Étienne-Charles Le Guay

Étienne-Charles Le Guay ou Leguay (1762-1846) est un peintre miniaturiste de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle.

Charles Etienne Leguay
Les Trois Grâces tenant Cupidon qui arme un arc, craie noire, aquarelle et gouache, rehaussé de blanc
Biographie
Naissance
Décès
(à 84 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Conjoint
Autres informations
Élève

Spécialisé dans la peinture de genre et le portrait, il a travaillé pour la manufacture Dihl et Guérhard à Paris, et pour celle de Sèvres.

Biographie

Étienne Charles Le Guay[1] étudie le dessin à la manufacture de Sèvres puis continue à l'Académie royale avec Joseph-Marie Vien[2].

Il est marié trois fois[3].

En 1794 il épouse sa seconde femme[3], son élève Marie-Victoire Jaquotot[4] (1772-1855), qui à terme devient elle-même une miniaturiste très renommée[5]. Le couple est témoin au mariage de Christophe Dihl avec Mme veuve Guérhard le 25 décembre 1797[n 1] ; à cette époque, Étienne-Charles a déjà travaillé avec succès depuis plusieurs années pour la manufacture de porcelaine Dihl et Guérhard[1]. Mais la relation du couple est orageuse et le divorce vient en 1801 (Marie-Victoire a ensuite une relation hors mariage avec l'architecte Jean-Bonaventure Comairas, avec qui elle a un fils en 1903, Philippe, futur peintre ; et épouse Isidore Pinet en 1836)[3].

Œuvres

Le musée de Sèvres possède plusieurs œuvres de Le Guay, dont une huile sur toile L'Amour gravant sur un arbre le nom de La Valière (H x l : 40 × 32,8 cm, maintenant au musée national Magnin de Dijon)[6], et le fameux portrait de Christophe Erasmus Dihl peint en 1797 sur une plaque de porcelaine[7],[1]. Il a fait de nombreuses miniatures sur ivoire, sont au moins six d'entre elles sont au musée du Louvre[8].

Le musée du Louvre possède aussi de ses œuvres. Parmi celles-ci, une miniature sur ivoire de son élève et épouse Marie Victoire Jaquotot[4].

Portrait de jeune femme, sur ivoire, c. 1805. Musée Cognacq-Jay
Portrait d'une femme inconnue, sur ivoire. Nationalmuseum, Stockholm, Suède
Pour Dihl et Guérhard

Pour la très renommée manufacture Dihl et Guérhard[n 2], il a réalisé des tableaux sur porcelaine, dont une « Baigneuse » exposée au « salon » (Exposition des produits de l'industrie française) de 1796[9], un Beau portrait d'une jeune personne au salon de 1797[10].

Le portrait de Christophe Erasmus Dihl (1797) est peint sur une plaque de porcelaine à pâte dure, avec les nouvelles peintures émaillées pour porcelaine inventées par Dihl. Cette double nature d'œuvre d'art en soi et de véhicule de démonstration d'un produit manufacturé, est reflétée dans la double signature de « Dihl et Guérhard » et de « Étienne Le Guay » sur le côté du secrétaire[11].

En 1978 les pièces présentées par la manufacture Dihl au « Musée Central des Arts »[n 3] incluent des œuvres par Le Guay, dont Un paysage marin assez large, Autre paysage marin plus petit et Paysage en pendentif[9].

Une table du roi d'Espagne peinte par Le Guay et Piat Joseph Sauvage[n 4] atteint, selon Prud'homme, un coût de plus de 200 000 francs[12],[13]

Pour Sèvres

Pour Sèvres il peint en 1814 Sappho (la « dixième muse ») sur une plaque de porcelaine (H x l : 33 × 23 cm, maintenant au musée d'art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand[2]).

Il a peint au moins une assiette du fameux « service à marli d'or » de Sèvres (1812)[n 5] : Psyché abandonnée.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Guillebon 1985] Régine Plinval de Guillebon, La Porcelaine à Paris sous le Consulat et l'Empire : fabrication, commerce, étude topographique des immeubles ayant abrité des manufactures de porcelaine, Genève, Droz, , 239 p., sur books.google.fr (présentation en ligne). .
  • [Guillebon 1988] Régine Plinval de Guillebon, La manufacture de porcelaine de Guérhard et Dihl, dite du duc d'Angoulême, The French porcelain society (no 4), , 22 p. (lire en ligne [PDF] sur thefrenchporcelainsociety.com). .

Liens externes

Notes et références

Notes
  1. Voir Guillebon 1988, p. 4 : au mariage de Christophe Dihl avec Mme veuve Guérhard le 25 décembre 1797, le jeune couple est témoin ainsi que le peintre Sauvage, qui comme Le Guay a lui aussi fait de notables contributions dans la production de la manufacture Dihl et Guérhard.
  2. La Manufacture de porcelaine Dihl et Guérhard a été créée en 1781 et elle a disparu en 1829 avec son inspirateur Christophe Erasmus Dihl. Quelques années seulement après sa création, elle a éclipsé la manufacture de Sèvres tant pour la qualité de ses produits que pour la recherche de nouveaux décors et formes et pour l'avance technique.
  3. Le « Musée Central des Arts » est un musée nouvellement établi dans la Grande galerie du palais du Louvre (voir Moon 2016, p. 121). Il incluait une « galerie d'Apollon » ouverte au plus tard le 15 août 1797 (voir « Annonce par le Musée central des arts à propos de l'ouverture dans la Galerie d'Apollon au Louvre de l'exposition des dessins de 1797 », 2 pages d'un manuscrit de la coll. Deloynes, t. 19, pièces 500 à 537, sur gallica.bnf.fr, BnF (consulté en ).
    Voir aussi « Plaque de fondation de l'installation de l'Apollon du Belvédère au Musée Central des Arts, 21 germinal an VIII (10 avril 1800) », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté en ) ; et « Médaille « MUSEE CENTRAL DES ARTS », avec au revers : « APOLLO PALATINUS » », gravée par Jean Mauger. Musée Carnavalet, sur parismuseescollections.paris.fr (consulté en ).
  4. Piat Joseph Sauvage (1744-1818), peintre. Ses trompe-l'œil en grisaille, réalisés de 1797 à 1805 pour Dihl et Guérhard, « atteignent des sommets » (voir Guillebon 1988, p. 6).
  5. Le service à marli d'or, autre production renommée de Sèvres, Quatre assiettes du service à marli d’or ont été acquises en 2016 par le musée Napoléon Ier au château de Fontainebleau. Voir « Rapport d'activité 2016 de l'établissement public du château de Fontainebleau », sur docplayer.fr (consulté en ), p. 59.
Références
  1. [Guillebon 1988] Régine Plinval de Guillebon, La manufacture de porcelaine de Guérhard et Dihl, dite du duc d'Angoulême, The French porcelain society (no 4), , 22 p. (lire en ligne [PDF] sur thefrenchporcelainsociety.com), p. 4.
  2. « Sappho, Sèvres, 1814, peinture à l'huile sur porcelaine », notice no M0121004534, base Joconde, ministère français de la Culture.
  3. « Miniature of Marie-Victoire Jaquotot by Nicolas-Jean Otthenin (French, fl. c. 1800-1817) after Étienne-Charles Le Guay (French, 1762-1846) », sur christies.com (consulté en ).
  4. « Portrait de Marie Victoire Jaquotot, assise sur un divan », miniature sur ivoire peinte par Charles Étienne Le Guay, sur collections.louvre.fr (consulté en ).
  5. [Lajoix 2006] Anne Lajoix, Marie-Victoire Jaquotot 1772-1855. Peintre sur porcelaine, Paris, Société de l'Histoire de l'Art Français [SHAF], coll. « Archives de l'art français – Nouvelle période » (no t. 38), (présentation en ligne).
  6. « L'Amour gravant sur un arbre le nom de La Valière, Sèvres, peinture à l'huile sur toile », notice no 50110000914, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. Guillebon 1985, p. xxxix.
  8. miniature sur ivoire au musée du Louvre, département des Arts graphiques :
  9. Moon 2016, p. 121.
  10. Guillebon 1988, p. 6.
  11. Moon 2016, p. 120.
  12. Guillebon 1985, p. 54.
  13. Moon 2016, p. 117, montre en fig. 5 une photo d'un vase en porcelaine à pâte dure de 10,05 cm peint par Le Guay pour Dihl et Guérhard vers 1990-1995. En forme d'amphore, il est décoré sous l'épaule d'une bande entièrement en grisaille ; le reste du vase porte des figures et autres sujets, en grisaille sur fond doré. Ce vase est au Victoria and Albert Museum à Londres.
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