Élisabeth-Marie d'Autriche

Élisabeth-Marie Henriette Stéphanie Gisèle d'Autriche, archiduchesse d'Autriche et princesse de Windisch-Graetz, née le à Laxenbourg et morte le à Vienne, est une princesse d'Autriche, de Hongrie et de Bohême. Elle est l'unique enfant de la princesse Stéphanie de Belgique et de l'archiduc Rodolphe d'Autriche, prince héritier de l'Empire Austro-Hongrois. La presse de l'époque de la République autrichienne la surnomme "l'archiduchesse rouge" (en allemand « Rote Erzherzogin »).

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Élisabeth-Marie d’Autriche
Photographie de l'archiduchesse Élisabeth-Marie (1910).
Biographie
Titulature Princesse impériale d’Autriche
princesse royale de Hongrie
princesse royale de Bohême
Archiduchesse d’Autriche
Dynastie Maison de Habsbourg-Lorraine
Nom de naissance Elisabeth Marie Henriette Stephanie Gisela von Österreich
Naissance
Laxenbourg (Autriche-Hongrie)
Décès
Vienne (Autriche)
Sépulture Hütteldorfer Friedhof
Père Rodolphe, prince héritier d’Autriche-Hongrie
Mère Princesse Stéphanie de Belgique
Conjoints Prince Othon de Windisch-Graetz
Léopold Petznek
Enfants Prince François-Joseph de Windisch-Graetz
Prince Ernest de Windisch-Graetz
Prince Rodolphe de Windisch-Graetz
Princesse Stéphanie de Windisch-Graetz
Religion Catholicisme romain

Présentation

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Issue de la maison de Habsbourg-Lorraine, sa famille la surnomme « Erzsi ». Il s'agit d'un diminutif affectueux hongrois. Élisabeth-Marie a tout juste cinq ans quand son père est retrouvé mort en compagnie de sa maîtresse de 17 ans, la baronne Marie Vetsera, le . C'est son grand-père paternel, l'empereur autrichien et roi de Hongrie François-Joseph Ier d'Autriche, qui s'occupera ensuite de celle qui deviendra sa petite-fille préférée.

En 1890, sa tante, l'archiduchesse Marie-Valérie d'Autriche se marie à François-Salvator de Habsbourg-Toscane. En 1888 meurt son arrière-grand-père le duc Maximilien en Bavière, suivi en 1892 par son arrière-grand-mère, la duchesse Ludovica de Bavière. En 1896, son grand-oncle l'archiduc Charles-Louis d'Autriche meurt après un pèlerinage en Terre sainte. En 1897, une sœur de sa grand-mère, la duchesse d'Alençon, Sophie-Charlotte en Bavière meurt brûlée dans l'incendie du Bazar de la Charité à Paris.

En 1898, peu après son quinzième anniversaire, sa grand-mère l'impératrice d'Autriche et reine de Hongrie Élisabeth de Wittelsbach Sissi ») est assassinée à Genève par un anarchiste italien.

En 1900, au grand dam de son grand-père maternel Léopold II, sa mère Stéphanie de Belgique épouse en secondes noces un diplomate, le comte Elemér Lónyay. Elle est exclue de la maison impériale des Habsbourg-Lorraine. Après cela, la jeune « Erszi » n'a presque plus de contact avec sa mère qu'elle tient pour partie responsable de la tragédie de Mayerling[pas clair]. Sa mère la déshérite en 1934[1]. Elle ne fera jamais le deuil de son père.

Mariage avec Othon de Windisch-Graetz

L'archiduchesse et son époux.
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Après avoir failli être fiancée au prince héritier Albert de Belgique, à 18 ans, elle commence une relation avec le prince Othon de Windisch-Graetz (alors âgé de 28 ans), et souhaite l'épouser. Son grand-père paternel, l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche, convoque l'officier qui obtempère et demande la main de la petite-fille de son souverain[1]. L'empereur consent à ce mariage morganatique et verse une dot, ainsi qu'une rente fort importante à sa petite-fille, tout en lui conservant contre les lois de la maison impériale son prédicat d'Altesse Impériale et Royale.[pas clair] Les noces sont célébrées le et le couple princier s'installe au début de son mariage au château de Ploschkowitz en Bohême[1].

Le château de Ploschkowitz.

La nouvelle princesse de Windisch-Graetz donne naissance à quatre enfants : François-Joseph en 1904, Ernest en 1905, Rodolphe en 1907 et Stéphanie en 1909.

Très vite, la mésentente s'installe entre les époux. Elle se transformera en véritable animosité au fil des années. Le prince et la princesse ont tous deux des liaisons adultérines. La princesse surprend une des maîtresses de son mari et n'hésite pas à la blesser d'un coup de revolver[2]. L'historien autrichien Friedrich Weissensteiner fournit cependant une autre version de l'évènement : Élisabeth-Marie aurait en fait tiré sur le valet de chambre qui montait la garde à l'entrée de la chambre à coucher[1].

La princesse s'affiche à partir de 1913 avec le lieutenant de vaisseau Egon Lerch, qui meurt le 7 août 1915 dans le sous-marin dans lequel il opérait, coulé par les Italiens au large de Trieste. Cette disparition désespère l'archiduchesse[1].

La République, l'Anschluss, l'occupation française

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Après la mort de son grand-père en 1916 et la chute de la monarchie en 1918, Élisabeth-Marie perd ses titres de noblesse. Elle rencontre en 1919 le professeur et homme politique social-démocrate Leopold Petznek, qui devient député en 1921. Issu d'un milieu modeste mais cultivé, Leopold est marié, mais son épouse, dont il a un fils, séjourne en hôpital psychiatrique jusqu'à sa mort en 1935.

La princesse règle alors sa séparation de corps et de biens avec son époux en 1924, provoquant une importante couverture médiatique[1].

Élisabeth-Marie demeure la concubine de Leopold pendant vingt-quatre ans sans pouvoir l'épouser, en raison de la législation interdisant le divorce. Élisabeth-Marie garde une distance avec ses enfants, avec lesquels ses relations se dégradent, et refuse même à admettre les conjoints de ces derniers.

Le couple s'installe à Hütteldorf, un quartier résidentiel de Vienne. Elle vit avec le professeur Petznek à partir de 1929 dans une villa de Hütteldorf qu'elle vient d'acheter. Elle rejoint le Parti social-démocrate et la presse commence à la surnommer « l'archiduchesse rouge » en raison de son association et de son soutien financier au parti socialiste[1]. Néanmoins, l'Autriche reste un pays conservateur et Leopold Petznek est emprisonné de la fin 1933 à juillet 1934.

Ce soutien financier au parti politique socialiste conduit Élisabeth-Marie à être accusée de dilapider la fortune familiale par son mari et son fils, qui déclenchent une procédure de mise sous curatelle en 1934 mais sans aboutissement.

En 1938, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie conduit la princesse à être interrogée plusieurs fois par la police du fait de son engagement politique. Son concubin Leopold est déporté au camp de concentration de Dachau en septembre 1944[1]. Il est libéré en avril 1945 à l'arrivée des troupes américaines.

La tombe anonyme de « l'archiduchesse rouge ».

Vienne est libérée par l'Armée rouge et la villa de la princesse est réquisitionnée et saccagée par les soldats russes.

À l'instar de l'Allemagne et de Berlin, l'Autriche et Vienne sont également subdivisées en zones d'occupation par les troupes alliées. La villa est de nouveau occupée, cette fois-ci par les Français du général Antoine Béthouart, Hütteldorf se trouvant en zone d'occupation française[3]. Ce n'est qu'en 1955, à la fin de l'occupation de la ville par les Alliés et lorsque l'Autriche retrouve sa complète souveraineté que le couple septuagénaire peut revenir s'y installer.

Le couple est en mauvaise santé et l'ancienne archiduchesse passe de plus en plus de temps en fauteuil roulant. En juillet 1956, son époux meurt d'une crise cardiaque[1].

Élisabeth-Marie se consacre à une nouvelle activité, l'élevage des bergers allemands, pour lesquels elle obtient des prix de concours.

Elle décède à son tour à Vienne le 16 mars 1963 à l'âge de 80 ans. Dans son testament elle interdit à ses deux enfants survivants de pénétrer chez elle non accompagnés et s'oppose à ce que ses belles-filles puissent y venir. Seule sa fille est autorisée à lui rendre une dernière visite de quelques minutes sous réserve d'être accompagnée de domestiques.

Élisabeth-Marie est inhumée le 22 mars 1963 dans une tombe anonyme du cimetière d'Hütteldorf, en conformité avec ses dernières volontés.

Dans son testament, elle lègue les collections impériales, meubles et tableaux qu'elle avait récupérés après le saccage de sa villa à des musées viennois. Ses chiens sont euthanasiés, pour ne pas lui survivre, ainsi qu'elle le souhaite, car elle ne veut pas pour eux d'autres maîtres qu'elle[1].

Notes et références

  1. Friedrich Weissensteiner, L'archiduchesse rouge, Payot, , 240 p. (ISBN 978-2-228-90727-9)
  2. Windisch-Graetz, Ghislaine de., Kaiseradler und rote Nelke : das Leben der Tochter des Kronprinzen Rudolf, Amalthea, (ISBN 3-85002-264-1 et 978-3-85002-264-4, OCLC 22709301, lire en ligne)
  3. Antoine Béthouart, La bataille pour l'Autriche, Paris, Presses de la Cité, , 318 p.

Voir aussi

Bibliographie

  • Antoine Béthouart, La bataille pour l'Autriche, Paris, Presses de la Cité, 1962
  • (de) Friedrich Weissensteiner, Die rote Erzherzogin : das ungewöhnliche Leben der Tochter des Kronprinzen Rudolf : Versuch einer Biographie, Österreichischer Bundesverlag, Vienne, (Autriche), 1982 (2e édition), 227 p., (ISBN 3215046709), (LCCN 83136530).
  • Friedrich Weissensteiner, traduit par Marie Reygnier, L'Archiduchesse rouge : la vie tumultueuse d'Élisabeth-Marie d'Autriche, petite-fille de Sissi et fille de Rodolphe, Payot, Paris, 2010, 221 p.
  • (de) Ghislaine de Windisch-Graetz, Kaiseradler und rote Nelke : das Leben der Tochter des Kronprinzen Rudolf, éditions Amalthea, Vienne (Autriche), 1989 (2e édition), 463 p.-[24] p., (ISBN 3850022641), (LCCN 90158978).
  • Ghislaine de Windisch-Graetz, L'Archiduchesse rouge : la vie d'Élisabeth-Marie, orpheline de Mayerling : 1883-1963, éditions Duculot, coll. « Document Duculot », Paris et Louvain-la-Neuve, 1990, 347 p.-[16] p., (ISBN 2-8011-0881-2), (BNF 35181790). – Note : il est probable que cet ouvrage soit une traduction de l'ouvrage en allemand, du même auteur, mais aucun élément ne permet de s'en assurer.

Liens externes

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