Élections législatives tunisiennes de 1989

Les élections législatives tunisiennes de 1989, les huitièmes à se tenir en Tunisie, sont organisées le , à la suite de la dissolution anticipée de la Chambre des députés le 2 mars de la même année. Le scrutin était alors prévu pour se tenir en 1991. Conformément à l'article 57 de la Constitution tunisienne de 1959, qui stipule que le Premier ministre succède au président de la République jusqu'au terme de la législature, les élections ont lieu en même temps que l'élection présidentielle. Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) obtient la totalité des sièges.

Élections législatives tunisiennes de 1989
141 sièges de la Chambre des députés
Type d’élection Législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 711 925
Votants 2 073 719
76,5%
Rassemblement constitutionnel démocratique  Zine el-Abidine Ben Ali
Voix 1 633 004
80,6%
Sièges obtenus 141
Mouvement des démocrates socialistes  Ahmed Mestiri
Voix 76 250
3,8%
Sièges obtenus 0
Parti de l'unité populaire
Voix 13 596
0,7%
Sièges obtenus 0
Représentation des partis au sein de la chambre
Premier ministre
Sortant Élu
Hédi Baccouche
RCD
Hédi Baccouche
RCD

Résultat

Les 141 sièges du parlement vont au RCD, les listes indépendantes, arborant la couleur violette et soutenues par les islamistes, récoltent 13 % des voix et le Mouvement des démocrates socialistes seulement 3,7 % des voix.

Composition de la Chambre des députés à la suite des élections législatives du
PartisSuffrages exprimésPourcentagesNombre de sièges
Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD)1 633 00480,6 %141
Mouvement des démocrates socialistes (MDS)76 2503,8 %0
Parti de l'unité populaire (PUP)13 5960,7 %0
Union démocratique unioniste (UDU)7 9120,4 %0
Coalition gauchiste7 6190,3 %0
Parti socialiste progressiste5 7200,4 %0
Parti social pour le progrès (PSP)5 2700,3 %0
Rassemblement socialiste progressiste (RSP)5 7200,4 %0
Indépendants277 15513,7 %0
Total des votants2 073 719
Total de l'électorat2 711 925
Taux de participation76,5 %
Sources : Nohlen et al.[1]

Contestation des résultats

Bien que les élections législatives sont considérées comme les élections les plus démocratiques organisées sous la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali (1987-2011), ses résultats sont fortement contestés aussi bien par l'opposition légale que par les islamistes. Le parti Ennahdha, qui n'a pas obtenu sa légalisation, a obtenu selon différentes estimations entre 20 et 30 % des voix[2], entre 60 et 80 % selon le parti lui-même[3].

Références

  1. (en) Dieter Nohlen, Michael Krennerich et Bernard Thibaut, Elections in Africa: A data handbook, éd. Oxford University Press, Oxford, 1999, pp. 919-920 (ISBN 0-19-829645-2).
  2. Sadri Khiari et Olfa Lamloum, « Tunisie : des élections en trompe-l'œil », Politique africaine, n°76, décembre 1999, p. 107.
  3. Zakya Daoud, « Chronique tunisienne », Annuaire de l’Afrique du Nord, vol. 28, 1989, p. 685.
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