Émile Gigleux

Émile Gigleux est un poète et écrivain français, né le 19 octobre 1868 à Étain (Meuse), et mort le 3 janvier 1902 à Courbevoie (Hauts-de-Seine).

Émile Gigleux

Données clés
Naissance	19 octobre 1868 Étain (Meuse)
Décès	3 janvier 1902 Courbevoie (Hauts-de-Seine)
Activité principale	Poète, écrivain

Auteur
Langue d’écriture	Français
Mouvement	Symbolisme
Genres	Art poétique, conte, roman

Œuvres principales

La tempête est passée : roman posthume

Biographie

Marie Ernest Émile Gigleux est né à Étain (Meuse) le 19 octobre 1868. Son père Claude Gigleux, principal du collège d'Étain, est âgé de 49 ans, et sa mère Jeanne Félicie Vinot, sans profession, est âgée de 38 ans[1].

Son père meurt le 18 novembre 1870[2], Émile est âgé de 2 ans.

Lorsqu'il a 20 ans, le Conseil de Révision de la Seine le déclare bon pour le service armé et dispensé (frère mort en activité de service), et signale : sourcils châtains, yeux bleus, front découvert, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1,67 m. Il est réformé en 1895 pour tuberculose pulmonaire[3].

Il obtient sa licence de droit à Paris en 1890[4], et est employé au Crédit foncier de France[5]^,[6].

Miné par la phtisie[7]^,[8], il meurt célibataire le vendredi 3 janvier 1902, à l'âge de 33 ans, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), en son domicile rue de Sébastopol, 16, où il habitait avec sa mère[6]^,[9]. Ses obsèques ont été célébrées en l'église de Courbevoie[7]^,[8].

Regards sur l'œuvre

Dans le Dictionnaire bibliographique et critique (...) des poètes français du XIXe siècle[10] par Catulle Mendès :

Selon l'opinion du critique Clément Janin, le recueil Les Troublants mystères d'Émile Gigleux fait honneur aux lettres françaises, en alliant le charme de Musset à la vigueur nerveuse de M. de Heredia[10].
Pour Georges Rodenbach, le recueil Les Frissons de l'Ombre est un « livre d'une inspiration touffue et multicolore, d'un lyrisme qui s'exprime en rythmes piaffants, en nobles images »[10].

Avec d'autres poètes (Paul Vérola (Horizons), Eugène Soubeyre (Au Royaume d'Eve), Adrien Mithouard (L'Iris exaspéré)), sa poésie symboliste (Troublants Mystères), « décorative et légendaire à la mode (...) », est condamnée en 1895 par Adolphe Retté, qui y voit une inspiration s'épuisant dans un raffinement artificiel[11].

Vers 1895, un groupe de jeune poètes (les « Poètes nouveaux ») a publié dans Simple Revue, sous le titre d'ensemble « La Poésie », leurs intentions littéraires particulières. Parmi Emile Boissier, Victor Debay, Henri Degron, André Escourrou, Paul Gabillard, Charles Grimont, Fernand Hauser, Tristan Klingsor, Adolphe Lacuzon, Charles Martine, Francis Norgelet, Edmond Pilon, Edmond Rocher, Louis Roux-Servine, la devise d'Émile Gigleux était « Ne point assujettir le fond à la forme, ne point sacrifier la forme à l'idée ! ». La Revue du Nord de la France proposait de les baptiser les Fluidistes.[12]

Les jeunes écrivains de 1898, dont fait partie Emile Gigleux, voulaient être idéalistes, en réaction au naturalisme et au réalisme ; leur langue est « riche, hardie, artiste, mais (...) encore tout enténébrée des brouillards du « symbolisme »[13].

Œuvres

Volumes de vers

Chants de Ménestrels[14] (1893)[10]^,[15]
- Les rythmes des eaux
- Cantilènes de Troubadours
- Mosaïque
Les troublants mystères (1895)[10]
Les Frissons de l'Ombre[16] (1898)[10]
Quand les mots tremblent sur nos lèvres[17] (juin 1900)[10]

Contes

La Princesse Obéliane (inédit) (ca. 1894-1900)[18]
- « Le Monastère maudit »
- « La Ceinture magique »
- « Gomarahul la sorcière »
- « Bérangère la Bergère »
- « Vipéria »
- « La Captive des îles inconnues »
- « La Fée des golfes »
- « La Kimaira »
- « Le Page aux cheveux d'or »

Romans

La tempête est passée : roman posthume (1903)[19]

Revues d'art et de littérature

Émile Gigleux a collaboré à de nombreuses revues d'art et de littérature de 1892 à sa mort[7]^,[8].

Par exemple[20] :

Le Gringoire
- N°2 du 13 décembre 1893
- N°3 du 1^er février 1894
- N°9 du 15 juin 1894

Gil Blas illustré
- N°2 du 13 janvier 1895 (Le Sommeil de l'Ondine par Émile Gigleux)[21]

Le Sommeil de l'Ondine par Émile Gigleux (dessin de Balluriau), dans Gil Blas illustré le 13/01/1895

Le Patriote Du Dimanche
- N°13 du 25 juillet 1897 (Idylles du Crépuscule par Émile Gigleux)

Chansons

Chansons et romances de Elie Gozlan. 1, Berceuse du réveil (édité en 1904, contributeur Gigleux, E., auteur présumé du texte)[22]

Citation

LE SOMMEIL DE L'ONDINE

Il plane un lourd sommeil sur les bois parfumés

Et le vent dit tout bas d'ineffables paroles.

Souriante, elle dort sur un nid de corolles,

Et sa poitrine ondule en mouvements rythmés.

Sa tunique hyacinthe est fleur d'iris éclose.

Je voudrais - mon cœur bat - baiser ses longs cheveux,

Respirer son haleine et sa vie... oh ! je veux !

....................................................Mais je n'ose.

(...)

ÉMILE GIGLEUX[21]

Bibliographie

Dictionnaire bibliographique et critique et d'une nomenclature chronologique de la plupart des poètes français du XIXe siècle[10] par Catulle Mendès.
Les Perversions du merveilleux : Ma Mère l'Oye au tournant du siècle[18] par Jean de Palacio.

Notes et références

« Naissances , 1863-1872 Localité : ETAIN Cote du document original : 2 E 185 (17) », sur archives.meuse.fr, Elément n° 111 (sur 182).
« Actes de décès d'Étain (1863-1872) », sur archives.meuse.fr, Elément n° 195 sur 254.
« Recrutement militaire de la Seine > Registres matricules du recrutement (1887-1921) », Cote D4R1 534 - Numéro de matricule 4587, sur http://archives.paris.fr (consulté le 6 décembre 2017)
Paul Meyan, Annuaire des diplômés, Société d'éditions scientifiques (Paris), 1890, 589 p. (lire en ligne), p. 409.
« ARCHIVES NATIONALES DU MONDE DU TRAVAIL : CREDIT FONCIER DE FRANCE, SERVICE DU PERSONNEL », sur archivesnationales.culture.gouv.fr, 2003, p. 80.
« Recensements de la population - Courbevoie - 1901 (Document D_NUM_COU_1901) », sur archives.hauts-de-seine.fr, vue 371 / 404.
« LA MORT DU POÈTE », La Presse, n^o 3508,‎ 5 janvier 1902, p. 3. (lire en ligne)
« La mort du poète », Gil Blas, n^o 8084,‎ 5 janvier 1902, p. 1. (ISSN 1149-9397, lire en ligne)
« Actes de décès de Courbevoie pour 1902 », cote E_NUM_COU_D1902 - 1902, sur consultation.archives.hauts-de-seine.net, 1902, vue 4 / 161.
Catulle Mendès, Le mouvement poétique français de 1867 à 1900 : rapport à M. le ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts ; précédé de Réflexions sur la personnalité de l'esprit poétique de France ; suivi d'un Dictionnaire bibliographique et critique et d'une nomenclature chronologique de la plupart des poètes français du XIXe siècle, E. Fasquelle (Paris), 1903, 564 p. (lire en ligne), p. 108.
Michel Décaudin, La crise des valeurs symbolistes : vingt ans de poésie française, 1895-1914, Slatkine, 1981, 532 p. (ISBN 978-2-05-100293-6, lire en ligne), p. 31.
« MOUVEMENT LITTERAIRE - Les Poètes nouveaux », Revue du Nord de la France,‎ 1^er janvier 1896, p. 153 (lire en ligne)
Louis Teste, « LA JEUNE PLUME », Le Gaulois,‎ 14 juillet 1898, p. 1 (ISSN 1160-8404, lire en ligne)
Émile Gigleux, Chants de ménestrels, Vanier, 1893, 56 p.
« Bibliothèque et Archives nationales du Québec (Cote : 841 912 G459c 1893) », sur iris.banq.qc.ca (consulté le 15 avril 2017)
Émile Gigleux, Les Frissons de l'Ombre, Girard, 1898, 155 p. (ASIN B001C8KIOM)
Émile Gigleux, Quand les mots tremblent sur nos lèvres, Girard, 1900, 132 p. (ASIN B001C8QYOU)
Jean de Palacio, Les Perversions du Merveilleux : "Ma Mère l'Oye"au tournant du siècle, Paris, Séguier, 1993, 275 p. (ISBN 2-84049-008-0), p. 265.
Émile Gigleux, La tempête est passée : roman posthume, éditions de « la Pensée » (Paris), 1903, 94 p. (ASIN B001C8T48S, lire en ligne)
« Livres d'occasion », sur chapitre.com. (consulté le 2 avril 2017)
Émile Gigleux, « Le Sommeil de l'Ondine », Gil Blas illustré,‎ 13 janvier 1895, p. 5 (ISSN 1149-9397)
« Chansons et romances de Elie Gozlan. 1, Berceuse du réveil : aubade joyeuse / paroles de Gigleux ; musique de Elie Gozlan », sur gallica.bnf.fr, 1904 (consulté le 6 décembre 2017)

Voir aussi

Liens externes

Notices d'autorité :
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[1] « Naissances , 1863-1872 Localité : ETAIN Cote du document original : 2 E 185 (17) », sur archives.meuse.fr, Elément n° 111 (sur 182).

[2] « Actes de décès d'Étain (1863-1872) », sur archives.meuse.fr, Elément n° 195 sur 254.

[3] « Recrutement militaire de la Seine > Registres matricules du recrutement (1887-1921) », Cote D4R1 534 - Numéro de matricule 4587, sur http://archives.paris.fr (consulté le 6 décembre 2017)

[4] Paul Meyan, Annuaire des diplômés, Société d'éditions scientifiques (Paris), 1890, 589 p. (lire en ligne), p. 409.

[5] « ARCHIVES NATIONALES DU MONDE DU TRAVAIL : CREDIT FONCIER DE FRANCE, SERVICE DU PERSONNEL », sur archivesnationales.culture.gouv.fr, 2003, p. 80.

[:4-6] « Recensements de la population - Courbevoie - 1901 (Document D_NUM_COU_1901) », sur archives.hauts-de-seine.fr, vue 371 / 404.

[:0-7] « LA MORT DU POÈTE », La Presse, n^o 3508,‎ 5 janvier 1902, p. 3. (lire en ligne)

[:3-8] « La mort du poète », Gil Blas, n^o 8084,‎ 5 janvier 1902, p. 1. (ISSN 1149-9397, lire en ligne)

[9] « Actes de décès de Courbevoie pour 1902 », cote E_NUM_COU_D1902 - 1902, sur consultation.archives.hauts-de-seine.net, 1902, vue 4 / 161.

[:1-10] Catulle Mendès, Le mouvement poétique français de 1867 à 1900 : rapport à M. le ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts ; précédé de Réflexions sur la personnalité de l'esprit poétique de France ; suivi d'un Dictionnaire bibliographique et critique et d'une nomenclature chronologique de la plupart des poètes français du XIXe siècle, E. Fasquelle (Paris), 1903, 564 p. (lire en ligne), p. 108.

[11] Michel Décaudin, La crise des valeurs symbolistes : vingt ans de poésie française, 1895-1914, Slatkine, 1981, 532 p. (ISBN 978-2-05-100293-6, lire en ligne), p. 31.

[12] « MOUVEMENT LITTERAIRE - Les Poètes nouveaux », Revue du Nord de la France,‎ 1^er janvier 1896, p. 153 (lire en ligne)

[13] Louis Teste, « LA JEUNE PLUME », Le Gaulois,‎ 14 juillet 1898, p. 1 (ISSN 1160-8404, lire en ligne)

[14] Émile Gigleux, Chants de ménestrels, Vanier, 1893, 56 p.

[15] « Bibliothèque et Archives nationales du Québec (Cote : 841 912 G459c 1893) », sur iris.banq.qc.ca (consulté le 15 avril 2017)

[16] Émile Gigleux, Les Frissons de l'Ombre, Girard, 1898, 155 p. (ASIN B001C8KIOM)

[17] Émile Gigleux, Quand les mots tremblent sur nos lèvres, Girard, 1900, 132 p. (ASIN B001C8QYOU)

[:2-18] Jean de Palacio, Les Perversions du Merveilleux : "Ma Mère l'Oye"au tournant du siècle, Paris, Séguier, 1993, 275 p. (ISBN 2-84049-008-0), p. 265.

[19] Émile Gigleux, La tempête est passée : roman posthume, éditions de « la Pensée » (Paris), 1903, 94 p. (ASIN B001C8T48S, lire en ligne)

[20] « Livres d'occasion », sur chapitre.com. (consulté le 2 avril 2017)

[:5-21] Émile Gigleux, « Le Sommeil de l'Ondine », Gil Blas illustré,‎ 13 janvier 1895, p. 5 (ISSN 1149-9397)

[22] « Chansons et romances de Elie Gozlan. 1, Berceuse du réveil : aubade joyeuse / paroles de Gigleux ; musique de Elie Gozlan », sur gallica.bnf.fr, 1904 (consulté le 6 décembre 2017)