle pour donner le droit de vote aux Fidjiens autochtones en vue des prochaines élections, ainsi que pour permettre au roi de nommer une proportion conséquente des députés, sur recommendation de son gouvernement. Les autochtones éliraient huit représentants à l'Assemblée, les colons huit également, les ministres siègeraient à l'Assemblée ex officio et le roi y nommerait huit représentants autochtones supplémentaires. Cette proposition suscite de fortes oppositions. En , lorsqu'il apparaît que le gouvernement n'a plus la confiance d'une majorité des membres de l'Assemblée législative, George Woods présente sa démission et celle de son gouvernement à Cakobau. Le roi choisit toutefois de dissoudre l'Assemblée et de conserver ses ministres en fonction[3],[4]. Le roi et son gouvernement renoncent in fine à l'indépendance de leur pays pour se prémunir de l'hostilité de nombreux colons, demandant et obtenant en 1874 l'annexion des Fidji à l'Empire britannique. Il n'y a pas de nouvelles élections avant 1905[5].

Références

  1. (en) David Routledge, Pre-Cession government in Fiji, 1965, pp.90-93, 111
  2. (en) R.A. Derrick, A History of Fiji: Volume One, Suva : presses du gouvernement, 1950, pp.207-241
  3. (en) David Routledge, op.cit., pp.248-269
  4. (en) John Spurway, Ma`afu, prince of Tonga, chief of Fiji: The life and times of Fiji’s first Tui Lau, Australian National University Press, 2015, chapitres 9 & 10
  5. (en) Ahmed Ali, "Fiji: The arrival of communal franchise", Journal of Pacific Studies, vol. 1, 1975
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