Abbas Sall

Serigne Abdoullahi Ibn Abass Sall (1909-1990) ou El Hadji Abass Sall est un guide et un chef religieux sénégalais, qui vécut à Louga et consacra toute sa vie à la propagation de l'islam et de la tijaniyya[1].

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Abbas Sall
Serigne Abass Sall Attidjany
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité

Biographie

De son vrai nom Abdallah Ibn Abbas, il est plus connu sous l'appellation de Serigne Abbas, fils du grand érudit Mayoro Sall, descendant de la grande noblesse toucouleur, et de Sokhna Fatimata Wade. Il naquit en 1909 à NGuick, village situé à 4 km de Sakal dans la région de Louga. Ses humanités coraniques achevées, le jeune Abbas s'est abreuvé à toutes les sciences islamiques de la région du NDjambour et à Saint-Louis. Par la suite, il s'est intéressé à l'enseignement et a été agriculteur de profession.

En ce qui concerne l'éducation de ses disciples, il s'y consacrera avec dévotion en privilégiant les sept recommandations suivantes :

  1. Faire preuve d'une sollicitude constante pour l'accomplissement des cinq prières.
  2. Se conformer au Coran et à la Sunna.
  3. S'habituer à la lecture même partielle, mais quotidienne du Coran.
  4. Faire preuve d'une grande assiduité aux séances du zikr.
  5. S'abstenir de toute ingérence dans les affaires politiques.
  6. Consacrer à Ahmed Tidjani, un amour particulier
  7. Veiller à l'acquisition licite des moyens de subsistance.

Il fut un grand ami de tous les mukhadam de la Tarikha, tels qu'Abdou Aziz Sy Dabakh, Thierno Mountaga Tall, Amadou Dem et des marabouts d'autres Tarikha comme Souhaibou Mbacké, Fallou Mbacké, Djily Mbaye, etc.

Abass et Abdou Aziz Sy Dabakh lors de l'inauguration de l'institut Al Hanafiya de Louga
Serigne Abass dans sa mosquée de Saint-Louis avec Serigne Mountaga Tall

Le maître spirituel Cheikhana Abass Sall, qui est considéré comme l'un des grands khalif du Shaykh Ahmad At Tijânî, décéda dans la nuit du lundi soit le jour de Arafat (le 9 du mois de Dhoul Hidja), dans sa maison de Louga où se trouve son mausolée, aujourd'hui très visité à Louga.

Ses réalisations

Mosquée de Louga à 4 minarets (de même que celle de Saint-Louis qui est plus grande) construite en 1953 et dont Abbas dressa le plan et fut l'entrepreneur

À l'actif de Serigne Abbas Sall nous pouvons compter d'une part la construction de deux mosquées à Louga, une à Saint-Louis et d'autres dans deux localités du Saloum (Sénégal) en l'occurrence de Taaba et Khayra et d'autre part, l'édification de villages et la réalisation d'un imposant complexe arabo-islamique que l'on peut même considérer comme l'institut islamique le plus monumental d'Afrique occidentale (avec un financement de plusieurs milliards et a formé beaucoup d'intellectuels du Sénégal). Cet institut fut inauguré le [2].

Ses écrits

En outre Cheikhana Abbas eu des productions prosodiques et écrivit un diwan de 159 poèmes frisant le nombre de 10 000 vers.

Abbas faisait le sermon à chaque fête religieuse et les vendredis dans ses différentes mosquées du Sénégal.

Les différents mètres de la poésie y ont été utilisés avec des rimes pour traiter des thèmes de réflexion tels que la biographie de Mahomet, ses panégyriques, la vie d'Ahmed Tijani, la morale, la mystique, l'unicité d'Allah, le savoir, l'héritage en Islam, etc.

À cela il faut ajouter un volumineux livre écrit en wolof (Wolofal) qui traite des thèmes sociaux dans le but de mieux instruire tout musulman en général et wolof en particulier. Dans ce livre, il glorifie aussi de grands cheikhs comme Malick Sy, Oumar Tall.

Postérité

Des écoles de Dakar et de Saint-Louis ainsi que le dispensaire municipal de Louga portent son nom.

Notes et références

  1. Professeur Iba Der Thiam, Préface de la traduction en français du livre de Serigne Abass, Kifayatu Tullab ou L'Utilité du Savoir, 1994 : Il était un humaniste universellement connu, créateur au génie fécond et intarissable, il nous a laissé une œuvre magistrale dont la profondeur, la richesse et l'originalité demeurent sans conteste l'une des contributions les plus éminentes je ne dis pas du Sénégal mais de l'homme noir au patrimoine universel […]. En cela le Cheikh Abass reste fidèle à la tradition des pères fondateurs du tidjanisme tout en étant ouvert à la modernité
  2. « Al-Hajj Abbas Sall (1909-1990) », ASC Publications afrika-studiecentrum.nl

Voir aussi

Bibliographie

  • Cheikh Tidiane Fall, « Al-Hajj Abbas Sall (1909-1990) », Islam et sociétés au sud du Sahara, n° 11, 1997, p. 163-172.
  • Doudou Kane, Sérigne Abbas Sall (1909-1990). Vie et œuvre d’une figure de proue de la Tidjaniya sénégambienne, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1998, 199 p. (mémoire de maîtrise) - disponible sur le site officiel de Serigne Abbas.

Articles connexes

Liens externes

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