Con ou us (capitale , minuscule ou ), est un symbole et une lettre additionnelle de l’alphabet latin utilisée comme abréviation dans l’écriture du latin[1] pour con, cum, os ou us, ainsi que d’autres langues romanes comme le français, l’espagnol ou le portugais[1] au Moyen Âge jusqu’à la Renaissance.

con, us
 
 
Graphies
Capitale
Bas de casse

Utilisation

Formes du symbole abréviatif Ꝯ dans Chassant 1884.

Dans les manuscripts les plus anciens, l’abbréviation us a la forme d’une ligature composée d’u et d’un s long, celle-ci évolue pour devenir un s long sur une courbe rappelant le u. Par la suite, cette ligature est fortement simplifiée pour devenir deux-points et finalement un seul point (point qui sera généralisé pour représenter l’omission de la syllabe finale d’un mot). Alternativement, la ligature a aussi pris la forme d’un chiffre 9 ouvert au-dessus, une courbe pour le u est un trait descendant pour le s long, avant de prendre une forme plus proche du chiffre 9[2].

En français, on retrouve l’us    comme brévigraphe pour com et l’us en lettre supérieure    pour us ou même s[3],[4] en fin de mot chez certains imprimeurs ou auteurs comme Geoffroy Tory (notamment dans Heures de la Vierge[5] publié en 1525 ou Champ fleury[6] publié en 1529) dans des mots comme « plꝰ » plus, « noꝰ » nous, « toꝰ » tous, « voꝰ » vous.

Con et us sont aussi abrégés avec un c réfléchi pointé   . Con est aussi abrégé avec un c culbuté  ɔ  ou un c réfléchi  ͻ [7]. Us est aussi abrégé avec un point virgule  ;  ou un et   [8].

Représentations informatiques

Le con peut être représenté avec les caractères Unicode (Latin étendu D) suivants :

formesreprésentationschaînes
de caractères
points de codedescriptions
capitaleU+A76EU+A76Elettre majuscule latine con
minusculeU+A76FU+A76Flettre minuscule latine con
exposantU+A770U+A770lettre modificative latine us

Notes et références

Bibliographie

  • (it) Adriano Cappelli, Dizzionario di abbreviature latini ed italiani, Milan, (lire en ligne)
  • (de) Adriano Cappelli, Lexicon abbreviaturarum, Leipzig, J. J. Weber, (lire en ligne)
  • (en) « Palæography », dans Chambers’s encyclopaedia: a dictionary of universal knowledge, vol. 7 : Maltebrun to Pearson, London, Edinburgh, Philadelphia, William & Robert Chambers Limited, (lire en ligne), p. 702-707
  • Alphonse Chassant, Dictionnaire des abréviations latines et francaises usitées dans les inscriptions lapidaires et métalliques, les manuscrits et les chartes du moyen âge, Paris, Martin, (lire en ligne)
  • Léopold Delisle et Ludwig Traube, « De l’emploi du signe abréviatif ꝰ à la fin des mots », Bibliothèque de l’école des chartes, t. 67, , p. 591-592 (lire en ligne)
  • (en) Michael Everson (directeur), Peter Baker, António Emiliano, Florian Grammel, Odd Einar Haugen, Diana Luft, Susana Pedro, Gerd Schumacher et Andreas Stötzner, Proposal to add medievalist characters to the UCS, (lire en ligne)
  • (en) Charles Johnson et Hilary Jenkinson, English court hand, A.D. 1066 to 1500 : illustrated chiefly from the public records, Oxford, Clarendon Press, (lire en ligne)
  • (en) David A. King, « An astrolabe from 14th-century Christian Spain with inscriptions in Latin, Hebrew and Arabic : A unique testimonial to an intercultural encounter », Suhayl, International Journal for the History of the Exact and Natural Sciences in Islamic Civilisation, vol. 3, , p. 9-156 (lire en ligne)
  • A. Largeault, « L’épitaphe de Gunter à l’église Saint-Hilaire de Poitiers », Revue poitevine et des confins de la Touraine et de l’Anjou, vol. 11, , p. 225-241 (lire en ligne)
  • (en) Wallace Martin Lindsay, Contractions in early Latin minuscule MSS, Oxford, Parker, (lire en ligne)
  • (en) Charles Trice Martin, The Record Interpreter : A collection of abbreviations, Latin words and names used in English historical manuscripts and records, Londres, Stevens and Sons, , 2e éd. (lire en ligne)
  • René Poupardin, « À propos de l’abréviation ꝰ = S », Bibliothèque de l’école des chartes, t. 68, , p. 426-427 (lire en ligne)
  • Geoffroy Tory, Heures de la Vierge, Paris, (lire en ligne)
  • Geoffroy Tory, Champ fleury, Paris, (lire en ligne)
  • (de) Wilhelm Wattenbach, Anleitung zur Lateinischen Palaeographie, Leipzig, Verlag von S. Hirzel, , 4e éd. (lire en ligne)

Voir aussi

  • Portail de l’écriture
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