Élie Borgrave

Elie Borgrave (né Elie Charles de Borchgrave le à Ixelles où il est mort le ) est un artiste peintre belge, issu d'une famille aristocrate de Belgique. Il découvre les peintres Cubistes à Paris, en particulier Georges Braque, avant la guerre de 1940. Sa vocation est née : il sera artiste peintre. Autodidacte et cultivé, il apprend et travaille le dessin et la peinture. Ses débuts sont laborieux mais il est reconnu en Belgique. Dès 1948, il quitte la Belgique vers les États-Unis, l'Italie, la France avant de revenir au nord de la Belgique dans les années 1960, période très prolifique. Solitaire, il puise son inspiration dans ses propres analyses et réflexions, se préoccupant plus des résultats de sa peinture que des expositions et des galeries.

Elie Borgrave
Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Activité

La carrière d'Elie Borgrave[1] s'étale sur une cinquantaine d'années - de 1948 à 1992 - à travers un millier d'œuvres[2]entièrement consacrées à l'abstraction, influencées par Braque, Klee, Gris et les Cubistes, mais aussi par les frères Van Velde. Sa peinture est en constante évolution. Des œuvres post-cubistes de ses débuts ("New-York" 1949), il crée des formes géométriques pour aboutir à une forme de symbolisme dont il exclut la représentation. Ses toiles se caractérisent par des couches de peinture superposées dans une liberté chromatique dont il multiplie les variations ("Composition n°8 ou Composition n°62", 1960)[3].

Refusant d'être classé dans un courant artistique, à partir des années 1960, il développe un art abstrait, intériorisé, dans une démarche de paix d'harmonie inspirée des sagesses asiatiques. ("Couple" 1966, "Les Grands Cycles" 1967, "Engrenage du Temps" 1968) [3] Ce sont des formes géométriques et incisives dans une peinture plus fluide et une palette très fine et subtile. Une quête de l'absolu permanente le caractérise dans cette forme de cubisme analytique où le rythme et la dynamique[4] s'imposent jusqu'à la fin.

Biographie

1905-1935 Enfance et Jeunesse

1970 Elie Borgrave (catalogue d'exposition Veranneman)

Elie, Camille, Charles, Thomas de Borchgrave d’Altena[réf. nécessaire][5] naît le en Belgique à Ixelles. Il est l’aîné d’une fratrie de quatre garçons (Walram, Hugues et Serge de Borchgrave d’Altena) et son père, le comte Camille de Borchgrave d’Altena, né en 1870, appartient à la noblesse belge et de lignée ancienne. Très conscient des valeurs familiales, il s’applique à inculquer à ses fils une ligne de conduite stricte « les aristocrates n’ont aucuns droits, ils n’ont que des devoirs »! et lui-même est attaché au service du roi Léopold II.

Sa mère, Ruth Reilly Snyder[6], américaine, est née en 1876 à Philadelphie et a rencontré son mari à St Petersbourg où son oncle maternel Charlemagne Tower Jr. (en) était ambassadeur.

Il était par sa mère l'arrière-petit-fils du riche industriel américain Charlemagne Tower (en) (1809-1889), qui avait fait fortune dans les chemins de fer et les mines en Pennsylvanie.

De 1905 à 1914, la famille vit au château de Zandberg, à Varsenaere[7], près de Bruges, en Belgique. Leur existence est très traditionnelle, conventionnelle, conforme aux valeurs de leur milieu social. En 1914, elle quitte la Belgique et s’installe au Royaume-Uni pendant la Grande Guerre. Elie est mis en pension au Benedictine College of Downside[8] dans le Somerset.

De retour en Belgique en 1920, Elie de Borchgrave termine ses études et s’inscrit aux cours de littérature et de philosophie de l’Institut Saint-Louis de Bruxelles[réf. nécessaire]. Il obtient un B.A. en 1923 et habite chez l’abbé Leclercq, théologien et professeur de droit et de philosophie aux Facultés universitaires Saint-Louis. Rebelle, il a une vie sociale agitée et se heurte à son père. (cf lettres)

Joueur de golf brillant, il est champion du golf Royal du Ravenstein, au début des années 30, en compagnie de son ami « Pitje », Pierre de Weissenbruch[9]avec qui il aura une correspondance assidue.(cf. lettres).

En 1928 Camille de Borchgrave fait construire un manoir à Knokke, la Villa Altena[10], où la famille s’installera en . (Cette propriété sera vendue après la mort de Ruth de Borchgrave en 1964 et deviendra un collège pour jeunes filles). Comme Elie doit faire son service militaire, il intègre l’école des Officiers de Cavalerie qu'il quitte pour commencer à voyager. Son père le destinait, conformément à des traditions familiales, à une carrière soit diplomatique, soit militaire. Mais il repart aux États-Unis dès 1928.

1935-1939 Période avant-guerre

Avec une mère américaine, il a un prétexte pour traverser l’Atlantique et rendre visite à sa famille américaine. Les relations avec son père sont tendues, il parcourt l’Europe, particulièrement la France, et retourne souvent aux États-Unis, en , il embarque du Havre pour New-York.

1937-1938 Il séjourne quelque temps à Paris où découvre le Louvre, les galeries d'art, les œuvres des autres artistes et les mouvements picturaux de l’époque, et s’imprègne des différentes périodes de la peinture moderne[11].

De juin à octobre, deux expositions se tiennent à Paris, « l’Origine et le développement de l’Art International Indépendant » au Jeu de Paume et « les Maîtres de l’Art Indépendant » au Petit Palais. Il y découvre les peintres abstraits, Picasso, Paul Klee, Juan Gris et court seul les expositions et les galeries.

1940-1945 Guerre

La guerre est déclarée, en mai, il est mobilisé et rentre en Belgique pour assister à la capitulation de la France et de la Belgique, et décide de partir. Il rencontre de grandes difficultés pour trouver des billets de bateau mais il arrive en Espagne et s’embarque pour l’Amérique du Sud. Il est au Brésil et trouve des petits jobs pour survivre, il restaure les fresques de l’hôtel Copacabana et donne des cours de golf au Président Vargas entre autres.

Son père, Camille de Borchgrave, meurt en .

En 1941, idéaliste, dès qu’il entend que la lutte s’organise, il part au Canada, via les États-Unis et rejoint les forces armées libres[réf. nécessaire], la 1ère Brigade Belge d’Infanterie, compagnie au sein des commandos britanniques ; l’objectif étant de rejoindre Londres et les armées britanniques. Mais, arrivé à Londres pour se battre, il est exaspéré par l’inertie des officiers d’active de l’armée belge et se heurte à l’autorité militaire. Grâce à l’intervention d’un oncle, il est démobilisé et envoyé au pays de Galles où il vivra jusqu’à la fin de la guerre.

Entre temps, il a rencontré une anglaise aux États-Unis, Grace Arthur Scott Jeavons, surnommée Nancy qu’il épouse le , à Malvern, dans le comté de Worcestershire.

Il se lie le peintre juif polonais, Jankel Adler (1895-1949) un des professeurs du Bauhaus[réf. nécessaire], en exil à Londres qui fait un portrait de lui.

De 1943 à la fin de la guerre, il apprend les techniques picturales, multiplie les carnets de croquis et les essais de toutes sortes. Autodidacte, il dessine et prouve sa capacité innée à tenir un crayon avec des dessins figuratifs comme « le crâne du bélier" ou "les Godillots" et les fermes du Pays de Galles (1945)[12]. Il choisit de signer ses dessins puis ses toiles post-cubistes avec un pseudonyme « Elderen » (la famille de Borchgrave d’Altena portait également le titre de Baron d’Elderen[13] au XVIIIe).

Cette vision du monde figurative et de l'expression artistique évolue, peu à peu, vers la géométrisation et l’abstraction, suivant les leçons de Braque et Picasso.

De retour en Belgique, en 1945, la vie d’après guerre s’organise et il se consacre à la peinture. À Paris, Il rencontre un grand nombre d’artistes et noue une amitié avec les frères Geer et Bram Van Velde. L’influence de Geer est évidente dans ses premières toiles dans le jeu subtil des couleurs, entre transparence et luminosité.

En 1947, en France, Il participe au Salon des Réalités Nouvelles à Paris où exposent également Vasarely, Piaubert ou Poliakoff.

Il expose en 1948 à la Galerie Louis Manteau à Bruxelles[réf. nécessaire] (Bd. de Waterloo, 62), une des premières galeries belges à présenter l’art abstrait.

1948-1954 États-Unis

Le Il embarque avec son épouse pour New York. Ils s’y installent un temps puis achètent une maison en bois à Stonington dans le Connecticut, petit port à 150 km au nord de NY, où il installe son atelier. La sœur de son épouse, Sylvia dont elle est très proche, épouse David Chapin, peintre abstrait américain. Chapin exposera également en Angleterre, au Mexique et en Italie.

Deux filles, Semira et Nicole, naissent successivement en 1949 et 1951.

Karl Nierendorf l’avait accueilli dans sa galerie à New York mais disparaît brutalement en 1947. C’est alors que Jsreal Ber Neumann (de), dit JB Neumann, reprend la Nierendorf Gallery. Celle-ci devient le New Art Circle, connu comme lieu de rencontre entre artistes et amateurs d’art. Elle a défendu des artistes vivants comme Kandinsky, Beckmann, Paul Klee, Georges Rouault etc. Il est probable que Borgrave a dû rencontrer des galeristes et des artistes à cette époque.

Son atelier se trouve à Stonington, à 2 h de route de New-York et son galeriste, J.B. Neumann lui rend souvent visite afin de préparer les expositions.

En 1949, Borgrave expose à New York City au New Art Circle.

A cette même époque, il crée à Stonington une école d’art « Modern Art Summerschool » où il enseigne avec son beau-frère, David Chapin. Borgrave décide d’abandonner son pseudonyme "Elderen" et de signer ses œuvres avec un monogramme "∑"[14], majuscule de sigma, suivi de l’année de création de l’œuvre.

De 1950 à 1953, Borgrave participe à une exposition à la J.B. Neumann Gallery qui le présente dans différentes expositions de groupe y compris à la Stable Gallery et Il participe à des expositions de groupe à Wesley University Annual au Wesley Museum (Connecticut), à Colombus, au Whitney Museum[15] et au Mystic Art Museum (proche de Stonington) et à l’Academy of the Fine Arts à Philadelphie.

Le , à 49 ans, il est naturalisé américain et prend le nom simplifié Elie Charles Borgrave.

Borgrave expose, en solo, du au , à la Stable Gallery (en) « 2nd Annual Exhibition of Painting and Sculpture » à New-York sous l’égide de Eleanor Ward[16], Director, (15 tableaux dont 8 seront vendus).

De célèbres artistes ont exposé à la Stable Gallery[17], de Louise Bourgeois à Andy Warhol en passant par Elaine et Willem de Kooning, Jackson Pollock, John Cage, Robert Rauschenberg, Robert Motherwell etc. Il expose avec d’autres artistes à la Pennsylvania Academy’s 150 Anniversary, au City Art Museum of St Louis Annual et au Cincinnati Museum Annual.

Mais, Borgrave ne se sent pas en phase avec l’Ecole de New York[réf. nécessaire]. Il présente une peinture post-cubiste tardive d’autant plus fragile qu’à l’époque Jackson Pollock déclare « je veux assassiner Picasso… » qui exprime le contraire du message européen. Atypique, Borgrave veut se détacher, se libérer de toutes les influences, similitudes des mouvements picturaux qui prolifèrent à cette époque.

1954-1958 Italie

Âgé de 50 ans, Borgrave ne veut pas suivre cette nouvelle tendance américaine et décide de retrouver l’Europe et ses convictions. Il installe dans l'île d'Ischia proche de Naples une maison et atelier tout proche, à Forio d’Ischia. Il y côtoie de nombreux artistes internationaux comme Truman Capote, Moravia, Carlyle Brown ou le poète Wystan Hugh Auden qu’il retrouve au Caffé Internazionale, cénacle culturel des années 50 où Maria Senese règne en maîtresse.

En 1955, ayant maintenu des relations avec les États-Unis, il expédie un tableau "Gregorian" daté de 54 qui sera exposé à New York au « Whitney Annual » au Whitney Museum of American Art.

En Italie, une exposition “Contemporary American Painting” se tient à Bordighera où il présente un certain nombre de tableaux. Il expose à Ischia "il Natale nell’arte Ischitana et Serenita Natalizia" des toiles monogrammées "Σ 56 "avec d’autres artistes puis à Positano pour l’exposition « Contemporary American Art ». Un séjour à Rome, en 1957, lui offre l’opportunité de l’exposition « Mostra d’Arte » à la Galleria d’Arte Moderna et surtout d’exposer à la Galleria Schneider.

1958-1962 France

Borgrave souhaite se rapprocher de la Belgique, quitte l’Italie en 1958 et voyage à Londres, Naples, puis Paris, où il partagerait peut-être l’atelier de Roberto Matta(qu'il aurait rencontré à Ischia). Puis il réside dans une maison près de Fourqueux, à proximité de Saint-Germain-en-Laye, dans l’ouest de la région parisienne.

En , il expose à la Galerie Synthèse à Paris et vendra une œuvre au Musée d'Art Moderne de Paris "Composition n°8" monogrammée "∑ 60"[18].

Borgrave participe à des expositions de groupe à la Galerie Argos à Nantes et à la Galerie Günar « Abstrakte Maler aus Paris », à Dusseldorf en Allemagne, avec Georges Breuil, Hella Guth et Jean Miotte[19].

1962-1990 Belgique et Pays-Bas

Sur le plan personnel, en 1962, Borgrave se sépare de son épouse qui part vivre avec ses filles en Suisse, à Lausanne. Il revient en Belgique, seul, et réside alors à Knokke avant de s’installer provisoirement à Bruxelles. Il fait la connaissance d’une veuve qui deviendra son épouse en 1965.

Aux Pays-Bas, à la frontière de la Belgique, à Zuidzande près de Sluis, en pleine campagne, il achète une grange. Une partie est consacrée à son atelier et à la peinture, l’autre partie est installée pour y vivre. Tout y est blanc et noir. Dans le « plat pays » de Jacques Brel, il s’épanouit et s’extrait de toutes les écoles et influences pour créer une œuvre très personnelle, libérée et originale. Il enchaîne les expositions en Belgique. Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles lui offre l’occasion d’une exposition personnelle en .

Dans les années 1965-1969, une période marquée par les « cercles » s’impose. Elle semble être un véritable passage initiatique vers l’abstraction.

Il expose, du au , à la Galerie La Balance à Bruxelles et en dessine les affiches.

Borgrave expose un tableau au Pavillon Belge de l’Exposition Universelle de Montréal en 1967,et à la Galerie MAS à Deinze.

En 1968 et 1969, les expositions se succèdent. Le magazine Marie-Claire n° 195 en novembre lui consacre un article qui décrit sa vie à Zuidzande. Exposition en janvier à la Galerie Tamara Pfeiffer à Bruxelles et Jo Gérard, historien, écrit la préface, ainsi qu’à la galerie-librairie Van Geyt à Hulst (Pays-Bas)

Exposition personnelle de gouaches au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles du 8 au . Du au , il expose au Museum d’Hondt-Dhaenens à Deurle. Willem Enzinck vient de terminer la rédaction de son livre « Elie Borgrave » aux Editions Arts & Voyages chez l’éditeur Lucien De Meyer.

Les années 1970 marquent une synthèse Europe-Amérique, une fusion de deux tendances plus personnelles et plus émouvantes dans leur géométrie minimale. Âgé de 65 ans, il s’extrait du « vieux cubisme » dans une propulsion spatiale et cosmique.

Une grande exposition à la galerie Veranneman[20] à Bruxelles du au où 28 œuvres sont présentées. Le tableau "Chant Magnétique n°1" monogrammé "∑ 70"[21] sera vendu[réf. nécessaire][22], à la suite de l’exposition, au Musée d'Art Moderne de Paris[23].

Il préserve ses contacts à l’international et expose une œuvre au Pavillon Belge de l’Exposition Universelle d’Osaka au Japon.

Les expositions se succèdent en France et en Belgique : Il participe au Salon de Mai à Paris du au . Un long article lui est consacré dans Land Magazine le où il le présente dans son atelier à Zuidzande.

En 1972, il participe à quelques expositions de groupe à la Galerie Fisher Fine Art à Londres, à la Galerie Elysée à Bruxelles et au Romi Goldmuntz Center à Anvers.

Il est présent à J. Walter Thompson Gallery de Bruxelles du au et à Anvers à Standaard Galerij en .

Il expose 2 fois en 1974 et 1976 à la Galerie L’AS à Bruxelles.

Du 15 au , la Galerie Yoshii[24] lui consacre une exposition à Paris, 8, av. Matignon.

Ayant toujours conservé des contacts aux États-Unis, il participe à une exposition en « American Painting of the Seventies » à l’University of Illinois[25].

En la Municipalité de Liège présente ses œuvres au foyer d’exposition Les Chiroux[26].

En , la Galerie Unip, Art Contemporain lui consacre une exposition en solo 9, rue Beau-séjour à Lausanne, en Suisse. Du au , la Galerie Denise Van de Velde[27] l’accueille dans sa galerie à Aalst pour une exposition personnelle.

Une grande exposition se tient du au à la Galerie de Willy d’Huysser[28] à Knokke-Zoute et celui-ci rend à Elie Borgrave un hommage dans sa préface.

A la fin de sa vie, il reprend le thème des années 1960 et les retraduit avec une palette de couleurs beaucoup plus vive, signe de ses recherches permanentes.

En 1989, il quitte définitivement Zuidzande et s’installe à Bruxelles (Av. Winston Churchill, 247 – 1050 Bruxelles) avec son dernier atelier à proximité de son domicile.

Le , à 87 ans, il meurt à Ixelles des suites d’une crise cardiaque.

Expositions récentes

La Galerie Belge Group2Gallery va lui rendre hommage plusieurs fois de suite. En , une participation à une exposition se tient à Bruxelles, sous l’égide de Group 2 Vanhevel .

En , Group2Gallery[29] lui rend un « Hommage » (exposition personnelle) avant d’organiser une exposition « The Golden Sixties » en , et de présenter des œuvres signées « Elderen » en 2014.

Une rétrospective[30] présente Elie Borgrave au Musée d’Ixelles du au [31] 2017. La monographie "Elie Borgrave" est éditée aux Editions Snoeck, et préfacée par Serge Goyens de Heusch.

La galerie Antoine Laurentin[32] a organisé une exposition en solo des œuvres d'Elie Borgrave à Bruxelles du au puis une 2e exposition à Paris en . Une nouvelle exposition se tiendra du au .

L'exposition Painting Belgium, "l'abstraction belge entre 1945 et 1975" organisée par Valérie Bach avec Serge Goyens de Heusch[33] (commissaire d'exposition) se tient à la Patinoire Royale[34] de Bruxelles du au , et présente 6 œuvres d'Elie Borgrave.

En 2019, un site internet a été mis en ligne à l'adresse http://www.elieborgrave.com, nous continuons à améliorer le catalogue raisonné.

Œuvres

Période 1942-1962

Elie Borgrave fait son entrée dans le monde l'art en exposant à la Galerie Louis Manteau, une des premières galeries bruxelloises d'art moderne. Autodidacte, les débuts sont laborieux mais s'attachent immédiatement à l'abstraction.

Denis Laoureux[35] écrit la 1ère partie de la monographie Borgrave (p.17, 18, 20-22, 24-26)[36] :

"Elie Borgrave, peintre moderne dans le flux des avant-gardes abstraites"

"L'excellence de l'art.

Vu dans sa globalité, l'œuvre de Borgrave se déploie comme une quête spirituelle qui fait de l'art une forme de religion dans le sens où il relie l'homme à ce qui le dépasse....Socialement l'artiste a vécu sa carrière sans adhérer à un groupe institué... celle d'un artiste moderne par sa peinture mais indifférent aux structures d'avant-garde... qui permet d'identifier trois traits, l'autodidactisme, le détachement et le goût de l'art pour l'art... l'aventure de Borgrave s'est élaborée dans le retrait."

"Si j'ai évité la représentation, j'ai, au contraire, recherché une forme de symbolisme. Par exemple, beaucoup de mes toiles se composent de deux formes similaires et entrelacées qui sont simplement le symbole chinois du Yin et yang, les éléments complémentaires masculins et féminins dans la nature. Je suis aussi obsédé par la Triade, le nombre 3, le nombre parfait car je m'intéresse depuis longtemps aux doctrines ésotériques de l'Orient. J'ai découvert qu'il existe une relation étroite entre l'esthétique, la géométrie et la métaphysique." Carnets Elie Borgrave

"A la fin des années 1940, sa peinture est inspirée du cubisme mais ne correspond pas à l'expressionnisme de Permeke[réf. nécessaire], ni au surréalisme de Magritte, ni à Cobra. Picturalement, c'est une réinterprétation de la phase analytique du cubisme, une conception de la peinture où le retrait de la présence du réel dans la représentation se fait au terme d'un processus de décantation intérieure du réel. La liberté chromatique affirmée par le fauvisme s'ajoute à ce modèle du cubisme analytique".

Denis Laoureux résume " les tableaux peints en 1953 et 1954 (aux États-Unis) ont définitivement évacué toute présence du monde visible." ("Interior, Reconciliation in Greys, The Black Inside" monogrammés Σ 54[37]).

Dans les années 1960, Borgrave a une approche particulière du matièrisme[réf. nécessaire] afin de "produire un mouvement centrifuge en donnant au spectateur l'impression que des formes s'écartent d'un noyau central pour tendre vers les limites du tableau. Les formes sont libérées de toute structure linéaire et se voient comme douées d'une existence propre qui s'exprime à travers la sensation de mouvement." Elie Borgrave, carnets de croquis 1961.

Période 1962-1992

Anthony Spiegeler[38] écrit la 2e partie de la monographie Borgrave (p.87-90, 93-94,])[39] :

"Rythme et mouvement. Complicité abstraite"

"Borgrave défend l'ordre et l'harmonie.

Il utilise un nouveau répertoire formel qui aura pour rôle de sublimer la lumière et les couleurs., vers une abstraction de plus en plus radicale... La libération de la ligne, l'indépendance des formes et l'autonomie de la couleur se développent... et lui donnent les moyens d'accéder à la maîtrise de son geste... Du lyrisme, Borgrave transite, sous une rationalisation aux allures métaphysiques, vers l'abstraction géométrique...

A cette époque, ce dépassement de l'abstraction se traduit par "l'effacement progressif des matières vibrantes qui caractérisaient ses œuvres jusqu'alors...il réduit sa palette chromatique et multiplie les variations, laisse à de larges plages colorées la possibilité d'exister.... le rythme et la dynamique s'imposent" ...

"Il y a un rapport nécessaire entre la géométrie, l'esthétique et la métaphysique. Pas la géométrie purement mathématique mais une géométrie symbolique et poétique qui touche à l'expression de l'éternel" Elie Borgrave Carnets.

Anthony Spiegeler décrit cette nouvelle approche " (Borgrave dans son atelier en Zélande) développe un art plus intériorisé, avec de nouvelles formes abstraites; des cercles ouverts et pénétrés sont placés en lévitation, ils volent au-dessus d'une composition quasi spatiale... et puisent leur poésie dans le registre de l'orphisme....la recherche de la perfection et de l'infini devient une obsession."

Dans les années 1970, un nouvel équilibre est trouvé dans une tradition bouddhiste qui augmente la charge émotionnelle et des formes géométriques jouent avec une palette de couleurs harmonieuse ("Chant magnétique" Σ 70)[40]

"La mélodie est l'entrechoc des couleurs, alors que l'harmonie vient des différentes valeurs d'une même couleur" Elie Borgrave Carnets 1981.

"Borgrave développe un programme symbolique précis... dans un langage plastique dépouillé et harmonieux... et souhaite faire de ses toiles des avatars de paix" conclut Anthony Spiegeler.

Muséographie

  • Musée d'Ixelles (Belgique) Composition n°62, 1962, huile sur toile 146 x 114 cm, monogrammée Σ 62, Inv. CC 3556
  • Musée d'Ostende MuZEE (Belgique) Trois pôles en Bleu, 1966, huile sur toile 100 x 81 cm, monogrammée Σ 66, Inv. SM189
  • Musée de Louvain-La-Neuve (Belgique) Sans titre, 1960, huile sur toile 160 x 115 cm, monogrammée Σ 60, Inv. AM 1555 et Sans titre, 1974, huile sur toile, 120,5 x 100 cm, monogrammée Σ 74, Inv. AM 2126
  • Belfius Bank (Belgique) Art Collection, Sans titre, 1974, acrylique sur carton, 61 x 46 cm, monogrammée Σ 74, Inv. 1481
  • Centre National des Arts Plastiques (CNAC Paris, France) Composition n° 8, 1960, huile sur toile 130 x 97 cm, monogrammée Σ 60, Inv. FNAC n° 27576
  • Centre National des Arts Plastiques (France) Chant magnétique, huile sur papier marouflée sur isorel 100 x140 cm, monogrammée Σ 70, Inv. FNAC n° 30652
  • Hebrew University in Jerusalem (Israël) Collegium Belgicum Fabiolanum

Bibliographie

  • Solidarieta Internazionale, Rome, catalogue Galleria Nazionale d'Arte moderna, Instituto grafico Tiberino, 1957
  • Abstrakte Maler aus Paris, Düsseldorf, catalogue Galerie Günar, 1960
  • Une grange aménagée en atelier, in Marie-Claire, n°195, pp35 et 37, 1968
  • Elie Borgrave, Willem Enzinck, Editions Arts & Voyages, n°156, 1969
  • Elie Borgrave, catalogue Galerie Veranneman, Bruxelles,1970
  • Kunstschilder Elie Borgrave, Rémi de Cnodder in Land Magazine n°31, pp.8,9 et 10, 1970
  • L'art contemporain en Belgique, Marc Eemans, Hasselts, Editions Heideland-Orbis, 1972
  • Peintres et Sculpteurs contemporains en Belgique, A. Van Wiemeersch, Gand Editions, 1973
  • L'art en Belgique, Anne de la Hamaide, Editions Nationales d'Art, Bruxelles,1978
  • Elie Borgrave, catalogue Galerie Willy d'Huysser, Knokke, 1989
  • De Balans in Kleuren, in Golfers Magazine n°3, pp 28, 29, et 30
  • The annual & biennal exhibition record of the Withney Museum of American Art, Peter H. Falk, Andrea Ansell Bien, Whitney Studio Club, 1991
  • Hommage, catalogue Group2Gallery, Bruxelles, 1995
  • Who was who in American Art, 400 years of artists in America, Peter H. Falk Peter Hastings Editions, 1999[41]
  • Ravenstein, 100 ans d'histoire Du Royal Club de Belgique, 1906-2006, Vincent Borremans, p.59, 2006
  • Art Belge au XXe siècle, Serge Goyens de Heusch, Editions Racine, Bruxelles, p 82, 2006[réf. nécessaire].
  • Un siècle d'Art Abstrait, 100 abstraits belges, Musée René Magritte Bruxelles, Pandora publishers Anvers, p.33, 2010[42]
  • Elie Borgrave, Serge Goyens de Heusch, Denis Laoureux, Anthony Spiegeler, Snoeck Editions Gand, 2017

Notes et références

  1. « Catalogue raisonné Elie Borgrave »
  2. « Catalogue raisonné »
  3. « Oeuvres 1960 »
  4. « Analyse par Denis Laoureux décrite dans l'ouvrage Elie Borgrave, éditions Snoeck, 2017, pp 87-94 »
  5. « Acte de naissance »
  6. « Ruth de Borchgrave et Edith Cavell »
  7. « Château acquis par Camille de Borchgrave »
  8. « Collège catholique où les valeurs sont essentielles »
  9. « Maître Imprimeur à Bruxelles »
  10. « Histoire de la Villa Altena au Zoute où se sont donnés des concerts de piano en 2018 »
  11. « Expositions avant-guerre au MAM de Paris, France »
  12. « Dessins à la mine de plomb »
  13. « Elie Borgrave a choisi un pseudonyme dans l'histoire familiale »
  14. « Choix du monogramme exprime une volonté de signature simplifiée. »
  15. « Peter Falk mentionne la présence de Borgrave à l'exposition. »
  16. « Mrs E. Ward crée puis dirige la Stable Gallery jusqu'en 1962. »
  17. « Galerie Newyorkaise réputée »
  18. « Oeuvre achetée par le MAM est exposée à la Mairie d'Audincourt (Doubs) »
  19. Henry Galy-Carles, Peintres abstraits de Paris, éditions Galerie Günar, 1960.
  20. « Galerie créée par le designer Emiel Veranneman (1924-2003) »
  21. « "Chant Magnétique" »
  22. E 70 ''Chant Magnétique, N°1'' Oil on paper on bard 100 x 140 cm Bought to the artist in 1971, Inv. FNAC 30652 - Coll. VNF Béthune, France
  23. « Oeuvre achetée par la France. »
  24. [https://www.galerieyoshiiparis.com/ https://www.elieborgrave.com/artworks/# « Galerie Yoshii à Paris, France »]
  25. « Exposition des oeuvres des années 1970. »
  26. « Exposition des oeuvres des années 1970 »
  27. « Exposition en solo »
  28. « M. d'Huysser, marchand d'art et expert, a exposé tous les grands noms de la peinture contemporaine à la "Nonciature", place du Grand Sablon à Bruxelles. »
  29. « Galerie Bruxelloise »
  30. « Expositions récentes »
  31. « Exposition personnelle au Musée d'Ixelles à Bruxelles »
  32. « exposition dans la galerie Laurentin »
  33. « Historien d'art »
  34. « Exposition récente à Bruxelles »
  35. « Denis Laoureux, historien d'art »
  36. « Denis Laoureux, historien d'art »
  37. « Oeuvres : période 1942-1962 »
  38. « Anthony Spiegeler, historien d'art »
  39. « Anthony Speigeler, historien d'art »
  40. « Oeuvres : période 1962-1992 »
  41. « Bibliographie »
  42. « Bibliographie »
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