27e régiment de dragons
Le 27e régiment de dragons (ou 27e RD), est une unité de cavalerie de l'armée française, créé sous le Premier Empire à partir du 18e régiment de cavalerie, dont l'origine remonte au Régiment Royal-Normandie cavalerie, un régiment de cavalerie français d'Ancien Régime, créé en 1674.
27e Régiment de Dragons | |
Pays | France |
---|---|
Branche | armée de terre |
Type | Régiment de Dragons |
Rôle | Cavalerie |
Ancienne dénomination | Royal Normandie Cavalerie |
Devise | l ennemi admire son courage |
Inscriptions sur l’emblème |
Austerlitz 1805 Friedland 1807 Albuhera 1811 Artois 1914 La Marne 1918 AFN 1952-1962 |
Guerres | Première Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 une palme |
Elle est actuellement dissoute.
Création et différentes dénominations
- 1er décembre 1761 : renommé régiment Royal-Normandie cavalerie
- 1er janvier 1791 : prend le nom de 18e régiment de cavalerie
- 24 septembre 1803 : transformé en 27e régiment de dragons
- 12 mai 1814 : Le régiment est distribué entre les quinze régiments conservés.
- Le no 27 devient vacant
- Il est issu du 18e Régiment de Cavalerie, héritier du Royal Normandie Cavalerie.
- Première Période : Le temps des origines (1674-1790). Il a été levé en 1674 sous le règne de Louis XIV pour faire face aux besoins de la guerre de Hollande ; il prend alors le nom de ses mestres de camp successifs : de Broglie ; de Lèvis ; de la Vaupalière ; du Bessay ; Novion ; de Lèvis (de nouveau) ; de Rohan Chabot ; d'Henrichemont et enfin d'Escouloubre. À la réorganisation de 1761, il prend le nom de Royal Normandie qu'il garde jusqu'à la Révolution en 1790.
- Deuxième Période : la Révolution & l'Empire (1791-1814). Le , il devient 19e dragons, puis le ; 18e régiment de cavalerie & enfin 27e dragons par la réorganisation du ; l'ordonnance royale du le licencie ; ses escadrons viennent alors grossir les effectifs du 11e dragons à Saintes et ceux du 4e dragons à Epinal.
- Troisième Période : le temps de la 2e formation ; la grande guerre (1887-1919) Reformé au Camp de Châlons. Il prend garnison au quartier Dupleix à Paris de 1889 à 1893 puis à de Croy à Versailles jusqu'en aout 1914. Il participe à toute la grande guerre. Il est dissous en 1919 ; l'association des anciens dite La marjolaine est alors créée; elle existe toujours de nos jours et maintient le devoir de mémoire dû à ses chers anciens.
- Quatrième Période : le temps de la 3e formation; la campagne d'Algérie (1956-1962) Reformé au camp de Mourmelon le ; il participe à la guerre d'Algérie. Il est alors dissous à l'issue de ce conflit le au camp de Sissonne ; son étendard est confié de 1981 à 1999 au centre de sélection no 1 de Vincennes formant corps.
Chefs de corps
- Pour la période 1674-1761 : les noms des mestres de camp apparaissent au chapitre précédent.
- 1689 à 1704 : Charles-Eugène de Lévis-Charlus
- de 1761 à 1790 :
- de Croy-Solre
- Joseph Marie de Lorraine
- prince de Vaudémont
- Charles de Talleyrand-Périgord
- de la Chaise
- Révolution et l'Empire :
- 1791 : colonel Jacques François de La Chaise (*)
- 1792 : colonel Joseph François de Serre de Gras (*)
- 1793 : colonel Archange Louis Rioult-Davenay (*)
- 1794 : colonel Denis Terreyre (*)
- 1806 : colonel François Antoine Lallemand (*)
- 1811 : colonel Prevost
- 1887 à 1919 :
- colonel Olivier
- colonel de Sesmaisons
- colonel Duparge
- colonel Nussard
- colonel Gallet
- colonel Bridoux
- colonel Chene
- colonel Millard (fait prisonnier à Courcelles-le-Comte le )[1]
- colonel Huet
- colonel Lemant
- colonel de Magy, 31e chef de corps du régiment dissous en 1919.
- Algérie :
- 1956 : colonel de Montille
- 1958 : colonel Parouti
- 1960 : lieutenant-colonel Hubert Puga
- 1961 : colonel Cortet
Etendard
Les noms des batailles s'inscrivent en lettres d'or sur l'étendard, ainsi que l'inscription A.F.N[2],[3].
L'étendard, frangé d'or, est à bandes parallèles bleu, blanc, rouge, aux quatre angles, le numéro 27 en chiffres d'or au milieu d'une couronne de lauriers avec en lettres d'or au revers; "République Française 27e régiment de Dragons"; de face "honneur et patrie" puis les principales batailles auxquelles le régiment a pris part (cf ci-dessus).
La cravate est tricolore, brodée puis frangée d'or; depuis le , la Croix de guerre 1914-1918 avec une palme (une citation à l'ordre de l'armée) est accrochée au bracelet de la cravate.
Historique des garnisons, combats et batailles
Ancien Régime (1674-1790) – Première formation
Créé en 1674 sous le règne de louis XIV, il participe aux missions de tenue des frontières de Flandres et du Rhin ; il est ainsi à Seneff en 1674 puis à Minden, Fleurus, Mons et à Namur en 1691 ; Il profite de la vie de garnison à en Haute Saone à Gevigney et Mercey en 1695[4], à Aubusson puis à Angoulême en 1700 avant de repartir au plus chaud des combats à Hochstedt en 1703 et à Turin en 1706 ; En garnison au camp de Metz de 1710 à 1712,il est à la bataille décisive de Denain en 1712. À la mort de louis XIV en 1715 ; il est maintenu en activité et participe au siège de Kehl en 1732 ; Habitué des quartiers de Haute-Saône (Gray, Jussey) il suit le maréchal de Belle Isle en Bohème en 1741. Abonné à l'armée de Flandres, il séjourne à Valenciennes ; Gravelines et se distingue à la bataille de Raucoux en 1746 ; Depuis ses garnisons de l'Est (Longwy essentiellement de 1753 à 1757) il se porte en Allemagne où il participe sans désemparer aux campagnes de la guerre de 7 ans (1756 à 1763) ; il subit de lourdes pertes au combat de Minden en (2 officiers et 23 hommes sont tués ; 14 officiers et 88 hommes sont blessés).
La réforme de Choiseul en 1761 met en place l'armée permanente : le roi prend en charge le recrutement et l'entretien des hommes et des chevaux ; les régiments n'appartiennent plus à leur colonel mais au roi ; Chaque régiment de cavalerie est formé de 4 escadrons à 2 compagnies de 4 officiers, 4 sous-officiers et 50 hommes chacune (soit 1 cne,1 lt,1 slt, 4 mdl, 1 trompette, 1 fourrier, 8 brigadiers, 8 carabiniers et 32 cavaliers) ; ils portent l'habit gris blanc distinctif des futurs dragons ; Le régiment prend nom de ROYAL NORMANDIE avec le no 17 dans l'ordre des régiments de cavalerie ; de 1763 à 1790, il mène essentiellement une vie de garnison dans l'est (Épinal, Compiègne, Belfort, Dôle, Cambrais, Arras, Maubeuge, Vitry, Toul). C'est depuis cette garnison qu'il est appelé, avec le 5e Hussards, aux ordres du marquis de Bouillé pour réprimer la sédition des hommes de trois régiments de la garnison de Nancy qui réclamaient leur paye et avaient enfermés leurs officiers. Il fait preuve d'une grande discipline et d'une grande maitrise du feu à l'occasion de l'affrontement avec les mutins ; À cette occasion,il déplore cependant la perte de deux cavaliers et compte 6 blessés dont 3 officiers.
Guerres de la Révolution et de l’Empire (1791-1814) – Deuxième période
Le régiment devient 19e de cavalerie le 1/1/1791 puis 18e le . De la fin de 1792 à 1799 il prend part à la défense des frontières et à toutes les grandes campagnes avec l'armée du Centre, de la Moselle, du Rhin et de Rhin et Moselle puis d'Helvétie et de d'Italie.
Il se distingue particulièrement dans l'expédition de Trèves en ;en , il poursuit l'ennemi sur plus de une lieue et demie ; en il est au combat de Kaiserslautern ; le il charge et repousse l'ennemi au passage du Lech ; le , devant Munich ; le cavalier Chanut, en reconnaissance, aperçoit une embuscade dans laquelle ses camarades vont tomber ; nouveau chevalier d'Assas, il n'hésite pas à les avertir, décelant ainsi sa présence à l'ennemi et tombe aussitôt frappé d'une balle. Le , le maréchal des logis Jeanson se défend avec intrépidité contre six hussards autrichiens, en tue deux, mais criblé de blessures (quatorze) et laissé pour mort sur le terrain, il est fait prisonnier. Quelques jours plus tard, le général ennemi, admirant son courage le fait rendre à son corps qui - à la suite de cet exploit - adopte pour devise : L'ENNEMI ADMIRE SON COURAGE
Le 18e de cavalerie,affecté alors à l'armée d'Helvétie, met l'ennemi en déroute à Biberach le .Affecté à l'armée d'Italie de Bonaparte, il franchit le saint Bernard fin et prend le , devant Vérone, une part brillante aux combats, chargeant 7 fois et subissant alors des pertes sensibles. Le chef de brigade Terreyre est blessé ; le cavalier Carré, après avoir chargé avec intrépidité contre deux bataillons autrichiens, se place avec quelques camarades à l'entrée d'un défilé, arrête un instant l'ennemi et tombe bientôt mortellement blessé.
Devenu 27e dragons le 1er vendémiaire an XII (), il appartient à la grande armée en 1805, participe à l'investissement d'Ulm et à la glorieuse bataille d'Austerlitz du où se signalent particulièrement « le maréchal des logis Tournay, de la compagnie d'élite, qui détaché en tirailleur, fait mettre bas les armes à 20 russes, et le maréchal des logis Mataillet qui ramène 65 prisonniers dont un capitaine » (rapport du général boursier au maréchal Davout).
Ces campagnes de 1805 et 1896 valent au 27e dragons de figurer, pour ses 4 escadrons, sur l'état des corps qui recevront en 1811 les couronnes d'or votées à la grande armée par la ville de Paris.
En 1808, il passe, avec la 4e division, à l'armée d'Espagne où il séjourne pendant 5 ans souvent dans les conditions difficiles que l'on sait. Il se distingue particulièrement à la bataille d'Albuhera le et à las Vertientés le dont la charge de cavalerie est citée comme un des faits d'armes les plus brillants et vaut au colonel Lallemand sa promotion au grade de général.
Le , à Valencia della Torrés, le colonel Prévost, avec 5 pelotons du 27e dragons, charge et enfonce six escadrons de cavalerie anglaise, mettant hors de combat une soixantaine d'hommes et 160 prisonniers. Il renouvelle le même type d'exploit le à Santa Maria. Ces exploits ne peuvent cependant empêcher la défaite et le départ de l'armée impériale d'Espagne fin 1813. Reconstitué à Dax début 1814, il participe à la campagne de France où il se signale par une charge brillante à Bar sur aube le mais hélas sans résultat pour l'issue de la bataille. Après la chute de l'Empire et l'abdication de napoléon ; Louis XVIII monte sur le trône. L'ordonnance royale du ne garde que 15 régiments de dragons ; le 27e est alors licencié. Ses 4 premiers escadrons sont intégrés au 11e à saintes,le 5e escadron au 4e Dragons alors réorganisé à Épinal.
Première Guerre mondiale
1914
En 1914, le régiment est caserné à Versailles, rue Royale, au quartier de Croy.
1915
Le lieutenant (cavalerie) André d'Humières est interné en Hollande en 1915 avec le lieutenant-aviateur Armand Coutisson[5] à la suite d'un atterrissage forcé en Hollande. Ils connurent plusieurs camps. À l'île d'Urk (Flevoland), ils tentèrent avec le lieutenant interprète Chauvin et des officiers belges et anglais de s'évader par deux tunnels. Le leur partait de la chambre des Français mais à la suite d'une dénonciation venue de l'extérieur, ceux-ci furent découverts. Ils réussirent néanmoins à s'évader tous les deux et rejoignirent leur unité. Mais c'est de l'hôpital militaire d'Utrecht que d'Humières s'échappa.
1916
Le l'état-major de la Cavalerie crée au sein du régiment le 13e escadron de dépôt chargé de la gestion administrative des personnels des Groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons, et de leur instruction par le Centre d'instruction des autos-mitrailleuses (CIAM) initialement implanté à Boulogne (Seine), alors transféré à Versailles[6]. Le Ciam est placé sous le commandement du capitaine Arnaud de Castelbajac.
1918
Le régiment est dissout en 1919.
De 1956 à 1962 en Algérie[7],[8]
Recréé le à Mourmelon, le régiment est envoyé en Algérie, où il restera jusqu'en 1962, d'abord dans le sud oranais puis le sud algérois. Avec à sa tête le lieutenant-colonel Hubert Puga, il participe au Putsch des généraux en .
Rentre en métropole fin 1962, il est dissout le .
Traditions et uniformes
- l'uniforme du régiment Henrichemont cavalerie de 1757 à 1761
- l'uniforme du régiment Royal-Normandie cavalerie de 1762 à 1767
- l'uniforme du régiment Royal-Normandie cavalerie de 1767 à 1776
Devise
L ennemi admire son courage
Personnages célèbres ayant servi au 27e régiment de dragons
- le général Savary y commence sa carrière de 1790 à 1792 (grade atteint : capitaine)
- le lieutenant André d'Humières fut un évadé de Hollande (pays neutre) en 1916.
Sources et Bibliographie
- Historique du 27e dragons pendant la campagne 1914-1918 : dessins à la plume de Gerorges Scott, Nancy, Impr. Berger-Levrault, , 84 p., lire en ligne sur Gallica.
Notes et références
- « Notice LH du colonel (R) Pierre Millard, promo officier LH le 20 octobre 1922. », base Léonore, ministère français de la Culture
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
- Registre paroissiaux, archives départementale Haute Saone. EC_267EDEPOT2 - GEVIGNEY-ET-MERCEY 1686/1700 - vue 213 et 222
- « Notice LH du commandeur LH Coutisson (LCL en 1937), mort déporté en 1945 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Alain Gougaud, L’aube de la gloire. Les autos mitrailleuses et les chars français pendant la Grande Guerre : histoire technique et militaire, arme blindée, cavalerie, chars, Musée des blindés, OCEBUR, , 248 p. (ISBN 978-2-904255-02-1, EAN 9782402439503), p. 72.
- Lt colonel (H) Claude Aïcardi, « Fiche Algérie 1956-1962 du 27e DRAGONS », sur cavaliers.blindes.free.fr (consulté le )
- Lt colonel (H) Henri Azema, « Historique du 27e Régiment de Dragons », sur cavaliers.blindes.free.fr (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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