Étienne Barbette
Étienne Barbette, né vers 1250, mort à Paris le , joue un rôle important au tournant du XIIIe siècle dans l'administration de Paris et auprès du Roi de France Philippe le Bel.
Pour les articles homonymes, voir Barbette (homonymie).
Prévôt des marchands de Paris | |
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Jean Gencien (d) | |
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Naissance |
Vers 1250 Paris |
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Décès | |
Nationalité |
Française |
Activité |
Administrateur |
Famille |
Famille Barbette (d) |
Père |
Étienne Barbette (d) |
Conjoint |
Pernelle Sarrasin |
Enfants |
Propriétaire de |
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Bourgeois de Paris, il obtient la charge de Voyer de Paris, devient échevin de la ville en 1293, puis pendant dix ans (1298-1304 et 1314-1318), en est le prévôt des marchands.
Enfin, il est argentier et maître des Monnaies du roi Philippe le Bel et conseiller financier du souverain. Son rôle dans les manipulations monétaires du roi le rend fort impopulaire et conduit à des révoltes et au sac de ses demeures, en 1306.
Sa vie illustre plusieurs évolutions historiques dans la France des XIIIe et XIVe siècles : la puissance économique et politique des bourgeois, leur alliance avec le pouvoir royal, la structuration de l'État avec le rôle croissant des conseillers, la confirmation de Paris en tant que capitale du Royaume.
La famille Barbette
La famille Barbette semble provenir de Champagne ou plusieurs citations du nom de Barbette sont recensées au XIe siècle dans la région de Troyes[1].
Des marchands parisiens
La présence des Barbette à Paris est attestée à partir du XIIe siècle, lorsque est enregistrée la vente d'une rente sur une maison située près du cloître de Notre-Dame par un Jean Barbette en 1180, puis tout au long du XIIIe siècle des transactions de plus en plus nombreuses témoignent de la puissance sociale et économique de cette famille. Ils sont des acteurs majeurs du commerce de l'argent, des objets de luxe et des draps. Leur sphère d'action est l'axe de la Seine ; il faut ainsi noter leur influence marquante en Normandie au XIIIe siècle et particulièrement à Rouen et Vernon. Ils sont membres de la Hanse parisienne des marchands de l'eau.
Étienne Barbette le père, souvent nommé Étienne le premier, était apparenté aux Sarrazin, un autre grande famille de bourgeois de Paris. Ainsi, Jean Sarrazin l'Ancien, échevin de Paris et chambellan du roi Saint Louis, épouse Agnès la veuve d'Étienne Barbette père. Sa fille, Pernelle Sarrazin épouse Étienne Barbette. À son tour, Jean Barbette, leur fils sera échevin et leur fille, Alix épousera Jean Sarrazin le Jeune[2].
Un patrimoine immobilier important
La famille Barbette s'était constitué un patrimoine immobilier important au cours du XIIIe siècle. Etienne va l'agrandir significativement. Il hérite de son père une demeure au 14-16 de la rue de la barre du Bec, aujourd’hui rue du Temple[3]. Aux alentours de 1300, il construit une maison dans une propriété, la Courtille Barbette, qu'il possède au-delà de l'enceinte de Philippe Auguste, dans les anciens Marais. Cela deviendra l'hôtel Barbette.
Voyer de Paris
Saint Louis ayant donné à vie la charge de voyer de Paris à Jean Sarrasin, son chambellan, celle-ci vint par survivance à Étienne Barbette, son gendre. Le roi Philippe le Hardi par lettres patentes de , donna la charge à son Secrétaire, Pierre des Essarts[4] à la mort d’Étienne. Cette charge fut une source de revenu significative pour Etienne Barbette.
Prévôt des marchands de Paris
D’abord nommé échevin en 1293, il est élu pour la première fois Prévôt des marchands en 1298, il succède à Guillaume Bourdon.
À la suite de nombreuses inondations destructrices intervenues en 1296 et 1306, Philippe le Bel donna ordre, par lettres du , au prévôt des marchands d’élever un quai en pierres de taille. Le prévôt en ayant retardé l’exécution, le roi réitéra cet ordre le , lui prescrivant de construire ce quai entre l'hôtel de Nesle, qui appartenait au roi, et celui de l’évêque de Chartres. Il est aujourd'hui devenu le quai des Grands-Augustins.
Le , au Palais de la Cité, devant Philippe le Bel et son conseiller Enguerrand de Marigny, il promet au nom des Bourgeois, l'aide de Paris au Roi pour financer la guerre dans les Flandres.
Maître des monnaies du Roi
Il fit partie des conseillers du Roi et se révéla proche d'Enguerrand de Marigny.
Le , la foule, mécontente du triplement des loyers en raison de l'introduction de la nouvelle monnaie forte, pille les demeures d'Étienne Barbette, dont l'hôtel Barbette, puis les émeutiers se rendent au Temple où se trouve le roi et l'assiègent. Le , les meneurs des émeutes de la veille sont arrêtés. Vingt-huit sont condamnés à mort et pendus le aux arbres proches des portes de la ville.
Notes et références
- Un lien familial avec Pierre Barbette [parfois nommé Pierre Barbet] archevêque de Reims (1274-1298) qui sacra en janvier 1286, le roi Philippe IV le Bel, n'est pas prouvé.
- Jean Favier, les Bourgeois de Paris, Ed. Tallandier, 2015
- in D. Chadych, p. 333
- Boris Bove. Dominer la ville, 2004, p. 304 ; CAZELLES (R.). Paris de Philippe Auguste à Charles V, 1994, p. 415
Voir aussi
Bibliographie
- Philippe Morel, Une famille de la Bourgeoisie parisienne au XIIIe et au XIVe siècle, Les Barbette, Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, pp. 39- 54, ed. H. Champion, 1972-1973
- Boris Bove. Y a-t-il un patriciat à Paris sous le règne de Philippe le Bel (1285-1314) ?. Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l’Antiquité à nos jours, 1998, France. pp. 47–63, 1999
- Boris Bove, Alliance ou défiance ? Les ambiguïtés de la politique des Capétiens envers leur capitale, XIIe-XVIIe siècles, Publications de la Sorbonne, 2005, p. 131-154.
- Jean Favier, Les Bourgeois de Paris au Moyen-Âge , Ed. Tallandier, 2012, coll. Texto, 2015
- Le Marais, Évolution d'un paysage urbain, Danielle Chadych, ed Parigramme, 2005 (ISBN 2-84096-188-1)
Articles connexes
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