Élections régionales de 2017 en Basse-Saxe

Les élections régionales de 2017 en Basse-Saxe (en allemand : Landtagswahl im Niedersachsen 2017) se tiennent le , afin d'élire les 135 députés de la 18e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans. Du fait de la loi électorale, 137 députés sont élus.

Élections régionales de 2017 en Basse-Saxe
137 députés du Landtag
Majorité absolue : 69 députés
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 6 097 564
Votants 3 849 002
63,12%  3,8
Votes exprimés 3 827 755
Votes nuls 21 247
SPD  Stephan Weil
Voix 1 413 630
36,93%
 4,3
Députés élus 55  6
CDU  Bernd Althusmann
Voix 1 287 430
33,63%
 2,4
Députés élus 50  4
Grünen  Anja Piel (de)
Voix 334 119
8,73%
 5
Députés élus 12  8
FDP  Stefan Birkner (en)
Voix 287 923
7,52%
 2,4
Députés élus 11  3
AfD  Dana Guth (de)
Voix 235 840
6,16%
 6,2
Députés élus 9  9
Résultats dans les circonscriptions
  • CDU
  • SPD
18e législature du Landtag
Ministre-président
Sortant Élu
Stephan Weil
SPD
Stephan Weil
SPD
aktuelle-wahlen-niedersachsen.de

Le scrutin est marqué par la victoire du SPD du ministre-président Stephan Weil, qui redevient le premier parti du Land après trois scrutins consécutifs à la deuxième place. Pour assurer son maintien au pouvoir, il forme une coalition avec la CDU.

Contexte

Aux élections régionales du , l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU)  au pouvoir depuis dix ans  confirme son statut de premier parti du Land. Toutefois avec 36 % des suffrages exprimés, elle est en recul de six points, et obtient 54 députés sur 137. Le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD)  qui a gouverné la Basse-Saxe entre et   termine donc deuxième. Il bénéficie alors de 32,6 % des voix, soit une légère progression de l'ordre de deux points et 49 parlementaires.

L'Alliance 90 / Les Verts (Grünen)  partenaire du SPD entre et   prend elle la troisième place. Réalisant une percée avec 13,7 % des suffrages, soit six points de mieux, elle totalise 20 sièges. Elle devance ainsi le Parti libéral-démocrate (FDP). Allié à la CDU depuis dix ans, il parvient lui aussi à progresser avec 9,9 % des voix  en hausse de deux points environ  et 14 élus. En revanche, Die Linke échoue à conserver sa représentation au Landtag.

Le bourgmestre de Hanovre et chef de file du SPD Stephan Weil indique aussitôt sa volonté de constituer une « coalition rouge-verte » avec les Grünen, qui compte 69 députés sur 137. Il obtient l'investiture du Landtag le et forme un cabinet de neuf ministres.

Le , Weil annonce qu'il convoque de nouvelles élections pour le suivant, soit avec trois mois d'avance sur la date initialement prévue. Il se justifie par le fait qu'une députée des Grünen a rejoint la CDU, augurant ainsi un renversement de la majorité parlementaire[1].

Mode de scrutin

Le Landtag est constitué de 135 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel d'Hondt.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription, selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 87 circonscriptions ; la seconde voix lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du Land.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 135 sièges est répartie en fonction des secondes voix récoltées, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, la taille du Landtag est augmentée jusqu'à rétablir la proportionnalité.

Campagne

Principaux partis

Parti Chef de file Résultat en 2013
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Bernd Althusmann 36,0 % des voix
54 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Stephan Weil
(Ministre-président)
32,6 % des voix
49 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Anja Piel 13,7 % des voix
20 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Stefan Birkner 9,9 % des voix
14 députés
Die Linke Anja Stoeck (de) 3,1 % des voix
0 député
Alternative pour l'Allemagne
Alternative für Deutschland
Dana Guth (de) absent
0 député

Sondages

Sondages en vue des élections régionales de 2017 en Basse-Saxe[2]
Institut Date CDU SPD Verts FDP Linke AfD
FgW 12/10/2017 33 % 34,5 % 9 % 9 % 5 % 7 %
INSA 09/10/2017 32 % 33 % 10 % 10 % 5 % 7 %
FgW 05/10/2017 33 % 33 % 9 % 10 % 5 % 7 %
Infratest 05/10/2017 34 % 34 % 8,5 % 8 % 4,5 % 8 %
Infratest 28/09/2017 35 % 34 % 9 % 8 % 5 % 6 %
Infratest 07/09/2017 37 % 32 % 10 % 6 % 5 % 7 %
Infratest 30/08/2017 39 % 31 % 8 % 8 % 4 % 8 %
Infratest 10/08/2017 40 % 32 % 9 % 7 % 3 % 6 %
INSA 09/08/2017 40 % 28 % 9 % 9 % 5 % 7 %
INSA 27/05/2017 41 % 27 % 8 % 9 % 5 % 6 %
Forsa 06/05/2017 35 % 36 % 8 % 6 % 4 % 6 %
Infratest 20/01/2017 35 % 31 % 14 % 6 % 4 % 8 %
Forsa 11/01/2017 34 % 32 % 12 % 6 % 4 % 7 %
INSA 19/10/2016 33 % 31 % 12 % 8 % 5 % 7 %

Résultats

Voix et sièges

Résultats des élections régionales de 2017 en Basse-Saxe
Partis Circonscriptions Sièges proportionnels Total des sièges
Votes  % Sièges +/− Votes  % Sièges Total +/−
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 1 508 502 39,58 55  22 1 413 630 36,93 0 55  6
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 1 420 268 37,27 32  22 1 287 430 33,63 18 50  4
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 283 321 7,43 0 334 119 8,73 12 12  8
Parti libéral-démocrate (FDP) 226 558 5,94 0 287 923 7,52 11 11  3
Alternative pour l'Allemagne (AfD) 174 498 4,58 0 235 840 6,16 9 9  9
Die Linke (Die Linke) 170 666 4,48 0 177 107 4,63 0 0
Autres 27 162 0,71 0 91 706 2,40 0 0
Votes valides 3 810 975 99,01 3 827 755 99,45
Votes blancs et nuls 38 027 0,99 21 247 0,55
Total 3 849 002 100 87 3 849 002 100 50 137
Abstentions 2 248 562 36,88 2 248 562 36,88
Inscrits / participation 6 097 564 63,12 6 097 564 63,12

Analyse

Stephan Weil s'adressant aux militants sociaux-démocrates après l'annonce des résultats.

Au soir de l'élection, le ministre-président Stephan Weil est présenté comme le grand vainqueur de ce scrutin anticipé. Perçu comme plus sympathique et compétent que le chef de file de la CDU Bernd Althusmann, il permet au SPD de gagner neuf points par rapport à son résultat dans le Land aux élections fédérales notamment en convainquant 167 000 abstentionnistes et 93 000 électeurs écologistes de 2013 de voter pour lui. Alors qu'elle bénéficie de 63 % de satisfaction, la coalition au pouvoir perd sa majorité absolue du fait de la contre-performance des Grünen, qui perdent plus de 110 000 suffrages et dont le travail au gouvernement régional est jugé négativement par 55 % des électeurs.

Dans l'ensemble, l'Union chrétienne-démocrate était perçue comme moins compétente que le Parti social-démocrate en matière de politique éducative, de politique familiale, d'intégration, de gestion du scandale des moteurs diesel Volkswagen, devançant ce dernier simplement dans le domaine de la lutte contre la criminalité. Elle paie également le ralliement de la députée des Verts Elka Twesten, très critiqué par les citoyens.

La formation du nouveau cabinet paraît soumise à de nombreuses contraintes : alors que la coalition rouge-verte ne dispose plus de la majorité, le FDP refuse de discuter d'une « coalition en feu tricolore » et une « coalition jamaïcaine » est difficilement envisageable car les écologistes du Land sont orientés à gauche. Seule une « grande coalition » semble donc possible, mais elle n'a rien d'évident puisque la bonne performance du SPD en Basse-Saxe apparaît liée à sa volonté de se placer dans l'opposition à la CDU/CSU au niveau fédéral[3].

Sociologique

Sondage Forschungsgruppe Wahlen[4]
Catégorie SPD CDU Grünen FDP AfD Linke
Sexe
Hommes36 %33 %7 %8 %8 %5 %
Femmes37 %35 %11 %7 %4 %4 %
Âge
Moins de 30 ans30 %29 %13 %8 %5 %7 %
30-44 ans30 %33 %10 %9 %9 %6 %
45-59 ans38 %31 %10 %7 %7 %5 %
Plus de 60 ans42 %38 %5 %7 %4 %3 %
Statut
Ouvrier41 %30 %5 %6 %10 %5 %
Employé39 %32 %10 %8 %5 %5 %
Fonctionnaire40 %32 %11 %8 %4 %4 %
Indépendant22 %40 %10 %14 %8 %4 %
Études
Hauptschulabschluss48 %36 %3 %5 %5 %3 %
Mittlere Reife37 %35 %7 %6 %8 %5 %
Abitur (baccalauréat)33 %31 %13 %8 %6 %6 %
Hochschulabschluss (supérieur)31 %30 %16 %10 %5 %6 %

Réactions

Au lendemain du scrutin, le ministre de l'Économie et vice-président régional du SPD Olaf Lies appelle les libéraux à accepter d'ouvrir des discussions exploratoires, affirmant qu'il s'agit de voir si des positions communes peuvent être dégagées et qu'il ne s'agit pas de simplement continuer le programme de la majorité sortante. Le ministre écologiste de l'Agriculture Christian Meyer qualifie une éventuelle alliance des trois partis de « coalition des forces progressistes » et rejette l'idée d'une majorité emmenée par la CDU qu'il qualifie de « coalition de perdants ». Le député fédéral Grünen Jürgen Trittin critique vertement le FDP pour son attitude, dressant ainsi le parallèle avec la situation fédérale : « si nous devions nous comporter au niveau fédéral comme les libéraux en Basse-Saxe, la coalition jamaïcaine ne serait pas envisageable. C'est démocratiquement irresponsable »[5].

Le secrétaire général régional des sociaux-démocrates Detlef Tanke juge que son parti n'a pas de raison de gouverner avec les chrétiens-démocrates puisque pour lui « les grandes coalitions sont réservées à des situations exceptionnelles », qu'il ne perçoit pas dans le Land. Il estime par ailleurs que le nouvel exécutif sera rapidement formé, « plus vite qu'au niveau fédéral »[6].

Conséquences

À l'issue d'un échange de deux heures, Weil et Althusmann annoncent le que les deux partis ouvrent des discussions exploratoires afin d'examiner les possibilités de s'associer[7]. Le , ils indiquent que leurs entretiens ont été concluants et qu'ils entameront très rapidement des négociations en vue de constituer une grande coalition, avec l'objectif de former leur gouvernement avant la fin du mois en cours[8]. Les deux formations annoncent le être parvenues à un accord de coalition[9].

Le , Stephan Weil est investi ministre-président de Basse-Saxe pour un second mandat.

Notes et références

  1. Thomas Wieder, « Allemagne : le SPD fragilisé par ses difficultés en Basse-Saxe », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (de) « Sonntagsfrage – Niedersachsen (Wahlumfrage, Wahlumfragen) », sur wahlrecht.de (consulté le ).
  3. (de) Anna-Lena Ripperger, « Ein klarer Sieger ohne klare Optionen », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (de) « Soziale Gruppen », sur www.forschungsgruppe.de (consulté le ).
  5. (de) « SPD und Grüne rufen FDP zu Ampel-Gesprächen auf », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (de) « Parteien betonen vor allem, was nicht geht », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (de) « Große Koalition in Niedersachsen rückt näher », Rheinische Post, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (de) « SPD und CDU vereinbaren Koalitionsverhandlungen », Handelsblatt, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (de) « "Wir sind durch": GroKo in Niedersachsen steht », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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