14 martyrs de Laval

Les 14 martyrs de Laval étaient des prêtres réfractaires mayennais guillotinés à Laval le , sous la Terreur lors de la Révolution française.

14 martyrs de Laval

Tableau du martyre dans l'église de
saint-Ouën-des-Toits.
Bienheureux, martyrs
Décès  
à Laval
Béatification
par Pie XII
Vénéré par l'Église catholique
Fête 21 janvier

Ils ont été béatifiés par le Pape Pie XII le .

Histoire

Arrêté du 22 décembre 1793 : « La Commission, etc.; vu l'interrogatoire de... (suivent les noms des 14 prêtres: six curés, deux chapelains, un aumônier, un cordelier, quatre prêtres, sans autre désignation) ;
Par lequel il est prouvé que, requis par la loi de prêter le serment exigé des fonctionnaires publics prêtres, par l'Assemblée constituante, et celui de liberté et d'égalité exigé pour tous les républicains français, par la Convention nationale, et que, requis encore une fois de le prêter devant le tribunal, ils s'y sont constamment refusés. Sur ce, considérant que ces individus, par le refus opiniâtre de se conformer aux lois de la république, de les reconnaître et de les observer, sont coupables de conspiration secrète contre la république française, conspiration d'autant plus dangereuse que, présentée sous les couleurs séduisantes de l'hypocrisie et du fanatisme, elle pourrait induire en erreur un peuple crédule, toujours facile à séduire dans ses opinions religieuses; enfin, que les principes que ces hommes professaient ouvertement étaient les mêmes qui avaient allumé dans l'intérieur de la république la guerre désastreuse de la Vendée; La Commission, etc., Volcler entendu, etc., condamne, etc., ordonne que le présent jugement sera exécuté sur-le-champ, prononce la confiscation, etc. »
.

Situation

Il s'agit de quatorze prêtres, plutôt âgés, que la déportation avait épargnés, et qui n'avaient pas suivi l'évacuation de Laval en 1793. Ils étaient restés au monastère de Patience de Laval, sans essayer même de profiter de la présence des Vendéens. Plusieurs étaient incapables d'être transportés hors de Laval, il y avait parmi eux cinq septuagénaires, un aveugle et plusieurs malades.

Le , ils sont conduits ou portés devant la Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne. Plusieurs ne sont pas en état de s'y rendre à pied. La date du , n'est pas l'effet du hasard ; elle correspond à l'intention de célébrer révolutionnairement l'anniversaire de la mort de Louis XVI.

Le 21 janvier

Isidore Boullier donne dans son ouvrage le récit de leur interrogatoire et de leur mort. Le , à huit heures du matin, on fait partir les quatorze prêtres du monastère de Patience. Isidore Boullier indique qu'il y a des raisons de croire que plusieurs d'entre eux ignoraient où on les conduisait[1].

Ceux qui pouvaient encore marcher étaient à pied[2].

Pour arriver au lieu des séances de la Commission, les prêtres passèrent au pied de l'échafaud établi en permanence sur la place au Blé. La salle d'audience se remplit d'une foule considérable.

Après leur exécution, les corps des quatorze prêtres furent chargés sur un tombereau et conduits aux landes de la Croix-Bataille.

Vers la béatification

Le , les corps des 14 martyrs furent exhumés et transportés à Avesnières. Le jour de l'exhumation, le peuple se porta en foule sur les lieux, en donnant des témoignages de la plus profonde vénération. Chacun voulait avoir quelques portions des ossements des martyrs ; il en fut distribué une grande quantité. Par une ordonnance du , L'évêque du Mans a ordonné qu'il fût fait, selon les formes canoniques, une enquête, pour constater authentiquement les circonstances du jugement et de la mort de ces prêtres.

Le pape Pie XII béatifie les quatorze prêtres le , en même temps qu'un curé et quatre religieuses également guillotinés en 1794[3].

Liste des martyrs

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. Il y en avait cependant qui, dès la veille, savoient le sort qui les attendait. Ce jour-là, Joseph Pellé envoya à ses parents sa montre et un écu de trois livres; il chargea le porteur de leur dire qu'il leur faisoit ses adieux, et qu!il mourroit le lendemain. Ces deux objets sont conservés comme des reliques dans sa famille.
  2. l y en eut quatre qu'on fut contraint de conduire en charette, entre autres Jean-Marie Gallot qui, quoique le plus jeune, était tout perclus de ses membres par suite de la goutte. Leur départ fait sensation dans le quartier qu'ils quittaient, et le bruit s'en répandit bien vite par la ville.
  3. « Quatorze prêtres guillotinés à Laval le 21 janvier 1794 », sur laval53000.fr (consulté le ).
  4. Julien-Jacques Turpin de la Derouardière, appelé plus souvent du Cormier, né à Laval, ancien vicaire du Bourgneuf-la-Forêt, mort entre l'époque de la demande du serment et celle de la déportation, frère de J.-B. Turpin du Cormier, curé de la Trinité, prieur de Parné, mis à mort le , et de François Turpin du Cormier, curé de Gourdaine au Mans, depuis 1776, qui, dépossédé de sa cure sur son refus de prêter serment, vint à Laval, fut enfermé aux Capucins et déporté en Angleterre; revenu au Mans après le 18 fructidor, mort à Paris en 1811 ou 1812. — Tous les trois fils de Julien Turpin du Cormier et de Magdeleine le Roy de Lorière. (Mémoires Ecclésiastiques par Isidore Boullier). — La famille Turpin de la Tréhardière et du Cormier était originaire de Laval. — Armes : d'azur au turc vestu d'argent, tenant en sa main droite une branche de pin de même, tigée et fruitée d'or
  5. Il est né le à Lassay. Il est le fils d'André Migoret, Sieur de la Lande, Sieur de la Lamberdière. Huissier royal à Lassay et de Marie Cosseron. Tonsuré au Mans le 4 juin 1751, il devient séminariste à Domfront en 1752, et est ordonné prêtre en 1753. Tout d'abord vicaire d'Oisseau et directeur du petit collège paroissial, il jouissait aussi de la chapelle de Loré. Il devient curé de Rennes-en-Grenouille en 1777. Il y appelle sa sœur, veuve sans enfants, avec laquelle il se dévoue à tous les intérêts religieux et temporels de ses paroissiens. Il y fait l'école et un peu la médecine. Il a subi une attaque de paralysie et ses facultés étaient un peu affaiblies. On lui fait prêter le serment constitutionnel qu'il rétracte, mais qui lui permet cependant de rester dans sa paroisse jusqu'à Pâques 1792. Emprisonné à Laval, il écrit plusieurs lettres à sa famille et à ses paroissiens pour les affermir dans la foi. Devant la Commission révolutionnaire, il reconnait Jean-Baptiste Volcler, son ancien élève. Il lui reproche avec énergie son ingratitude, son apostasie.
  6. Né dans la paroisse de la Trinité le 1er juillet 1737, de François Triquerie et de Jeanne Jarry. Il suit, dans son enfance, ses parents à Nantes où il est élevé. II se fit cordelier dans la maison d'Olonne dont il devint gardien. Il est ensuite confesseur dans plusieurs couvents de femmes de l'ordre de Saint-François, et, en dernier lieu, dans celui du Buron à Château-Gontier.
  7. Né le 14 décembre 1773 à Saint-Fraimbault-de-Prières, petit-neveu de Louis-Julien Morin de la Beauluère. Il fut prêtre à Mayenne ou était sa famille. Il suivit à Laval son frère qui était marié. Menant une vie fort retirée, peu connu, il ne fut pas déporté en raison de ses infirmités.
  8. Diacre d'office. Né le 8 janvier 1736 dans la paroisse de Saint-Vénérand de Jean Duchesne et René Rozière. Il fut d'abord régent au Collège de Laval. Il est présenté par les chanoines de Saint-Michel de Laval le 3 novembre 1778, nommé par Louis XVI le 17 janvier 1779, et entré à Patience le 22 octobre 1793. Menant une vie d'anachorète, il employait ses jours à la prière.
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