Élevage bovin au Bangladesh

L'élevage bovin au Bangladesh est une composante importante de l'élevage local. Il est fortement imbriqué dans l'agriculture, pilier de ce pays très majoritairement agricole.

Les paysans prennent grand soin de leur bétail. Ici, le bain après une journée de travail

Quatre-vingt-dix pour cent de la population bangladaise dépend de l'élevage bovin. Pour cela, 24 500 000 d'animaux sont élevés, pour la production de lait, de viande, de fumier (utilisé comme combustible et fertilisant) et pour sa force de travail[1].

Histoire

Le zébu, Bos taurus indicus est une branche bovine qui descend de Bos primigenius, l'aurochs et qui s'est individualisée dans la péninsule indienne. Domestiquée il y a plusieurs millénaires, elle s'est remarquablement adaptée au climat tropical local humide, marqué par la Mousson. La sélection naturelle et humaine a façonné une population homogène avec des variantes locales issues de conditions un peu différentes: taille, couleur...
Lors de la colonisation britannique, les gouverneurs ont entrepris d'appliquer les méthodes d'élevage qui ont fait le succès des races britanniques:

  • Identification de types raciaux dans chaque région et attribution d'un nom de race. (parfois ouverture d'un livre généalogique)
  • Création de fermes expérimentales afin d'améliorer la race sur plusieurs générations.
  • Sélection des individus les plus caractéristiques pour peupler les fermes.
  • Introduction de mâles de plus grande taille issus d'autres régions.

Ce travail a conduit à la création de la race bengali. En revanche, les régions les plus reculées ont conservé leur bétail bien adapté et sans croisement.

Structure de l'élevage

Vache traite, le veau n'est pas loin.

Élevage traditionnel

La structure traditionnelle est la famille, avec un lopin de terre et entre 1 et 3 ou 4 vaches. Les vaches servent à la traction de la charrue ou de la charrette, fournissent un peu de lait destiné aux enfants et des excréments. (combustible, mortier et engrais) Les vaches sont nourries de paille pendant la saison sèche et de l'herbe des talus et chemins ou des déchets du jardin en période humide. La viande est rarement consommée, réservée aux fêtes importantes comme le mariage. La petite taille des animaux permet une consommation rapide de la viande dans des villages sans réfrigérateurs.

Élevage « britannique »

Les gouverneurs successifs avaient pour mission la mise en valeur des territoires afin d'exporter des matières premières vers l'industrie britannique. La création des fermes expérimentales était d'abord destinée à créer des races plus grandes et plus puissantes pour la valorisation de grands champs. Ces tentatives ont régulièrement avorté à cause des maladies dues à l'humidité, de la difficulté de travailler sur le long terme en zone régulièrement inondée et de la pression démographique.

Travail dans une rizière.

Tentatives récentes d'amélioration du cheptel

Depuis quelques années, la sélection s'opère différemment. Elle utilise les races locales comme support femelle avec l'utilisation de mâles ou de semence de races plus productives, mais mal adaptées. Une sélection est opérée à chaque génération pour conserver des individus rustiques tout en faisant progresser la productivité. Cet élevage donne de bons reproducteurs, résistants aux conditions et productifs. Le but de tout ce travail est de faire disparaître les mâles non sélectionnés et que les races sélectionnées absorbent le bétail autochtone en l'améliorant. L'amélioration porte principalement sur la production laitière: les habitants sont majoritairement trop pauvres pour consommer régulièrement de la viande et les programmes de la FAO tentent d'introduire une portion de lait dans la ration des enfants.

Résistances à ce travail

Cette sélection se heurte à la pauvreté des paysans. Ils n'ont les moyens ni de payer une saillie, ni de déplacer leur vaches vers un centre d'insémination. Par ailleurs, la FAO essaie de mettre en place un programme de préservation des races traditionnelles afin de conserver la diversité génétique. Certaines races sont déjà portées disparues, diluée dans la population sans race en cours d'amélioration.

Races bovines

Le pays compte environ 24 millions de têtes de bétail[2] représentant 3,5 animaux par exploitation en moyenne. 90 % du bétail n'est pas répertorié comme race. Il s'agit de bétail renouvelé avec des veaux et d'un brassage génétique lié au déplacement des animaux de trait. De plus le pâturage par divagation et pastoralisme accentue encore le brassage. Cependant, quelques régions isolées par des rivières ou des zones escarpées ont une population qui a été individualisée et répertoriée comme race par la FAO[3].

Races autochtones

Race Photo Production Homonymes Régions Remarques
Bengali Traction Bangladeshi Race omniprésente
Chittagong rouge Laitière Red Chittagong Chittagong Variante locale de la bengali
Grise du nord Bengale Traction North Bengal grey, NBG Rajshahi
Madaripur Traction Madaripur Variété locale de la bengali
Pabna Laitière shahjadpur Pabna et Sirajganj Métissage de bengali, Sahiwal et hariana

Races importées

Race Photo Production Homonymes Régions Remarques
Frisonne-sahiwal australienne Laitière Australian Friesian Sahiwal, AFS Importée d'Australie
Friesian Laitière Connue internationalement sous le nom de « holstein » Importée d'Europe et des États-Unis
Hariana

Traction Haryana Importée d'Inde
Jersiaise Laitière Importée du Royaume-Uni
Sindhi rouge Laitière Red sindhi, red Karachi, malir Importée du Pakistan

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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