6,35 mm

Le 6,35 est une munition du début du XXe siècle utilisée dans des pistolets automatiques de très faible encombrement. D'un diamètre de 6,35 mm, il est également connu sous le nom anglo-saxon de « .25 ACP » (0,25 étant le diamètre exprimé en pouces).

Cartouche de 6.35 mm et échelle.

Historique

Selon un adage de la fin du XIXe siècle sur les armes de poches de petit gabarit munies d'une munition 6,35 : « sert uniquement à rassurer son possesseur mais n'a qu'une utilité réduite voire une efficacité inexistante ».

La munition aurait été créée par l'Américain John Moses Browning en 1903, d'où son nom « 6.35 Browning », alors que l'arme qui la tire n'est sortie qu'en 1906, soit trois ans plus tard. John Moses Browning n'aurait fait que rajouter une gorge pour la griffe d'éjecteur sur une munition déjà existante (Pickert) et aurait fait breveter cette munition pour son pistolet automatique.

Le 6,35 Browning découle de plusieurs ancêtres sortis dès 1885, tels que le 25 Steven. En effet, nombre de revolvers anciens (antérieurs à 1900) ont été chambrés en 6,35 et ne sont évidemment pas en 6.35 Browning.

Par ailleurs, la 6.35 Browning étant plus répandue au début du XXe siècle et étant utilisable et interchangeable en remplacement de munitions désuètes tombées dans l'oubli ou en péremption, il est rentré dans la croyance que 6.35 = 6,35 Browning, ceci prêtant à confusion dans les expertises d'armes anciennes au point que certains armuriers classent par erreur certaines armes en modèles « post 1900 » par méconnaissance.

Usage

La puissance de la munition de 6,35 mm est particulièrement faible. Développant moins d'énergie qu'une .22 Long Rifle, elle présente un diamètre plus important ce qui lui vaut des capacités de perforation très faibles. Son pouvoir vulnérant et surtout son pouvoir d'arrêt sont très réduits.

Cependant, cette munition est conçue pour neutraliser un assaillant. Si la puissance d'arrêt est très réduite, les dégâts subis par la cible dépendent essentiellement de la zone d'impact, comme pour toutes les munitions de petit calibre à vitesse modérée. Cela implique qu'une seule balle peut être mortelle, si elle atteint une zone vulnérable. En effet, l'énergie dégagée est de l'ordre de 120 J et la vitesse en sortie de canon atteint 250 m/s.

C’est le pistolet automatique Browning modèle 1906 qui a rendu cette cartouche assez populaire au cours de la première moitié du XXe siècle. Cette arme a été copiée dans le monde entier, propageant ainsi la munition qui lui correspondait. De dimension très réduite, le Browning modèle 1906 et ses nombreux avatars sont des pistolets « de poche » ou « de dame » car facilement dissimulables. Jusqu’à la fin des années 1930, il était courant, en France, de porter une arme de défense.

À la suite de l'augmentation récente de la demande pour des armes de faible taille, légères, faciles à dissimuler et à utiliser, les armes de calibre 6,35, dont la fabrication était proche de l'abandon il y a quelques années, connaissent un regain d’intérêt. Les marques CZ et Beretta, entre autres, en proposent dans leur catalogue.

Comparaison avec la munition .22 Long Rifle

D'un point de vue balistique, la forme et la matière des projectiles sont les suivantes :

  • la .22 LR est une balle en plomb, parfois cuivrée, caractérisée par un forte déformation et par une faible pénétration. La .22 est beaucoup plus répandue, plus économique et offre un plus large choix de munitions que la 6,35 ;
  • la 6,35 est une balle avec un noyau en plomb mais chemisée en métal type FMJ (cuivre ou acier en général). Elle implique une déformation moins importante que la .22 LR mais a une pénétration supérieure. À noter qu'il a existé des pistolets d’abattage utilisés dans les abattoirs avec des munitions 6,35 (fin 1900, le 6,35 dutch kattle killer par exemple, aux cotes identiques au 6,35 Browning mais sans gorge d'éjection).

Dans la comparaison entre .22 LR et 6,35, les partisans du 6,35 mettent en avant une meilleure fiabilité de la munition, qui est à percussion centrale, contrairement au .22LR.

Toutefois, la comparaison entre les munitions 6,35 et .22 LR est rendue complexe par la différence des référentiels utilisés dans leurs tables balistiques respectives. En effet, les tables balistiques utilisées pour les .22 LR sont établies avec des armes longues (carabines).

Or, la vitesse des balles .22 LR chute de façon considérable lorsqu'elles sont utilisées dans un pistolet ou un revolver en raison de la plus faible distance de dilatation des gaz. D'un point de vue technique, l'énergie cinétique (Ec) varie de façon proportionnelle avec le carré de la vitesse (v) selon la formule m est la masse.

Les tables balistiques du 6,35 sont au contraire établies avec des armes à canon court, donc en général les valeurs sont fiables.

Il en résulte en pratique que dans une arme de poing, le 6,35 a une vitesse parfois supérieure au .22 LR et donc une énergie et une puissance supérieure, de peu mais bien réelle, au .22 LR.

Les .22 haute vitesse ne fonctionneraient pas mieux et l'on constate même souvent le contraire, à savoir que des .22 haute vitesse tirées dans une arme courte sont parfois moins rapides et moins puissantes que des .22 standard (données variables selon les munitions utilisées et les fabricants).

Certains fabricants comme Fiocchi avaient essayé de commercialiser des .22 LR spécifiques pour armes de poing mais les vitesses ne dépassaient jamais 305 m/s dans le meilleur des cas.

En conclusion, dans une arme de poche de gabarit réduit (la majeure partie des 6,35), le 6,35 est techniquement supérieur et préférable en tous points au .22 LR.

Caractéristiques

  • Le poids de l’ogive de la munition 6,35 mm se situe entre 2,9 et 3,2 g.
  • Sa vitesse à la bouche est de 230 à 250 m/s.
  • L'énergie dégagée vaut donc une centaine de joules.

Le 6,35 mm est aussi dénommé .25 Auto, .25 ACP, 6,35 mm Browning, 6,35 x 16 mm SR.

Voir aussi

  • Portail de l’histoire militaire
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