Élections législatives françaises de 1988

Les élections législatives françaises de 1988 ont lieu les 5 et à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale par François Mitterrand, afin d'élire la IXe législature de la Cinquième République. Intervenant dans la foulée de l'élection présidentielle qui voit la réélection du président socialiste, elles marquent la fin de la première cohabitation et le retour d'une majorité de gauche à l'Assemblée nationale.

Élections législatives françaises de 1988
577 députés de l'Assemblée nationale
(majorité absolue : 289 sièges)
et
Corps électoral et résultats
Votants au 1er tour 24 425 095
65,74%  12,8
Votants au 2d tour 20 303 575
69,89%
La France unie  Lionel Jospin
Voix au 1er tour 9 167 708
37,53%
 6,5
Voix au 2e tour 9 880 469
48,67%
Députés élus 275  62
Union du Rassemblement et du Centre  Jacques Chirac
Voix au 1er tour 9 903 778
40,54%
 0,4
Voix au 2e tour 9 510 833
46,85%
Députés élus 271  19
PCF  Georges Marchais
Voix au 1er tour 2 765 761
11,32%
 1,5
Voix au 2e tour 1 434 854
3,43%
Députés élus 27  8
FN  Jean-Marie Le Pen
Voix au 1er tour 2 359 528
9,66%
Voix au 2e tour 216 704
1,07%
Députés élus 1  34
Députés élus par circonscription
  • PRG
  • PCF
  • UDF, CDS
  • PS
  • DVD
  • DVG
  • RPR
  • PSG
  • PPDG
  • FN
Assemblée nationale élue
Par groupes
Gouvernement
Sortant Élu
Dernière séance de l'Assemblée
Chirac II
Après l'élection présidentielle :
Rocard I
Droite (RPR, UDF, DVD)
Rocard II
Majorité présidentielle (PS, MRG, UDC, DVG)
Législature élue
IXe de la Ve République

Le Parti socialiste (PS) et ses alliés échouent cependant à obtenir une majorité absolue, mais redeviennent la première force à l'Assemblée nationale, au détriment du RPR et de l'UDF, qui gouvernaient depuis 1986. Les communistes refusant une alliance gouvernementale, les gouvernements socialistes sont contraints à un jeu de bascule entre le groupe communiste et les éléments modérés de l'opposition, surtout l'Union du centre (UDC), groupe parlementaire autonome issu de l'UDF.

Mode de scrutin

Les élections législatives de 1986 ont, de manière inédite sous la Cinquième République, eu recours à un mode de scrutin proportionnel intégral et départemental. Ce changement du mode de scrutin, voulu par François Mitterrand, a permis de limiter la défaite du Parti socialiste (PS) et affaibli la droite en faisant rentrer le Front national (FN) à l'Assemblée nationale.

Très critique envers la proportionnelle, le Premier ministre Jacques Chirac entreprend, dès le début de la première cohabitation, de rétablir le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours instauré par le général de Gaulle en 1958. Cette réforme suscite des oppositions car des députés de la majorité RPR-UDF se sont accoutumés au nouveau système. C'est finalement par l'usage de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution que Jacques Chirac parvient à imposer sa volonté.

Les élections législatives de 1988 se tiennent donc selon le mode de scrutin classique uninominal à deux tours. Un redécoupage de la carte électorale a toutefois été entrepris à l'initiative d'une commission dirigée par Charles Pasqua.

Campagne

Pour le premier tour

Dernier jour
du sondage
EXG PCF PS Écologistes UDF RPR FN Sondeur Échantillon ME Source
1 6,5 42 3 16 24,5 7 Ipsos 805 NC HTML
1 7 40 4 15 22 10 Ipsos NC NC HTML
Second tour de l'élection présidentielle ()
3,5 8 37 5 13,5 24 % 9 Ipsos NC NC HTML
4 7 37 6 13 23 10 Ipsos NC NC HTML
Premier tour de l'élection présidentielle ()
1 9,5 33 3,5 17 25 % 11 Ipsos NC NC HTML
2 9,5 34 5 14 25 % 10,5 Ipsos NC NC HTML
2 9 34,5 4 14 26 % 10,5 Ipsos NC NC HTML
1,5 10 33 4 16 26,5 % 9 Ipsos 3 810 NC HTML
2 9 33,5 4 16 25 % 10,5 Ipsos 3 827 NC HTML
1,5 8,5 34 4 15,5 25 % 11,5 Ipsos NC NC HTML
2 9 33 5 16 25 % 10 Ipsos NC NC HTML

Entre-deux-tours

Alors que se profile un certain nombre de triangulaires au second tour, des personnalités de l'UDF passent des accords de désistements locaux avec le FN, notamment Jean-Claude Gaudin à Marseille[1]. Charles Pasqua (RPR) évoque des « préoccupations » et des « valeurs » semblables entre la droite et l'extrême droite, tandis que Simone Veil (UDF) déclare au contraire qu'« entre un Front national et un socialiste, [elle votera] pour un socialiste »[1]. L'ex-Premier ministre Jacques Chirac (RPR) reste silencieux sur ces alliances[1].

Résultats

Composition de l'Assemblée nationale

Répartition des députés par groupes au
Groupe parlementaire Députés
Membres Apparentés Total
PCF Communiste 25 0 25
SOC Socialiste 258 17 275
RPR Rassemblement pour la République 127 3 130
UDF Union pour la démocratie française 81 9 90
UDC Union du centre 34 7 41
Total de députés membre de groupes 561
Députés non-inscrits 14
Total des sièges pourvus 575
Total des sièges vacants et non attribués 2[2]

Deux sièges vacants à la suite de l'annulation des élections dans les première et deuxième circonscriptions de l'Oise[3],[4],[5].

Notes et références

  1. Hélène Bekmezian, « Droite : trente ans d'hésitations face au FN », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  2. Au début de la législature, jusqu'au mois de .
  3. « Décision no 88-1030 du 21 juin 1988 (URL stable) », sur conseil-constitutionnel.fr
  4. « Décision no 88-1031 du 21 juin 1988 (URL stable) », sur conseil-constitutionnel.fr
  5. « Décision no 88-1043 du 21 juin 1988 (URL stable) », sur conseil-constitutionnel.fr

Voir aussi

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