Épidémiosurveillance
En France, l'épidémiosurveillance est le suivi sur un territoire donné de l’évolution des bioagresseurs des cultures présents et la détection de l'entrée de nouveaux organismes nuisibles. C'est un outil clé de la surveillance biologique du territoire (SBT)
![](../I/Altise_sur_crucif%C3%A8re.JPG.webp)
Objectifs
L'épidémiosurveillance s'inscrit dans une démarche ayant pour objectifs :
- la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires par un meilleur ciblage des interventions dans le cadre de la protection intégrée des cultures (PBI),
- une meilleure connaissance du risque phytosanitaire grâce aux suivis des effets non intentionnels générés par l’utilisation de produits phytosanitaires sur l’environnement et la santé publique,
Moyens
L’épidémiosurveillance s'appuie sur des réseaux d'observateurs volontaires motivés, et encadrés, professionnels ou amateurs. Pour être pleinement efficace, cette action qui concerne toutes les plantes cultivées a été divisée en trois zones de travail recouvrant tous les acteurs :
- la zone agricole (ZA) qui regroupe tous les professionnels agricoles : agriculteurs, horticulteurs, arboriculteurs, viticulteurs, éleveurs, etc.
- la zone non agricole professionnelle (ZNA pro) qui regroupe tous les acteurs professionnels non agriculteurs actifs dans le domaine du végétal : services des espaces verts de collectivités territoriales, entreprises du paysage, mais aussi détenteurs de grandes zones végétalisées (sociétés d’autoroutes, SNCF, etc.).
Organisation
Le Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) a confié la gouvernance de cette action aux Chambres régionales d'Agriculture à partir d’un financement issu de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA).
- Pour la zone agricole : le réseau d’observations est organisé en filières regroupant des types de culture : arboriculture, maraîchage, céréales, betteraves…
- Pour la zone non agricole : une plateforme Internet[1] permet d’accompagner les professionnels dans l’évolution de leurs pratiques.
- Pour la zone non agricole amateurs : le site www.jardiner-autrement.fr est, entre autres, la plateforme officielle d’épidémiosurveillance pour les jardiniers amateurs. Le guide d’observation et suivi des bioagresseurs et les BSV ZNA amateurs y sont téléchargeables[2].
Les observateurs utilisent des protocoles de suivis harmonisés et des fiches de transfert d'informations standardisées, le plus souvent sur la base de couples plante hôte / bioagresseur.
En France, les observations sont synthétisées par les animateurs des filières dans les « Bulletins de santé du végétal » (BSV) par culture et par région. Elles sont ensuite compilées sur une base de données nationale permettant la rédaction de rapports annuels transmis aux parlementaires.
Les Bulletins de santé des végétaux (BSV)
Ces bulletins sont des documents d’informations techniques qui présentent :
- la situation sanitaire des cultures dans une région : les ravageurs et maladies présents sur les végétaux, ainsi que l’importance de leur présence et de leurs dégâts ;
- des analyses de risque pour la culture concernée, lié à une présence détectée des bioagresseurs et leur probable évolution en fonction des conditions climatiques ;
Les bulletins professionnels ne comportant pas de préconisation sont exploités par l’agriculteur et les organismes de conseils.
Par dérogation, les bulletins destinés aux amateurs comportent des conseils de méthodes de lutte alternatives, préventives et de bonnes pratiques culturales.
Ces BSV sont disponibles gratuitement sur les sites Internet des Chambres régionales d’Agriculture (CRA) et des Directions régionales de l'Agriculture et de la Forêt (DRAAF)
Cas des jardiniers amateurs
Pour les zones non agricoles, depuis 2011, les jardiniers amateurs sont aussi invités à entrer dans le dispositif national d’épidémiosurveillance.
En grande majorité ils ne sont pas des spécialistes, ni des professionnels, de la santé des plantes, mais ils prennent un réel intérêt à observer ce qui se passe dans leur jardin. Leur participation se fait sur la base du volontariat. Les jardiniers qui le souhaitent peuvent ainsi devenir observateurs et participer à l’épidémiosurveillance dans leur jardin.
Le MAAF a confié à la Société nationale d'horticulture de France (SNHF) l’élaboration d’outils mis à leur disposition tel qu'un guide d’observation et de suivi des bioagresseurs.
Une collaboration entre l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), aujourd'hui Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) et la SNHF a permis la conception d’une application intitulée « Vigijardin »[3].
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Épidémiologie végétale
- Prévision des maladies des plantes
- Comité de surveillance biologique du territoire
- Jardiner autrement
- Portail de l’environnement
- Portail de l’écologie
- Portail de l’agriculture et l’agronomie
- Portail du jardinage et de l’horticulture
- Portail des espaces verts
- Portail de la protection des cultures