Étienne Noël Damilaville
Le patronyme de cet homme de lettres est souvent graphié par erreur Damilaville, mais la véritable orthographe de son nom est bien D'Amilaville comme il a toujours signé et comme sont signés, par exemple, ses articles de l'Encyclopédie[1].
Seule l'année de naissance d'Étienne Noël D'Amilaville est connue : . Cet homme de lettres français, ami de Voltaire, de Diderot et de d'Alembert est mort le [1].
Biographie
Il fut d'abord garde du corps du roi, puis Premier commis au bureau de l'impôt du Vingtième ; cette fonction lui donnait le droit d'avoir le cachet du contrôleur-général des Finances pour affranchir la correspondance qui sortait de son bureau. Acquis aux idées philosophiques, il devint à partir de 1760 l'ami de Diderot, puis de Voltaire, et fit usage de son privilège pour faire parvenir à celui-ci toutes les nouvelles littéraires ou politiques et faire circuler lettres et pamphlets à l'abri de toute censure, notamment lors de l'affaire Sirven (1767).
Relations avec Voltaire
D'Amilaville facilite les échanges avec d’autres alliés tels que Denis Diderot. De son côté, Voltaire lui confie ses émois à propos des affaires Calas, La Barre, Sirven et autres, il lui parle de ses plans, de ses campagnes en ne ménageant pas ses adversaires, lui adresse l'auteur du Christianisme dévoilé, publié sous le nom de Boulanger et actuellement attribué à d'Holbach[2].
Le combat pour l'athéisme
Au sein du groupe constitué autour du baron d’Holbach, Étienne Noël D'Amilaville a joué un rôle qui n'a pas encore été éclairci : on lui a attribué, à tort, Le Christianisme dévoilé et l’Essai sur les préjugés. C'est dire assez que le personnage mérite sa place au sein du combat philosophique de pointe et l'on peut dire que, sur le plan de la pensée antireligieuse, il va bien au-delà des options que Voltaire affiche : c'est un athée radical. Ainsi, dans ses lettres à d'Alembert, Voltaire assigne à D'Amilaville comme caractère de « haïr Dieu, et de travailler à le faire haïr »[3]. Ces divergences n’empêchent pas les deux hommes d’unir leurs efforts au plus chaud de la campagne contre l’Infâme. La mort prématurée de D'Amilaville, écrit Voltaire à d'Alembert, le prive de l’un de ses plus ardents compagnons de lutte : « Je regretterai toute ma vie D'Amilaville. J'aimais l'intrépidité de son cœur. Il avait l'enthousiasme de Saint-Paul : c'était un homme nécessaire »[3].
Publications
- L'article « Population », paru dans l'Encyclopédie
- L'article « Mouture », paru dans l'Encyclopédie
- L'article « Vingtième, imposition », paru dans l’Encyclopédie
- L'article "Paix", paru dans l'Encyclopédie
- Honnêtetés théologiques
Notes et références
- Emmanuel Boussuge et Françoise Launay, « « L’ami D’Amilaville » », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, , p. 25-41
- Sur cette controverse, voir Olivier Bloch et Geneviève Artigas-Menant, Voltaire et les manuscrits philosophiques clandestins, Paris, Sorbonne, , 466 p. (ISBN 978-2-84050-608-9, lire en ligne), p. 127.
- Henri Delassus, La Conjuration antichrétienne, 1910, tome I, p. 63.
- Emmanuel Boussuge et Françoise Launay, « L’ami D’Amilaville », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 2014, n° 49, p. 25-41.
- Emmanuel Boussuge et Françoise Launay, « Étienne Noël D'Amilaville (1723-1768) », Les collaborateurs de l'Encyclopédie, Édition Numérique Collaborative et Critique de l'Encyclopédie. Consulter en ligne.
Voir aussi
Liens externes
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