État du Viêt Nam
L'État du Viêt Nam (vietnamien : Quốc gia Việt Nam) est l'ancien gouvernement du Viêt Nam, proclamé le et dont la capitale était Saïgon. Fondé en tant qu'État associé de l'Union française, l'État du Viêt Nam a été formé pendant la guerre d'Indochine pour réunifier l'ensemble du territoire vietnamien et constituer une alternative politique au Việt Minh communiste alors en lutte contre la colonisation française. Le poste de chef de l’État (Quốc Trưởng) était occupé par l'ancien empereur Bảo Đại. Après les accords de Genève et la fin de l'Indochine française en 1954, l'État du Viêt Nam doit céder la moitié nord de son territoire à la république démocratique du Viêt Nam. L'année suivante, le premier ministre Ngô Đình Diệm évince le chef de l'État et proclame la république du Viêt Nam (couramment appelée Sud Viêt Nam).
Quốc gia Việt Nam(vi)
1949–1955
Hymne |
Thanh niên Hành Khúc (« La Marche des Jeunes ») |
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Statut |
Gouvernement provisoire Jusqu'en 1954 : État associé de l'Union française et membre de la Fédération indochinoise |
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Capitale | Saïgon |
Langue(s) | Vietnamien |
Monnaie | Piastre de commerce |
Superficie | 173 809 km2 |
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Proclamation | |
Accords de Genève, division du pays | |
Proclamation de la république du Viêt Nam |
1949-1955 | Bảo Đại |
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Entités précédentes :
Histoire
Formation
L'État du Viêt Nam est constitué dans le contexte de la guerre d'Indochine, alors que la France, confrontée à la rébellion du Việt Minh dirigé par Hô Chi Minh, cherche à opposer aux communistes une alternative politique valable. Le Viêt Nam, contrairement au Laos et au Cambodge, demeure alors divisé en trois territoires, les protectorats du Tonkin et de l'Annam, et la colonie de Cochinchine, et n'a plus d'autorité centrale depuis la chute de la dynastie Nguyễn. En 1947, les tentatives de pourparlers avec Hô Chi Minh n'ayant rien donné, le haut-commissaire Émile Bollaert envisage de ramener au pouvoir Bảo Đại, dernier empereur des Nguyễn, qui avait abdiqué en 1945 dans le contexte de la révolution d'Août.
Bảo Đại impose alors à Bollaert de longues et laborieuses négociations sur le degré d'autonomie dont pourra bénéficier le Viêt Nam. N'ayant alors pas de poste officiel, il demande la constitution d'un gouvernement provisoire vietnamien qui pourra mener les négociations : fin , le Gouvernement central provisoire du Viêt Nam est constitué sous la présidence du général Nguyễn Văn Xuân. Le , Xuân signe, en présence de Bảo Đại, des accords avec la France garantissant un degré d'indépendance au Viêt Nam, qui devient un État associé de l'Union française. Mais si le Gouvernement central réunit l'Annam et le Tonkin, la réunification totale du pays est bloquée du fait du statut juridique de la Cochinchine : ce n'est qu'en que la colonie est réunie aux deux autres pays vietnamiens. Bảo Đại accepte alors de prendre ses fonctions et l'État du Viêt Nam est officiellement proclamé le 2 juillet. Afin de ne pas donner le sentiment d'une restauration monarchique, l'ancien empereur n'utilise que le titre de « chef de l’État », la définition du régime politique du pays étant renvoyée à plus tard.
Via son Armée nationale vietnamienne commandée par le général Nguyễn Văn Hinh, l'État du Viêt Nam s'engage dès 1949 au côté des Français contre le Việt Minh mais ses forces armées demeurent embryonnaires et son territoire continue d'être grignoté par le Việt Minh, notamment lors du désastre de la bataille de la RC 4 en . Le général de Lattre de Tassigny est alors envoyé pour redresser la situation ; il développe l'Armée nationale vietnamienne et choisit de protéger en priorité les régions les plus peuplées et les plus importantes économiquement : le delta du fleuve Rouge et les grandes villes, afin d'isoler les communistes dans les montagnes, dont les populations thaïes, méos et hmongs leur sont réputées hostiles. Mais l'Armée populaire vietnamienne du Việt Minh, de son côté, bénéficie désormais de l'appui de la Chine, alors que le corps expéditionnaire français ne bénéficie pas d'un soutien similaire des États de l'OTAN, plus engagés dans la guerre de Corée. L'État du Viêt Nam, qui n'a pas de constitution et dont le territoire est constamment menacé, ne parvient pas à constituer une alternative crédible, pas plus que la personne de Bảo Đại auquel les Français reprochent bientôt son inaction.
Partition
La défaite française après la bataille de Dien Bien Phu, conduit à la signature, le , des accords de Genève. Le Viêt Nam est divisé en deux zones de regroupement militaire de part et d'autre du 17e parallèle :
- au nord, la république démocratique du Viêt Nam présidée par Hô Chi Minh est reconnue ;
- au sud, l'État du Viêt Nam reste en place avec à sa tête l'ex-empereur Bảo Đại. Il est établi au sud du 17e parallèle et comprend les provinces du Sud de l'ancien protectorat d'Annam et les provinces de la Cochinchine. Sa capitale demeure Saïgon.
Changement de régime
Le , le Premier ministre Ngô Đình Diệm organise un référendum révocatoire destiné à écarter Bảo Đại du pouvoir et à instaurer un régime républicain. La république du Viêt Nam (Viêt Nam Công Hoà) est alors proclamée.
Politique
Nom | Entre en fonction | Quitte ses fonctions | Titre | |
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1 | Bảo Đại | Président du Conseil des ministres ; chef de l'État du Viêt Nam | ||
2 | Nguyễn Phan Long | Président du Conseil des ministres | ||
3 | Trần Văn Hữu | Président du Conseil des ministres | ||
4 | Nguyễn Văn Tâm | Président du Conseil des ministres | ||
5 | Bửu Lộc | Président du Conseil des ministres | ||
6 | Ngô Đình Diệm | Président du Conseil des ministres | ||
Économie
L'État du Viêt Nam avait pour monnaie la piastre indochinoise dans le cadre de l'Union française.
Annexes
Articles connexes
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « State of Vietnam » (voir la liste des auteurs).
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