Étienne-François Dutour de Salvert

Étienne François Dutour de Salvert (Bailleul (Nord), 1711 − Riom, 1789) est un naturaliste et physicien français.

Étienne-François Dutour de Salvert
Étienne François Dutour de Salvert
Biographie
Naissance
Décès
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Biographie

Étienne-François naît le 11[1] ou le  ; il sera l'aîné de trois enfants[2]. Il appartient à la famille Dutour de Salvert, une famille de marchands-tanneurs riomois anoblie en 1710 par une charge de secrétaire du roi, maison et couronne de France[3],[4] en la personne de son père, Claude Dutour (1674–1747). Sa mère est Marie-Agnès Florisone[1] ou Florizoone.

Dutour de Salvert devient successivement contrôleur des fermes, receveur des tailles et secrétaire du roi à la Cour des Aides. Son revenu annuel le place « dans la tranche des très honnêtes et très aisés bourgeois[5] ».

En 1746, l'Académie royale des sciences couronne son Mémoire sur l'attraction de l'aimant. C'est l'année aussi où il en devient correspondant : il l'est d'abord de l'abbé Nollet le , puis de Morand fils le , enfin de Mathurin Jacques Brisson le [6].

En 1749, il achète pour 95 000 livres la terre et seigneurie de Salvert (située dans la commune actuelle de Fontanières), et en rend foi et hommage au roi et au comte d'Artois le . Il achète enfin en 1771 le marquisat de Bellenaves à François-Emmanuel de Crussol d'Uzès ; l'ensemble (château et terres) est estimé en 1749 à environ 235 000 livres.

Il était connu pour sa piété et sa charité[7] ; le , Dubreul informe Charles-Gilbert Romme de la mort d’Étienne François en ces mots : « M. Dutour est mort avant-hier soir. Les pauvres ont perdu leur père[8] ». Il était un homme des Lumières.

Le couple qu'il avait formé avec Anne Marthe de Freydefont[2] avait eu deux enfants : Pierre Étienne () et Antoine Guillaume ()[1].

Contributions

Étienne François Dutour de Salvert est l'« auteur d’expériences et de théories sur la vision, la réflexion, la réfraction, la diffraction, la capillarité, l’adhésion, la dissolution, la submersion »[9]. Sur la théorie de l'électricité, il était un « défendeur habile du système Nollet[10] » qu'il préférait à celui de Benjamin Franklin[9],[11].

L'auteur du Mémoire sur l'attraction de l'aimant publie à Paris en 1760 des Recherches sur les différents mouvements de la matière électrique. En 1768, l'Académie retient ses Observations sur un banc de terre crétacée et de pierres branchues qui est aux environs de Riom, au tome V des Mémoires de mathématiques et de physique présentés à l'Académie royale des sciences, par divers sçavants, & lûs dans ses assemblées. En 1774, dans le tome VI de la même collection, il publie un mémoire sur le strabisme, où il complète les analyses de Buffon. De 1778 à 1780, le Journal de Physique publie ses Expériences sur les tubes capillaires, avec des « Suites » et un « Supplément ».

Œuvres (liste partielle)

Ouvrages et articles

Correspondance

Physicien, géologue, botaniste, Dutour tient une correspondance assidue avec bon nombre de personnalités de son temps, principalement avec Jean Antoine Nollet, à l'époque grand maître en France de la physique expérimentale, et avec Buffon, dont il est un ami proche. D'autres grands scientifiques de son temps, comme Lavoisier, d'Alembert, Duhamel du Monceau ou encore Monge font partie de ses destinataires.

Il correspond également avec Gilbert Romme, originaire lui aussi de Riom. Enfin, sa correspondance avec « les plus grands libraires-imprimeurs parisiens des Lumières[15] » est intéressante à retenir.

Bibliographie

Compléments

Honneurs et mémoire

  • Prix pour son mémoire sur l'aimant de l'Académie des sciences (1736).
  • Les échanges entre Gilbert Romme et Dutour de Salvert sont publiés par les presses de l'université Blaise-Pascal depuis 2006[17].
  • Le est organisée une journée d'étude sur Étienne François, en présence du maire de Riom et d'universitaires[18]. Le même jour, une plaque commémorative est inaugurée sur l'ancien hôtel particulier Dutour, à Riom.

Notes et références

  1. P. 167, site Florizoone Genealogie en heraldiek.
  2. Ébrard et Bourdin.
  3. E. de Séréville et F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, p. 396.
  4. Gustave Chaix d'Est-Ange.
  5. Geneviève Passeron, « L’homme des Lumières douces et des réfractions multiples », 6 p. HAL Id : hal-01258313. Sur la base de son revenu en 1770.
  6. « Les membres du passé dont le nom commence par D | Liste des membres depuis la création de l'Académie des sciences | Membres | Nous connaître », sur www.academie-sciences.fr (consulté le ).
  7. Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne, publiées par l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand… Tome premier–trente-unième. 1828–1858, (lire en ligne).
  8. Cité par J. Ehrard, t. 2 de la Correspondance de Charles-Gilbert Romme.
  9. Présentation en ligne de l'ouvrage dirigé par Crépel et Ehrard.
  10. Michael Bycroft : « Dutour et l'électricité: défendeur habile du système Nollet » ; Michael Bycroft est l'auteur du chapitre sur ce sujet dans Crépel et Ehrard.
  11. Sur cette controverse, on peut consulter : Jean Torlais, « Une grande controverse scientifique au XVIIIe siècle. L'abbé Nollet et Benjamin Franklin », dans Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, 1956, vol. 9, no 4, p. 339–349.
  12. Une autre édition est parue à Mayence en 1784.
  13. « Glaux » est l'ancien nom du genre, aujourd'hui appelé Lysimachia et formé d'une seule espèce, Lysimachia maritima : (en) Référence GRIN : espèce Lysimachia maritima (consulté le ).
  14. Cet article est reproduit dans Auguste de Saint-Hilaire, Mémoire sur les plantes auxquelles on attribue un placenta central libre, et sur la nouvelle famille des Paronychiées ; suivi d’une note sur la même famille par M. A.-L. de Jussieu, et d’Observations sur le genre Glaux, Paris, A. Belin, 1816 (LCCN 05030163).
  15. Crépel et Ehrard.
  16. Google Livres (le permet de consulter ce texte en entier.
  17. « CHEC | Université Blaise Pascal », sur chec.univ-bpclermont.fr (consulté le ).
  18. « Etienne Dutour de Salvert | Centre d’Histoire Espaces et Cultures - CHEC | Université Clermont Auvergne », sur chec.uca.fr (consulté le )

Articles connexes

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