Évaluation des compétences

Le terme de compétences a été couramment utilisé plus précocement à l'école primaire, dans la mesure où il y est admis de longue date que la transmission des connaissances scolaires est intimement liée à des processus de socialisation ainsi qu'à des apprentissages de comportements et d'attitudes et de rapports aux savoirs. Ceci explique que de nombreuses écoles ont substitué aux évaluations par notes des évaluations de compétences qui privilégient le repérage des progressions des élèves à la comparaison sociale introduite par les notes. Divers dispositifs sont utilisés sans susciter de polémiques : feux de couleur, ceintures de judo, lettres, portfolios, etc.

L'évaluation des compétences au collège n'existait que dans certains établissements d'expérimentation ou de façon limité chez certains enseignants jusqu'à ce que le ministère ne décide d'élaborer le socle commun de connaissances et de compétences. Désireux d'en faire un référentiel de compétences[10] pour la suite de la scolarité des élèves[11], le ministère décide en 2009 qu'à partir de la session 2011, il sera obligatoire de certifier tous les élèves de fin de troisième sur la base de ce socle[12]. À partir de la rentrée 2009, les établissements scolaires ont été invités à réfléchir sur cette problématique.

Il est difficile de trouver des études sur l'état de l'évaluation dans les collèges. En 1999, le ministère lançait une liste de recommandations sur la tenue des bulletins scolaires[13] mais rien de chiffré sur l'état des pratiques. Seules les pratiques de certification à l'image du brevet informatique et internet (B2I) ont été évaluées par l'institution[14]. Il existe tout de même un rapport de la Direction de l'évaluation et de la prospective de l'Éducation Nationale sur les pratiques d'évaluation des enseignants au collège[15] qui date de janvier 2005 et qui montre les résultats d'une enquête à ce propos : « les notes et les appréciations demeurent des références fortes au collège, même si un enseignant sur deux évoque (en troisième position) les grilles de compétences ».

Même s'il est difficile de chiffrer la pratique de l'évaluation des compétences en collège, il semble, à l'image des productions des différents acteurs de la pédagogie[16]^,[17], qu'elle connait un certain essor. L'évaluation devenant un préalable à la certification demandée.

L'évaluation par compétences a fait quelques progrès, du fait d'enseignants ou d'équipes impliquées. Elle reste limitée par l'échéance du bac, qui ne s'appuie pas comme le DNB sur une grille de compétences à valider.

Par ailleurs, les discussions sur l'élaboration des grilles ne sont pas sans rappeler l'élaboration, il y a quelques dizaines d'années, de grilles d'évaluation précises. La conséquence, prévisible, sur les résultats des élèves, avait été un recentrage sur des résultats moyens: un élève, même en difficulté, avait toujours validé quelques items, mais il pouvait s'avérer difficile pour certains enseignants de s'engager sur une acquisition optimale d'une compétence ? L'avenir dira si l'évaluation par compétences aura le même impact[18].

Avec les réformes du socle commun, des établissements scolaires, des enseignants se sont posé la question du traitement de l'évaluation des compétences (puis de leur validation). Un certain nombre d'outils sont apparus parmi lesquels un certain nombre de logiciels. La revue Les Cahiers pédagogiques a proposé un comparatif (limité volontairement) des applications d'évaluation des compétences[19]. Les évaluations se font par différents types d'exercices : questionnaire à choix multiples, quizs, mots croisés, appariement, questions vrai/faux, puzzle, pendu, brouilleur de phrases, cours avec graphique et voix, simulation de logiciel, texte à trous, QROC, etc.

Nombre de logiciels présentés comme des logiciels d'évaluation ont pour but de mettre à jour et d'imprimer les notes des élèves et ne contiennent pas d'évaluations proprement dites. Il s'agit de logiciels de gestion d'un établissement scolaire à l'intention des professeurs (évaluations effectuées) et des élèves (résultats obtenus).

D'autres outils numériques proposent des fonctionnalités d'évaluation de qualité variable : Viatique[20], Evalbox[21], Keewi[22], Arlequin [23], Theia[24], etc.

Plusieurs logiciels libres spécifiquement destinés à l'évaluation par compétence sont développés et utilisés maintenant par de nombreux enseignants :

VÉRAC, acronyme de « vers une évaluation réussie avec les compétences[25] ;

Sacoche, développé par l'association Sesamath[26], qui permet :

• d'évaluer les élèves par compétences ;
• de conserver un historique de leur parcours ;
• de déterminer un état d'acquisition de chaque compétence ;
• de les collecter pour assister la validation du socle commun.