Énergie au Mexique

Le secteur de l'énergie au Mexique est largement dominé par les combustibles fossiles, en particulier le pétrole.

Énergie au Mexique

Plateforme offshore dans le Golfe du Mexique, près de Ciudad del Carmen (Yucatan), 2004.
Bilan énergétique (2019)
Offre d'énergie primaire (TPES) 184,1 M tep
(7 706,9 PJ)
par agent énergétique pétrole : 45,2 %
gaz naturel : 37,8 %
charbon : 6,4 %
électricité : 5,5 %
bois : 5 %
Énergies renouvelables 8,9 %
Consommation totale (TFC) 119,9 M tep
(5 018,8 PJ)
par habitant 1 tep/hab.
(40,3 GJ/hab.)
par secteur ménages : 15,1 %
industrie : 31,2 %
transports : 44,4 %
services : 3,4 %
agriculture : 3,7 %
Électricité (2020)
Production 343,49 TWh
par filière thermique : 76 %
hydro : 7,8 %
autres : 6,6 %
éoliennes : 5,7 %
nucléaire : 3,2 %
biomasse/déchets : 0,7 %
Combustibles (2019 - Mtep)
Production pétrole : 98,3
gaz naturel : 22,8
charbon : 5,7
bois : 9,2
Commerce extérieur (2019 - Mtep)
Importations électricité : 0,14
pétrole : 55,4
gaz naturel : 46,9
charbon : 6,3
Exportations électricité : 0,08
pétrole : 67,3
Sources
Agence internationale de l'énergie[1],[s 1].
NB : dans le bilan énergétique, l'agent "bois" comprend l'ensemble biomasse-déchets

La production d'énergie primaire se répartissait en 2019 en 86,7 % de combustibles fossiles (67,3 % de pétrole, 15,6 % de gaz naturel et 3,9 % de charbon), 2,0 % de nucléaire et 11,2 % d'énergies renouvelables (6,3 % de biomasse et déchets, 1,4 % d'hydroélectricité, 3,5 % de géothermie, éolien et solaire).

Le Mexique, 3e producteur de pétrole d'Amérique, exportait 63 % de sa production de pétrole brut en 2019, mais ses importations nettes de produits pétroliers équivalaient à 50 % de sa production, et production et exportation ne cessent de décliner depuis 2005 ; le pays se classait en 2019 au 1er rang mondial des importateurs de produits pétroliers avec 8,5 % des importations mondiales et au 2e rang mondial pour sa production d'électricité à partir de pétrole (6 % du total mondial). La production 2019 de gaz naturel ne couvrait que 33 % de sa consommation et celle de charbon 48 %. Le Mexique se classait en 2020 au 5e rang mondial pour ses importations de gaz naturel (6,6 % des importations mondiales).

La consommation d'énergie primaire de 2019 se répartissait en 89,5 % de combustibles fossiles (45,2 % de pétrole, 37,8 % de gaz naturel et 6,4 % de charbon), 1,6 % de nucléaire et 8,9 % d'énergies renouvelables : 5,0 % de biomasse et déchets, 1,1 % d'hydroélectricité, 2,7 % de géothermie, éolien et solaire. La consommation d'énergie primaire par habitant était en 2018 inférieure de 23 % à la moyenne mondiale.

L'électricité ne couvrait en 2018 que 19,6 % de la consommation finale d'énergie. La production d'électricité provenait en 2020 pour 76 % des combustibles fossiles (63,4 % de gaz naturel, 9,9 % de pétrole et 2,6 % de charbon), pour 3,2 % du nucléaire et pour 19,5 % des énergies renouvelables : 7,8 % d'hydroélectricité, 5,7 % d'éolien, 3,9 % de solaire, 1,3 % de géothermie, 0,7 % de biomasse et déchets). Le Mexique est en 2019 le 8e producteur mondial d'électricité géothermique et en 2020 le 13e producteur mondial d'électricité éolienne et le 11e producteur mondial d'électricité solaire. La part de l'éolien et du solaire s'est fortement accrue depuis 2012 et 2014 respectivement. Le potentiel solaire du Mexique figure parmi les meilleurs au monde, et de nouvelles lois favorisant son exploitation ont été promulguées fin 2015, suscitant des projets pour plusieurs milliers de mégawatts.

Les émissions de CO2 du Mexique par habitant sont inférieures de 19 % à la moyenne mondiale, mais progressent plus vite que cette moyenne (+22 % depuis 1990 contre +14 %).

Vue d'ensemble

Principaux indicateurs sur l'énergie au Mexique[1]
Population[s 1] Consommation
énergie primaire
Production Exportation
nette
Consommation
électricité
Émissions
de CO2[s 1]
Année Million Mtep Mtep Mtep TWh Mt CO2éq
199087,11241967099257
2000100,915122972178360
2008111,318423748227435
2009112,918022442224425
2010114,317922340230440
2011115,718722433256456
2012117,119221923264459
2013118,419221620255450
2014119,718820815260434
2015121,01851902269442
2016122,3185180-9281445
2017123,4180165-21278446
2018124,6181158-29290448
variation
1990-2018
+43 %+46 %-19 %-142 %+192 %+75 %

Production d'énergie primaire

Production d'énergie primaire au Mexique par source (ktep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon3 7421,95 6802,58 0063,65 7745 6523,9 %+51 %
Pétrole153 28478,4171 19074,7155 25669,8130 94998 27567,3 %-36 %
Gaz naturel22 75711,633 38614,642 58219,134 36622 75415,6 %0 %
Total fossiles179 78391,9210 25691,7205 84492,5171 089126 68186,7 %-30 %
Nucléaire7650,42 1420,91 5320,73 0162 9862,0 %+290 %
Hydraulique2 0191,02 8491,23 1931,42 6502 0711,4 %+3 %
Biomasse-déchets8 5544,48 9413,98 1183,68 6269 2456,3 %+8 %
Géoth., solaire, éolien4 4232,35 1202,23 8521,74 2045 0623,5 %+14 %
Total EnR14 9967,716 9107,415 1636,815 48016 37811,2 %+9 %
Total195 544100229 307100222 538100189 586146 045100 %-25 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1].

Pétrole

Réserves prouvées de pétrole du Mexique.
source : EIA.
Production et exportations de pétrole du Mexique.
Torchères du champ Akal dans le complexe de Cantarell à 80 km de Campeche.

Les réserves prouvées de pétrole[n 1] du Mexique étaient estimées par BP à 0,8 milliard de tonnes fin 2019 (5,8 milliards de barils), soit 8,3 années de production au rythme de 2019. Ces réserves représentent 0,3 % du total mondial[p 1].

La production mexicaine de pétrole brut était de 94,9 Mt en 2019, en baisse de 7,2 % en 2019 et de 35 % depuis 2009. Elle représentait 2,1 % du total mondial[p 2]. La consommation de pétrole atteignait 1,7 % du total mondial[p 3].

Le Mexique a exporté 58,1 Mt de pétrole brut en 2019, dont 29,9 Mt vers les États-Unis, 10,5 Mt vers l'Europe, 2,2 Mt vers la Chine et 0,9 Mt vers l'Inde. Il a également exporté 4,8 Mt de produits pétroliers, dont 2,4 Mt vers les États-Unis, mais en a importé 60,9 Mt, dont 55,5 Mt des États-Unis[p 4].

En 2019, le Mexique a produit 98,3 Mtep de pétrole, dont 63 % ont été exportés, mais ses importations nettes de produits pétroliers équivalaient à 50 % de sa production. La production mexicaine de pétrole a reculé de 36 % par rapport à 1990[1].

Le Mexique se classait en 2019 au 1er rang mondial des importateurs de produits pétroliers : 47 Mt, soit 8,5 % des importations mondiales[k 1], et au 2e rang mondial pour sa production d'électricité à partir de pétrole : 45 TWh, soit 6 % du total mondial, derrière l'Arabie saoudite (168 TWh)[k 2].

Le Mexique est le 3e producteur de pétrole d'Amérique après les États-Unis et le Canada, mais sa production décroit depuis 2005 du fait de l'épuisement progressif des réserves. Le pétrole fournit 13 % des recettes d'exportation du pays en 2013 et 32 % des recettes budgétaires de l'État. Dans le but d'enrayer le déclin pétrolier, le gouvernement a réalisé en une réforme constitutionnelle qui a mis fin à 75 ans de monopole de la compagnie nationale Petroleós Mexicanos (PEMEX)[2]. Cette réforme constituait un des éléments centraux du programme du nouveau président Enrique Pena Nieto[3].

Le complexe de Cantarell est le plus grand champ pétrolier du Mexique, situé en offshore à 80 km de la baie de Campeche. Il comprend quatre grands champs : Akal, Nohocj, Chac et Kutz, plus le « petit » champ Sihil découvert plus récemment. Le premier champ fut découvert en 1976.

Pemex (Petróleos Mexicanos) est l'entreprise publique chargée de l'exploitation du pétrole, créée le , à la suite de la nationalisation de l'industrie pétrolière mexicaine par le président Lázaro Cárdenas.

Gaz naturel

Les réserves prouvées de gaz naturel du Mexique étaient estimées par BP à 200 milliards de m3 fin 2019 (6,3 trillions US de pieds cubes), soit 5,3 années de production au rythme de 2019. Ces réserves représentaient seulement 0,1 % du total mondial[p 5].

En 2019, le Mexique a produit 34 milliards de m3 de gaz naturel, en baisse de 3,4 % en 2019 et de 35 % depuis 2009. Il ne représente plus que 0,9 % de la production mondiale[p 6].

En 2019, le Mexique a produit 22,75 Mtep de gaz naturel, qui n'ont couvert que 33 % de sa consommation. La production mexicaine de gaz naturel est retombée en 2019 au niveau de 1990, moitié moins qu'en 2010[1].

Le Mexique a consommé 90,7 milliards de m3 de gaz naturel en 2019, en hausse de 3,5 % en 2019 et de 39 % depuis 2009. Il se classe au 8e rang mondial avec 2,3 % de la consommation mondiale[p 7].

Le Mexique se classait en 2020 au 5e rang mondial pour ses importations de gaz naturel : 64 Mds m3, soit 6,6 % des importations mondiales[k 3], et au 7e rang mondial en 2019 pour sa production d'électricité à partir de gaz naturel : 193 TWh, soit 3,0 % du total mondial[k 2].

Les importations de gaz naturel du Mexique par gazoduc ont atteint 50,8 Mds m3 en 2019, provenant des États-Unis[p 8]. Ses importations par voie maritime sous forme de GNL ont atteint 6,6 Mds m3, provenant surtout des États-Unis : 3,9 Mds m3 et du Nigeria : 1,3 Mds m3[p 9].

Charbon

Les réserves prouvées récupérables de charbon du Mexique étaient estimées par BP à 1,21 milliard de tonnes fin 2019, dont 1 160 Mt d'anthracite et de charbon bitumineux, soit 108 ans au rythme de production de 2019. Ces réserves représentent seulement 0,1 % du total mondial[p 10].

En 2019, le Mexique a produit 5,65 Mtep de charbon, qui n'ont couvert que 48 % de sa consommation. La production mexicaine de charbon avait progressé de 3,74 Mtep en 1990 jusqu'à 8,01 Mtep en 2010 avant de régresser de 29 % jusqu'à 2019[1].

Géothermie

L'usage direct de la chaleur géothermique était estimé en 2012 à 156 MW, surtout pour les usages balnéaires, avec un nombre de sites proche de 165, répartis dans 19 états[4].

Solaire thermique

Système solaire thermique passif à boucle fermée à Parras de la Fuente, Coahuila ; le baril noir est un échangeur de chaleur isolé, 2009.
Cuisinières solaires au Mexique, 2012.

La puissance installée en capteurs solaires thermiques au Mexique fin 2012 était de 1 417 MWth, dont 611 MWth de capteurs plans vitrés, 582 MWth de capteurs non vitrés et 228 MWth de capteurs à tubes sous vide[5].

Les installations à eau chaude solaire étaient estimées à 116 MW en 2008, dont 78 % pour le chauffage des piscines[6].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire

La consommation d'énergie primaire du pays atteignait 61,1 GJ par habitant en 2018, inférieure de 23 % à la moyenne mondiale (79,1 GJ/hab), de 59 % à celle de la France (150,5 GJ/hab) et de 78 % à celle des États-Unis (282 GJ/hab)[k 4].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire au Mexique par source (ktep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon4 1273,36 8804,613 2587,411 44111 8546,4 %+187 %
Pétrole80 79265,389 33359,294 43152,990 34783 17845,2 %+3 %
Gaz naturel23 12618,735 48323,554 23830,464 66269 62537,8 %+201 %
Total fossiles108 04587,4131 69687,3161 92790,7166 450164 65789,5 %+52 %
Nucléaire7650,62 1421,51 5320,93 0162 9861,6 %+290 %
Hydraulique2 0191,62 8491,93 1931,82 6502 0711,1 %+3 %
Biomasse-déchets8 5546,98 9415,98 1184,58 6269 2455,0 %+8 %
Géoth., solaire, éolien4 4233,65 1203,43 8522,24 2045 0622,7 %+14 %
Total EnR14 99612,116 91011,215 1638,515 48016 3788,9 %+9 %
Solde exp.électricité-118-0,1750,05-82-0,05-58540,03 %ns
Total123 688100150 823100178 539100184 889184 075100 %+49 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

On remarque que la part des énergies renouvelables a baissé jusqu'en 2015, du fait de leur progression moins rapide que celle de la demande ; depuis lors, elle a légèrement progressé.

Consommation finale d'énergie

La consommation finale d'énergie au Mexique (après raffinage, transformation en électricité ou en chaleur de réseau, transport, etc) a évolué comme suit :

Consommation finale d'énergie au Mexique par source (ktep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Charbon1 0871,38940,94 0403,43 8823 2572,6 %+200 %
Produits pétroliers51 13961,461 08564,174 51063,672 71273 71459,2 %+44 %
Gaz naturel13 90816,712 57013,212 94211,013 93615 70812,6 %+13 %
Total fossiles66 13479,474 54978,291 49278,090 53092 67974,4 %+40 %
Solaire th., géoth.170,02440,041160,12172860,2 %+1582 %
Biomasse-déchets8 55210,38 1848,67 0936,06 9267 2805,8 %-15 %
Électricité8 61710,312 49813,118 54615,822 13724 36919,6 %+183 %
Total83 32010095 274100117 247100119 811124 614100 %+50 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

La répartition par secteur de la consommation finale d'énergie a évolué comme suit :

Consommation finale d'énergie au Mexique par secteur (ktep)
Filière 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 % 2018 var.
2018/1990
Industrie25 75330,927 84729,232 76427,935 36137 34430,0 %+45 %
Transport28 30634,035 84437,651 08743,651 09553 25742,7 %+88 %
Résidentiel15 75018,918 02418,917 80215,217 77318 05114,5 %+15 %
Tertiaire1 4811,83 4073,63 5453,03 9874 0713,3 %+175 %
Agriculture2 2412,72 8373,03 5233,03 9964 4313,6 %+98 %
Non spécifié6900,801 1861,02 2792 7192,2 %+294 %
Usages non
énergétiques
(chimie)
9 10210,97 3167,77 3406,35 3224 7433,8 %-48 %
Total83 32310095 274100117 247100119 811124 616100 %+50 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1].

Secteur de l'électricité

Histoire

La production d'électricité est apparue au Mexique à la fin du XIXe siècle. La première centrale électrique mexicaine fut installée en 1879 à León dans l'état de Guanajuato pour alimenter l'usine textile « La Americana ». Puis la production électrique s'étendit rapidement dans le secteur minier et, marginalement, pour l'éclairage résidentiel et public. En 1889 fut mise en service la première centrale hydroélectrique à Batopilas, dans l'état de Chihuahua, qui étendit son réseau de distribution vers les marchés urbains et commerciaux dont la population avait des revenus plus élevés. Sous le régime de Porfirio Díaz le secteur électrique se vit attribuer le caractère de service public, et les premiers 40 lampadaires « à arc » furent installés sur la Plaza de la Constitución, 100 autres dans le jardin de l'Alameda Central, puis commença l'illumination des principales rues de la ville de Mexico[7].

Quelques compagnies internationales puissantes créèrent des filiales, telles que The Mexican Light and Power Company, d'origine canadienne, dans le centre du pays, le consortium The American and Foreign Power Company, avec trois systèmes interconnectés dans le nord du Mexique, et la Compañía Eléctrica de Chapala, à l'ouest. Au début du XXe siècle le pays disposait d'une capacité de 31 MW, propriété d'entreprises privées, puis en 1910 de 50 MW, dont 80 % pour The Mexican Light and Power Company, avec le premier grand projet hydroélectrique : la centrale de Necaxa, à Puebla. Les trois compagnies électriques détenaient les concessions et installations de la plupart des petites centrales en activité dans leurs régions. C'est à cette époque que fut accompli le premier pas vers l'organisation de l'industrie électrique avec la création de la Commission Nationale pour la Promotion et le Contrôle de l'Industrie de Production et de Force, rebaptisée ultérieurement Commission Nationale de Force Motrice[7].

Le un décret conféra à la production et à la distribution d'électricité le caractère d'activités d'utilité publique. En 1937, sur 18,3 millions de Mexicains, seulement 7 millions avaient accès à l'électricité fournie par trois entreprises privées ; les coupures étaient très fréquentes et les tarifs très élevés ; les populations rurales, soit 62 % des Mexicains, n'étaient pas desservies, et la puissance installée n'était que de 629 MW. Le gouvernement mexicain créa alors la Commission fédérale de l'électricité (CFE - Comisión Federal de Electricidad), entreprise publique chargée de stimuler le développement du pays par la construction d'un système de production, transport et distribution électrique national. Le premier grand projet hydroélectrique fut lancé en 1938 : l'aménagement hydroélectrique Ixtapantongo, dans l'état de Mexico, ultérieurement rebaptisé Système hydroélectrique Miguel Alemán[7].

En 1960 la CFE détenait 54 % des 2 308 MW de puissance installée, l'entreprise Mexican Light 25 %, l'American and Foreign 12 %, et les autres compagnies 9 %, mais seulement 44 % de la population était desservie ; le président Adolfo López Mateos décida alors de nationaliser l'industrie électrique, le . Au cours de la décennie suivante ont été construites d'importantes centrales, dont celles de Infiernillo et de Temascal, portant en 1971 la puissance installée à 7 874 MW, puis en 1980 à 17 360 MW. CFE unifia progressivement les nombreux systèmes isolés, exploités avec des caractéristiques techniques différentes, en particulier près de 30 voltages de distribution, sept de haute tension et deux fréquences électriques de 50 et 60 hertz. Les voltages furent normalisés afin de standardiser les équipements, puis les fréquences furent unifiées à 60 hertz et CFE intégra les systèmes régionaux de transport dans le Système Interconnecté National[7].

En 1991 la puissance installée de la CFE atteignait 26 797 MW et au début de l'année 2000 : 35 385 MW, la couverture du service électrique 94,7 % au niveau national, un réseau de transport et distribution de 614 653 km et plus de 18,6 millions de clients, en augmentation de près d'un million par an[7].

La CFE dessert 38,9 millions de clients en , avec un taux moyen de croissance de 5,8 % sur les dix dernières années, dont 89,6 % de particuliers, 9,8 % de commerçants, 0,8 % d'industriels, 0,5 % dans les services et 0,3 % d'agriculteurs[8].

Production d'électricité

Selon les indicateurs de la CFE, à la fin de 2017, 98,61 % de la population avait accès à l'électricité ; CFE a produit 173,46 TWh d'électricité en 2016, et les producteurs indépendants 88,59 TWh (hors cogénération et autoproducteurs)[9].

La puissance installée totale en service des centrales mexicaines (hors cogénération et autoproduction) est passée de 36 697 MW en 2000 à 55 564 MW en 2016, en progression de 51,4 % en 16 ans. La production brute de ces centrales a progressé de 192,7 TWh en 2000 à 263,4 TWh en 2016, soit +36,7 % ; cependant, elle stagne depuis 2012 (260,5 TWh)[10].

Les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie, qui prennent en compte l'ensemble des centrales, cogénération et autoproduction comprises, donnent l'évolution suivante :

Production d'électricité au Mexique par source (GWh)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2020 % 2020 var.
2020/1990
Charbon7 7746,718 9949,232 28211,733 8089 0792,6 %+17 %
Pétrole62 06253,693 59945,544 58716,231 57734 0959,9 %-45 %
Gaz naturel14 46012,544 12921,5146 99453,3186 251217 82363,4 %+1406 %
Total fossiles84 29672,8156 72276,2223 86381,2251 636260 99776,0 %+210 %
Nucléaire2 9372,58 2214,05 8792,111 57710 8643,2 %+270 %
Hydraulique23 47820,333 13316,137 13113,530 81526 8177,8 %+14 %
Géothermie5 1244,45 9012,96 6182,46 3314 5211,3 %-12 %
Biomasse1 6720,87280,31 3412 3120,7 %ns
Déchets480,02281460,04 %ns
Éolien1ns190,011 2390,48 74519 7015,7 %ns
Solaire1ns70,003310,0124613 5283,9 %ns
Total EnR28 60424,740 73219,845 79516,647 50667 02519,5 %+134 %
Autres4 6021,3 %ns
Total115 837100205 675100275 537100310 719343 488100 %+197 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[11]

Centrales thermiques classiques

La puissance installée totale en service des centrales thermiques classiques mexicaines (hors cogénération et autoproduction) est passée de 24 856 MW en 2000 à 40 285 MW (72,5 % du total des centrales mexicaines), en progression de 62 % en 15 ans ; elle se répartit en[10] :

  • charbon : 5 378 MW contre 2 600 MW en 2000 (+107 %) ;
  • thermoélectriques (cycle vapeur, turbines à gaz, combustion interne) : 14 388 MW contre 16 758 MW en 2000 (-14 %) ;
  • cycle combiné : 8 179 MW chez CFE plus 12 340 MW chez les producteurs indépendants, contre 2 914 MW et 484 MW en 2000 ; au total, le cycle combiné a progressé de 504 % en 16 ans ;
  • centrales mixtes (charbon - produits pétroliers) : 0 contre 2 100 MW en 2000.

Les principales centrales thermiques à flammes en fonctionnement en 2016 sont[10] :

  • Petacalco (Plutarco Elías Calles) : 2 778 MW charbon+pétrole (6 groupes de 350 MW de 1993 et un groupe de 678 MW de 2010) dans l'état de Guerrero ;
  • Tuxpan (Adolfo López Mateos) : 2 100 MW pétrole (1991-95) dans l'état de Veracruz ;
  • Tula (Francisco Pérez Ríos) : 2 095 MW gaz (dont 489 MW de cycle combiné) dans l'État d'Hidalgo ;
  • Manzanillo I (Manuel Álvarez Moreno) : 1 454 MW et Manzanillo II : 1 300 MW au gaz dans l'État de Colima ;
  • Carbon II :  : 1 400 MW au charbon dans l'État de Coahuila.

Centrale nucléaire

Centrale nucléaire de Laguna Verde (1 965 MW) dans l'état de Veracruz, 2012.

Le Mexique dispose en 2020 de 2 réacteurs nucléaires opérationnels d'une puissance totale de 1 552 MW, Laguna Verde 1 et 2, mis en service en 1989 et 1994[12].

En 2020, la production d'électricité nucléaire du Mexique atteignait 10,86 TWh, soit 3,2 % de la production d'électricité du pays, en progression de 270 % par rapport à 1990[11].

Le Mexique a manifesté son intérêt pour l'énergie nucléaire en 1956 avec l'établissement de la National Commission for Nuclear Energy (CNEN), investie d'une responsabilité générale pour toutes les activités nucléaires dans le pays sauf l'utilisation des radio-isotopes et la production d'électricité. La Federal Electricity Commission (CFE), compagnie électrique d'état, fut chargée de la production d'électricité[13].

Les enquêtes préliminaires pour l'identification des sites potentiels pour des centrales nucléaires furent entreprise en 1966 par la CNEN et CFE et en 1969 CFE lança des appels d'offres pour des concepts éprouvés de centrales d'une capacité d'environ 600 MW. En 1972 fut prise la décision de construire, et en 1976 commença à Laguna Verde la construction de deux réacteurs à eau bouillante (BWR) General Electric de 654 MW[13].

La centrale nucléaire de Laguna Verde, l'unique centrale nucléaire mexicaine, est située près de la ville d'Alto Lucero, dans l'État de Veracruz, sur la côte du Golfe du Mexique. Ses deux réacteurs ont été construits de 1976 à 1989 pour le premier et de 1977 à 1994 pour le second.

En , des contrats ont été signés avec Iberdrola et Alstom pour mettre à niveau les réacteurs, portant leur puissance brute de 683 MW à 820 MW chacun et leur durée de vie à 40 ans ; l'opération s'est achevée en 2013[13].

Le gouvernement a soutenu l'extension du parc nucléaire afin de réduire la dépendance du pays au gaz naturel ainsi que pour faire reculer les émissions de CO2 ; jusqu'en 2011, la politique énergétique nationale prévoyait de porter la part dé-carbonée de la production électrique de 27 % à 35 % en 2024. CFE avait en quatre scénarios de développement de ses capacités de production pour 2019-2028, allant d'une lourde dépendance au charbon pour couvrir la demande à un scénario bas-carbone investissant largement dans l'éolien et le nucléaire, avec dix nouveaux réacteurs couvrant le quart de la demande d'électricité en 2028[13].

En 2010, les bas prix du gaz amenèrent à repousser la décision de construction d'un nouveau réacteur à 2012. En , CFE prévoyait encore de construire six à huit unités de 1 400 MW, les deux premières sur le site de Laguna Verde. La nouvelle politique énergétique de 2012 appelait à regarder au-delà des prix bas du gaz pour envisager la construction de deux autres réacteurs à Laguna Verde ou ailleurs dans l'état de Veracruz, comme premier pas de l'extension du parc nucléaire jusqu'en 2016 ; cet appel fut réitéré à la mi-2014. À la mi-2015 le Programme de développement du système électrique national incluait des plans de mise en service de trois centrales nucléaires en 2026, 2027 et 2028[13].

À plus long terme, le Mexique pourrait envisager d'utiliser de petits réacteurs pour fournir de l'électricité et dessaler l'eau de mer pour l'agriculture. L'Institut National de Recherche Nucléaire (ININ) a présenté des idées de centrale consistant en trois réacteurs IRIS (Westinghouse) partageant un flux d'eau de mer pour le refroidissement et le dessalement. Avec sept unités de dessalement à osmose inverse alimentées par les réacteurs, 140 000 m3 d'eau potable pouvaient être produits par jour ainsi que 840 MWe[13].

En décembre 2019, la Commission fédérale de l'électricité (CFE) a recommandé l'installation de quatre nouveaux réacteurs de 1 400 MW, dont deux sur le site de Laguna Verde et deux sur la côte pacifique[14].

Le Mexique dispose de 2 000 tonnes de réserves d'uranium identifiées, mais elles ne sont pas encore exploitées[13].

Énergies renouvelables

Le Mexique s'est fixé des objectifs ambitieux dans la Loi générale sur le changement climatique : les renouvelables devraient atteindre 35 % du mix électrique en 2024 et 50 % en 2050 ; le pays s'est engagé, dans ses contributions à l'Accord de Paris sur le climat, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % par rapport au scénario « business as usual » d'ici 2030[15].

Hydroélectricité
Barrage Chicoasén (Presa Manuel Moreno Torres), 2 430 MW, sur le Río Grijalva dans l'état de Chiapas, 2010
Barrage de El Cajón, 750 MW, sur le Río Grande de Santiago dans l'état du Nayarit, 2007
Barrage Álvaro Obregón (ou Oviáchic), 19 MW, sur le Río Yaqui dans l'état de Sonora, 2006.

Le Mexique disposait en 2019 de 12 126 MW de centrales hydroélectriques, soit 0,9 % du total mondial. Le gouvernement souhaite l'augmentation de la puissance installée des centrales hydroélectrique existantes ; l'entreprise publique CFE projette de moderniser 18 centrales existantes et en construire 14 nouvelles. Les nouveaux projets rencontrent une forte opposition, mais la construction du projet Chicoasen II va reprendre après avoir été suspendue en 2018[16]. Leur production atteignait 26,82 TWh en 2020, soit 7,8 % de la production d'électricité du pays[11].

En 2017, le Mexique comptait 12 125 MW de centrales hydroélectriques, soit 1 % du total mondial et 17 % de la puissance installée des centrales électriques mexicaines ; leur production atteignait 29,83 TWh, soit 0,7 % du total mondial et 12 % de la production d'électricité du pays. Le pays dispose d'un potentiel hydroélectrique économiquement exploitable estimé à 27 000 MW, mais le développement de l'hydroélectricité est entravé par des oppositions aux grands projets : le seul grand projet en cours, Chicoasen 2, a été différé à la suite de manifestations publiques[17].

La puissance installée des centrales hydroélectriques mexicaines est passée de 9 619 MW en 2000 à 12 092 MW en 2016, soit + 25,7 % en 16 ans[10].

En 2015, le Mexique a mis en service 25 MW de nouvelles centrales, mais en a déclassé 266 MW. Les centrales existantes sont concentrées dans les régions ouest et sud-ouest, dans les bassins des rivières qui se jettent dans le Pacifique ; par contre, les principales centrales sont sur le Río Grijalva qui se jette dans le golfe du Mexique. Toutes ces centrales appartiennent à la Comisión Federal de Electricidad (CFE), qui a identifié une centaine de bassins hydrologiques favorables à des aménagements hydroélectriques et mène des études sur l'impact environnemental de plusieurs sites ; une de ces études a montré que 40 % du potentiel hydroélectrique du bassin de la rivière Coatzacoalcos peut être développé avec un faible impact. Des réformes du marché de l'énergie promulguées en 2015 ont levé les restrictions sur l'accès du privé aux centrales de plus de 30 MW[15].

Environ 11 % de l'électricité produite au Mexique en 2013 provenait des ressources hydroélectriques. La plus grande centrale hydroélectrique du pays est celle de Manuel Moreno Torres, mise en service en 1980 à Chicoasén dans la province du Chiapas, sur le Río Grijalva, avec une puissance installée de 2 400 MW[2]. Sur le Río Grijalva ont été également installées les centrales de La Angostura (900 MW), mise en service en 1976, et de Malpaso (alias Nezahualcóyotl) (1 080 MW), mise en service en 1966. La centrale d'Infiernillo (1 120 MW) a été mise en service en 1965 sur le Río Balsas, à la limite des états de Guerrero et de Michoacán. Sur le Río Grande de Santiago dans l'état du Nayarit ont été construites trois grandes centrales : celle d'Aguamilpa (960 MW), mise en service en 1994, celle de El Cajón (750 MW), en , et celle de La Yesca (750 MW) en . Le projet de 900 MW de la Parota a été abandonné à cause de l'opposition locale[2].

Géothermie

Le potentiel géothermique était estimé en 2012 à 2 310 MWe, dont 125 MWe prouvés et 245 MWe probables[4].

Le Mexique était en 2019 le 8e producteur mondial d'électricité géothermique avec 5,35 TWh, soit 5,9 % du total mondial et 1,6 % de la production d'électricité du pays. En 2020, la production géothermique est tombée à 4,52 TWh, soit 1,3 % de la production totale, en recul de 12 % par rapport à 1990[11].

La puissance installée effective (en service) des centrales géothermiques mexicaines est passée de 960 MW en 2005 à 874 MW en 2016, en baisse de 9 % en 11 ans[10].

La production d'électricité des cinq centrales géothermiques mexicaines atteignait 6 331 GWh en 2015, soit environ 2 % de la production d'électricité du pays[18].

Production d'électricité géothermique au Mexique en 2015
Champ géothermique Cerro Prieto Los Azufres Los Humeros Las Tres Virgines Domo San Pedro Totaux
Nb puits production15842223nd225
Nb puits injection23622nd33
Production 2015 (GWh)4 0281 700408481466 331
Source des données : Comisión Federal de Electricidad (CFE)[18].
Domo San Pedro est privé ; CFE ne donne pas ses nombres de puits.
Puissance installée géothermique au Mexique en 2015
Champ géothermique Cerro Prieto Los Azufres Los Humeros Las Tres Virgines Domo San Pedro Totaux
Date mise en service19731982199020012015
Puissance installée (MW)57024893,61035,5957
Puissance effcetive (MW)57022568,61025,5899
Source des données : Comisión Federal de Electricidad (CFE)[18].

La centrale géothermique de Cerro Prieto est située au sud de Mexicali dans l'état de la Basse-Californie. C'est la seconde plus puissante centrale géothermique au monde après celle de The Geysers en Californie. Elle comprend cinq usines mises en service de 1973 à 2010.

CFE a reçu des permis d'exploration pour 13 zones géothermales d'un potentiel total de 448 MW. Deux projets d'extension sont en cours de construction : Los Humeros III Phase A (25 MW) dans l'État de Puebla, mise en service prévue en , et Los Azufres II Phase II (25 MW) dans l'État de Michoacán, mise en service prévue en [18].

Éolien
Carte du potentiel éolien (vitesse moyenne du vent à 50 mètres d'altitude) dans la partie nord-ouest du Mexique, 2015.
Éoliennes près de La Ventosa, Oaxaca, 2011.

En 2020, la production d'électricité éolienne a atteint 19 701 GWh, soit 5,7 % de la production totale d'électricité du pays ; le Mexique se classe au 13e rang mondial des producteurs d'électricité éolienne avec 1,2 % de la production mondiale[11] :

Production d'électricité éolienne au Mexique[11]
Année Production (GWh) Accroissement Part prod.élec.
201012390,4 %
20111648+33 %0,5 %
20123688+124 %1,2 %
20134185+13 %1,4 %
20146426+54 %2,1 %
20158745+36 %2,8 %
201610378+19 %3,2 %
201710442+0,6 %3,2 %
201812877+23 %3,8 %
201916880+31 %4,9 %
202019701+17 %5,7 %

La puissance installée éolienne du Mexique a atteint 6 215 MW fin 2019, soit 0,96 % du total mondial. Cette puissance s'est accrue de 1 281 MW (+26 %) au cours de l'année 2019 après +929 MW (+23 %) en 2018. En 2019, le Mexique a été le 7e marché mondial avec 2 % des installations, au même niveau que la France (1 336 MW)[19].

La puissance installée éolienne du Mexique a atteint 4 005 MW fin 2017, soit 0,7 % du total mondial. Cette puissance s'est accrue de 478 MW (+13,6 %) au cours de l'année 2017[20].

Le Mexique devient l'un des producteurs éoliens à forte croissance : l'isthme de Tehuantepec dans l'état d'Oaxaca a des ressources éoliennes exceptionnellement favorables et a été l'objet d'efforts du gouvernement pour accroître les capacités éoliennes. Les projets éoliens Oaxaca II, III et IV ont été mis en service au premier semestre 2012 vont être rejoints par Oaxaca I et La Venta III en 2014 et 2015. Chaque phase de projet inclut un peu plus de 100 MW de puissance installée. En Basse-Californie, Sempra International développe le parc éolien Energía Sierra Juarez (ESJ), dont l'électricité sera exportée aux États-Unis par une nouvelle ligne à haute tension. La première phase 156 MW d'ESJ sera achevée en 2014. Le plan de développement à long-terme d'ESJ comprend des phases supplémentaires, avec une capacité totale potentielle de plus de 1,2 GW[2].

Le parc éolien d'Eurus serait, selon son constructeur Acciona, le plus puissant d'Amérique latine avec 250 MW (167 turbines de 1,5 MW) ; achevé en 2009, il est situé à Juchitan, dans l'état d'Oaxaca sur un terrain de 2 500 hectares sur l'isthme de Tehuantepec, zone connue pour ses ressources éoliennes[21].

Le projet éolien Aubanel, annoncé en 2010 par Cannon Power Group et Gamesa Technology Corp, est un complexe de parcs éoliens totalisant à terme 1 000 MW à La Rumorosa, à 20 km au sud de la frontière des États-Unis, dans la municipalité de Tecate de l'État de Basse-Californie[22].

Le potentiel éolien commercialement exploitable de la Basse-Californie est estimé entre 10 000 MW et 20 000 MW ; plusieurs poids lourds de l'industrie éolienne tels que Cannon Power, Union Fenosa, Gamesa et Sempra Energy développent des projets dans cet État ; 5 000 MW pourraient être commandés d'ici 2017 ; Gamesa espère fournir 2 000 MW, dont 1 000 MW pour le projet Aubanel[23].

Solaire
Carte de l'irradiation horizontale globale au Mexique, SolarGIS © 2014 GeoModel Solar.
Évolution de la puissance installée photovoltaïque au Mexique.

En 2021, le Mexique a installé 1,8 GWc de photovoltaïque[24].

En 2020, la production d'électricité solaire photovoltaïque a progressé de 92 %, atteignant 3,9 % de la production totale d'électricité du pays. En 2019, elle avait quintuplé, passant de 0,4 % à 2,1 % de la production totale. Le Mexique est en 2020 le 11e producteur mondial d'électricité photovoltaïque[11].

Production d'électricité photovoltaïque au Mexique[11]
Année Production (GWh) Accroissement Part prod.élec.
20131060,04 %
2014221+108 %0,07 %
2015239+8 %0,08 %
2016464+94 %0,14 %
20171 085+134 %0,34 %
20181 363+26 %0,38 %
20197 057+418 %2,1 %
202013 528+92 %3,9 %

L'AIE estime la pénétration du solaire au Mexique à la fin 2021 (part de la production du pays sur la base de la puissance installée au 31/12) à 5,2 % (moyenne mondiale : 5,0 % ; Chine : 4,8 % ; Union européenne : 7,2 % ; USA : 4,0 % ; Chili : 10,9 %)[24].

En 2017, la puissance installée solaire photovoltaïque du Mexique s'est accrue de 150 MWc, portant sa puissance cumulée à 539 MWc[25].

En 2016, la puissance installée solaire du Mexique s'est accrue de 143 MWc, portant sa puissance cumulée à 389 MWc, surtout des installations en toit d'immeuble favorisées par le programme de net metering ; mais les centrales solaires de taille commerciale vont prendre le relais à partir de 2017, plusieurs centaines de MW attendus en 2016 ayant subi des retards. Les lois sur l'industrie électrique et sur la transition énergétique promulguées en ont établi le cadre réglementaire pour le développement massif du photovoltaïque et des autres énergies renouvelables. Deux appels d'offres ont été organisés en 2016, débouchant sur la sélection de 3,3 GWc de projets, avec des prix moyens de 51,3 $/MWh lors du premier appel d'offres et de 33 $/MWh lors du 2e ; de plus, la Commission de régulation de l'énergie a autorisé 9,4 GWc de projets ; le pays pourrait être le premier à dépasser le GW installé en Amérique latine. Le prix le plus compétitif au monde observé lors des appels d'offres éoliens en 2017 a été obtenu au Mexique : 20,6 $/MWh[26].

Le potentiel solaire du Mexique est parmi les meilleurs au monde : l'irradiation horizontale globale moyenne (GHI) est d'environ kWh/m2/jour, supérieure de 60 % à celle de l'Allemagne et équivalente à 50 fois la production annuelle d'électricité du Mexique ; 70 % du territoire a une GHI supérieure à 4,5 kWh/m2/jour[6].

Grâce à la législation visant à réduire les émissions de CO2 de 30 % d'ici 2020 et à la National Energy Strategy pour 2013-2027 adoptée en qui estime que GW de solaire pourraient être développés d'ici 2020, l'analyste GTM prévoyait fin 2013 une forte accélération des installations en 2014 ; 219 MW étaient alors en construction, dont près de la moitié dans le sud de l'état de Basse-Californie. D'autres états prometteurs sont le Yucatan et Sonora, où des projets pour un total de 280 MW ont été annoncés[27].

La centrale solaire de Sonora Energy Group de Hermosillo SA (SEGH) à Puerto Libertad dans l'état de Sonora devait être étendue de 39 à 47 MW en 2013[28].

En , le français EDF Renouvelables met en service une centrale solaire d’une capacité de 199 MW dans l’état du Sonora[29].

Consommation finale d'électricité

La consommation d'électricité du pays atteignait 2 425 kWh par habitant en 2019, inférieure de 26 % à la moyenne mondiale (3 265 kWh/hab), de 66 % à celle de la France (7 043 kWh/hab) et de 81 % à celle des États-Unis (12 744 kWh/hab)[k 4].

La répartition par secteur de la consommation finale d'électricité a évolué comme suit :

Consommation finale d'électricité au Mexique par secteur (GWh)
Secteur 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Industrie53 39453,382 65656,9122 71356,9139 990153 43354,8 %+187 %
Transport8040,81 1000,81 1910,61 1341 1060,4 %+38 %
Résidentiel20 39120,436 12824,948 70022,655 98664 48623,0 %+216 %
Tertiaire10 86810,817 56412,120 6989,623 77928 71710,3 %+164 %
Agriculture6 7076,77 9015,48 6004,010 05913 1314,7 %+96 %
Non spécifié8 0308,0013 7926,426 50219 2036,9 %+139 %
Total100 194100145 349100215 694100257 450280 076100 %+180 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[11].

NB : avec près de 7 % de "non spécifié", cette statistique manque de fiabilité.

Impact environnemental

Les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie au Mexique ont atteint 3,33 tonnes CO2 par habitant en 2019, niveau inférieur de 24 % à la moyenne mondiale : 4,39 tonnes et à celle de la France : 4,36 t, et de 77 % à celle des États-Unis : 14,44 t[k 4].

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie
1971 1990 2018 var.
2018/1971
var.
2018/1990
var.Monde
2018/1990
Émissions[h 1] (Mt CO2)93,7257,0448,5+379 %+74,5 %+63 %
Émissions/habitant[h 2] (t CO2)1,752,953,60+106 %+22 %+13,9 %
Source : Agence internationale de l'énergie

L'AIE fournit également les émissions de 2019 : 455 MtCO2, en progression de 1,4 % par rapport à 2018[h 1] ; par habitant : 3,62 tCO2[h 2].

Répartition par combustible des émissions de CO2 liées à l'énergie
Combustible 1971
Mt CO2
1990
Mt CO2
2018
Mt CO2
% var.
2018/1990
var.Monde
2018/1990
Charbon[h 3]5,215,148,311 %+220 %+78 %
Pétrole[h 4]69,0193,4243,954 %+26 %+34 %
Gaz naturel[h 5]19,648,4155,835 %+222 %+93 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Émissions de CO2 liées à l'énergie par secteur de consommation*
Émissions 2018 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-28
Secteur Millions tonnes CO2 % tonnes CO2/hab. tonnes CO2/hab.
Secteur énergie hors élec.42,39 %0,340,41
Industrie et construction146,433 %1,181,55
Transport157,135 %1,261,85
dont transport routier152,634 %1,221,71
Résidentiel50,611 %0,411,30
Tertiaire18,14 %0,150,86
Total448,5100 %3,606,14
Source : Agence internationale de l'énergie[h 6]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation.

Notes et références

Notes

  1. y compris condensats et liquides de gaz naturel.

Références

  1. p. 29
  2. p. 31
  3. p. 15
  4. p. 60-69
  1. p. 60-69
  1. tab.FC
  2. tab.CO2-POP
  3. tab.CO2 FC-Coal
  4. tab.CO2 FC-Oil
  5. tab.CO2 FC-Gas
  6. tab.SECTOREH
  1. p. 12
  2. p. 17
  3. p. 22
  4. p. 30
  5. p. 32
  6. p. 34
  7. p. 36
  8. p. 43
  9. p. 42
  10. p. 44
    • Autres références
    1. (en)Data and statistics - Mexico : Balances 2019, site Agence internationale de l’énergie, 12 septembre 2020.
    2. (en)Country analysis : Mexico, EIA, mis à jour le 24 avril 2014.
    3. Le Mexique ouvre la voie à la privatisation de son énergie, La Tribune du 13 décembre 2015.
    4. (en)Mexico Country Report 2012, Agence internationale de l'énergie Geothermal, 2012.
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