Élisabeth Leseur

Élisabeth Leseur (né le à Paris, où elle est morte le ) est une mystique française, célèbre par la publication posthume de son journal. L'Église catholique a entamé une procédure pour sa béatification, au titre duquel elle est considérée comme servante de Dieu.

Élisabeth Leseur
Servante de Dieu
Naissance
Paris, France
Décès  
Paris, France
Nom de naissance Pauline Élisabeth Arrighi
Béatification en cours

Biographie

Pauline Élisabeth Arrighi est née le à Paris, fille aînée d'Antoine Arrighi, membre du Conseil général de la Corse et de Gatienne Picard[1].

Mariée à Félix Leseur le , esprit rationaliste, athée et anticlérical, président d'un journal radical, ami et proche de nombreuses personnalités de la IIIe République laïques. Ils formèrent, malgré leur divergence spirituelle, un couple uni et très amoureux l'un de l'autre, connu pour leur intelligence et leur grande culture, recevant de nombreux hommes politiques et artistes dans leur appartement. Tombant gravement malade peu de temps après son mariage, Élisabeth décide alors de consacrer les souffrances liées à sa maladie à la conversion des âmes qu'elle croise dans le milieu anticlérical qu'elle côtoie, et à la première d'entre elles, celle de son mari[2].

Elle meurt à Paris le . Découvrant alors ses écrits intimes, son mari Félix, après avoir décidé de les publier, s'engage sur la voie de la conversion, puis entre dans l'ordre dominicain pour y devenir le père Leseur.

Dès la première publication de son journal par les soins de son mari Félix, le succès fut immédiat, vingt-six mille exemplaires en 1918, pour atteindre cent-cinquante mille au cours de la décennie suivante et dépasser aujourd’hui plusieurs centaines de mille, de plus d'une trentaine de traductions[3].

Spiritualité

Élisabeth et Félix Leseur, vers 1910[4].

Élisabeth a développé une mystique tournée autour de la souffrance et du don de soi[5].

« Je crois que la souffrance a été accordée par Dieu à l’homme dans une grande pensée d’amour et de miséricorde.

Je crois que Jésus-Christ a transformé, sanctifié, presque divinisé la souffrance.

Je crois que la souffrance est pour l’âme la grande ouvrière de rédemption et de sanctification.

Je crois que la souffrance est féconde, autant et parfois plus que nos paroles et nos œuvres, et que les heures de la Passion du Christ ont été plus puissantes pour nous et plus grandes devant le Père que les années même de sa prédication et son activité terrestre.

Je crois qu’il circule parmi les âmes, celles d’ici-bas, celles qui expient, celles qui ont atteint la vraie vie, un vaste et incessant courant fait de toutes ces âmes, et que nos plus infimes douleurs, nos plus légers efforts peuvent atteindre par l’action divine des âmes chères ou lointaines et leur apporter la lumière, la paix et la sainteté.

Je crois que dans l’Éternité nous retrouverons les bien-aimés qui ont connu et aimé la Croix, et que leurs souffrances et les nôtres se perdront dans l’infini de l’Amour divin et dans les joies de la définitive réunion.

Je crois que Dieu est amour et que la souffrance est, dans sa main, le moyen que prend son amour pour nous transformer et nous sauver ».

Écrits

Élisabeth Leseur, laïque, aima inconditionnellement son mari incroyant et affronta courageusement la maladie qui l'emporta[6]. Après sa mort, bouleversé par les écrits intimes de sa femme, son mari se convertit au Christ et devint frère dominicain[7].

Commentaire de l'Évangile selon Luc, 6, 43-49 : Les fleurs et les fruits de l'arbre

« Les idées grandes ou saintes, les convictions profondes ont souvent pour véhicule auprès des âmes le charme et l'influence personnelle de ceux qui les représentent. « Vous jugerez l'arbre à ses fruits », a dit notre Seigneur, à ses fruit de dévouement, de charité, de foi rayonnante, mais aussi aux fleurs qui frappent d'abord le regard et précèdent le fruit ; ces fleurs-là s'appellent douceur, grâce, noblesse et distinction extérieures des manières et de l'allure, sérénité, égalité d'humeur, charme de l'accueil, du sourire, simplicité.
Une âme profonde et sanctifiée, maîtresse absolue par la grâce divine de son corps et des entraves que celui-ci lui oppose, une telle âme, sans jamais se répandre, rayonne au-dehors et donne à tous le parfum délicat de ces fleurs dont je parle. Elle attire les cœurs et les prépare par sa douce influence à la venue du Maître. »

 Élisabeth Leseur, Journal et pensées de chaque jour, Paris, Cerf, 2005, p. 143.

La solidarité des âmes

« Toute âme qui s'élève, élève le monde. »

 Élisabeth Leseur, Journal et pensées de chaque jour, Paris, 1918, p. 31.

(Cité par le pape Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Reconciliatio et paenitenia, §16).

Béatification et canonisation

Œuvres

  • Journal et Pensées de chaque jour, Paris, 1917[9].
  • Journal et Pensées de chaque jour, édition numérique aux Éditions Blanche de Peuterey [10]
  • Lettres sur la souffrance, Paris, 1921.
  • Lettres à des incroyants, Tours, 1923.
  • La vie spirituelle - (suivi de) Une âme, Paris, 1919

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Albert Leseur, o.p., Vie d’Élisabeth Leseur, Paris, J. De Gigord, 1931
  • Claude Menesguen, « Élisabeth Leseur (1866-1914), une femme singulière sous la IIIe République », La Vie spirituelle, no 771, , p. 315-332
  • Élizabeth Arrighi/Leseur, La vie Spirituelle (petits traités de vie Intérieure) : Suivie de Une Âme, Nabu Press, , 446 p. (ISBN 978-1-2469-5114-1)
  • Bernadette Chovelon, Élisabeth et Félix Leseur : Itinéraire spirituel d'un couple, Artège Editions, , 396 p. (ISBN 978-2-3604-0338-7)
  • Élisabeth Leseur et Claude Menesguen, Cent pensées d'Élisabeth Leseur, Artège Editions, , 128 p. (ISBN 978-2-3604-0334-9)
  • Élisabeth Leseur, Journal : et pensées de chaque jour, Les Editions Blanche de Peuterey, , 234 p. (ISBN 978-2-3687-8132-6)

Liens externes

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