Île Bicquette

L'île Bicquette est située dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, au Québec. Elle fait partie du district du Bic à Rimouski, une ancienne municipalité du Québec, et se trouve juste au nord de l'île du Bic. Elle constitue le plus important site de nidification de l'estuaire pour les eiders à duvet. On y compte plus de 10 000 nids de cette espèce de canard. L'accès à l'île est interdit aux visiteurs sans autorisation car elle est sous protection fédérale par le biais de la réserve nationale de faune des îles de l'Estuaire.

Île Bicquette

Île Bicquette
Géographie
Pays Canada
Coordonnées 48° 24′ 55″ N, 68° 53′ 28″ O
Géologie Île continentale
Administration
Statut Réserve nationale de faune

Province Québec
Municipalité régionale de comté Rimouski-Neigette
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : Agglomération de recensement de Rimouski
Île Bicquette
Géolocalisation sur la carte : Québec
Île Bicquette
Géolocalisation sur la carte : Canada
Île Bicquette
Île au Canada

Toponymie

L'origine du toponyme provient d'un diminutif du terme bic, qui est une variante du mot pic utilisé par Samuel de Champlain en 1612 pour désigner le pic Champlain, une montagne haute et pointue située à proximité[1]. Une carte géographique dressée par James Cook en anglais en 1759 mentionne le nom de « Bicquet ». Un autre cartographe, Joseph Bouchette, mentionne le nom de « Biquette Island » en 1831. En 1870, Eugène-Étienne Taché réutilise le nom de «I.(le) Bicquet»[1].

Description et géologie

L'île est située au nord-ouest de l'île du Bic, à l'ouest de la municipalité de Rimouski et à 8,9 km de la rive sud du Saint-Laurent. La composition géologique de l'île est de nature schisteuse et la végétation présente se compose d'une petite tourbière dans le centre de l'île entourée de conifères de petites dimensions. Un chenal portant le même toponyme et témoin de nombreux naufrages sépare l'île Bicquette de l'île du Bic[1].

Histoire

Pendant la période française, l'île et le havre du Bic, situé à proximité, étaient utilisés comme poste de ravitaillement pour les navires. Les pilotes y débarquaient ou se dirigeaient vers les navires à guider sur le fleuve Saint-Laurent. Les missionnaires s'y reposaient aussi entre deux voyages d'évangélisation auprès des amérindiens[2].

Un des naufrages les plus connus à y être survenu est celui d'un navire anglais, le Germanicus, qui s'est échoué le après avoir heurté un récif[3]. Le navire anglais y était allé rejoindre le bateau-pilote Eureka, habituellement en poste à Pointe-au-Père, mais qui s'était réfugié dans les environs du Bic pendant une tempête. L’épave du Germanicus est resté accrochée au récif près de l'île, jusqu'à ce que sa structure se disloque sous l'effet des marées en 1940[3].

Faune et flore

L'île est surtout connue pour l'importante colonie d'eiders à duvet qui y niche et qui compte plus de 10 000 nids[4]. Les recensements de la population d'eider présente sur l'île depuis 1965-1970 semblent indiquer que le nombre d'individus de l'espèce y est stable et compterait en moyenne 25 000 eiders[5]. De fait, l'île Bicquette accueille la plus importante colonie de cette espèce dans l'estuaire du Saint-Laurent[6], une colonie où l'on dénombre environ 25 000 couples[4].

Environ 75 % de la superficie de l'île est constitué d'une forêt de sapins baumiers (Abies balsamea)[7]. Il s'agit cependant d'une forêt considérée comme mature et présentant peu d'indice de regénération naturelle. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer les raisons de ce manque de regénération soit : le fait que les jeunes plants de sapin subissent un fort niveau de piétinement de l'importante colonie d'eiders ; la concentration élevée d'azote dans le sol due aux fèces des oiseaux ; le broutage des jeunes pousses par le lièvre d'Amérique ou encore la diminution de la quantité de graines produites reliée à l'âge élevé de la population de sapins de l'île[7].

Phare

Bicquette, aquarelle de Henry Richard S. Bunnett, 1885-1889

Le phare qui s'y trouve a été construit en 1843 et mis en service en 1844. C'est un phare de jalonnement qui, avec les phares de l'île Verte et de l'île Rouge, vise à sécuriser la navigation de la côte sud du fleuve[8]. Le phare est une tour circulaire mesurant 22,5 m de hauteur en tout (tour et salle de la lanterne)[9],[Note 1]. Il s'agit d'une construction en bois et en pierre, comme les autres phares du réseau original des installations maritimes sur le Saint-Laurent. Elle a été érigée pour guider les marins car de nombreux récifs sont présents aux environs de l'île. Le phare fut automatisé en 1988[2].

Le phare est reconnu édifice fédéral du patrimoine par le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine (BEÉFP) le [10].

Notes et références

Notes

  1. Les données sur les dimensions du phare varient selon les sources, l'article mentionne les dimensions provenant du site du Répertoire canadien des lieux patrimoniaux.

Références

  1. Gouvernement du Québec, « Île Bicquette », sur Commission de la toponymie du Québec (consulté le )
  2. Patrice Halley, Les sentinelles du Saint-Laurent : sur la route des phares du Québec, Montréal, Éditions de l'Homme, , 246 p. (ISBN 2-7619-1709-X), p. 121-122
  3. Samuel Coté, Les naufrages du Québec au XVIe siècle, Saint-Constant, Québec, Broquet, , 159 p. (ISBN 978-2-89654-287-1), p. 30
  4. Environnement Canada, « Service canadien de la Faune, région du Québec - Eider à duvet », sur Environnement Canada (consulté le )
  5. Environnement Canada, « Évolution de la population - Eider à duvet de l'Ile Bicquette », sur Environnement Canada (consulté le )
  6. Tourisme Bas-Saint-Laurent, « Tourisme patrimonial du Bas-Saint-Laurent - Phare de l’Île Biquette » (consulté le )
  7. IBA Canada, « Île Bicquette » (consulté le )
  8. « Secteur du phare de l'Île-Bicquette - Répertoire du patrimoine culturel du Québec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consulté le )
  9. Gouvernement du Canada, « Lieux patrimoniaux du Canada - Phare de l'île Bicquette », sur Répertoire canadien des lieux patrimoniaux (consulté le )
  10. « Phare de l'Île-Bicquette », sur Lieux patrimoniaux du Canada (consulté le )

Annexes

Articles connexes

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