Abbaye Saint-Clément de Metz
L’abbaye Saint-Clément est une abbaye bénédictine messine active du XIe siècle à 1791. L’abbatiale Saint-Clément et les bâtiments du Pontiffroy qui ont fait office jusqu'en 2015 d’hôtel de région pour le conseil régional de Lorraine sont des constructions du XVIIe siècle. Ils sont investis par un collège jésuite de 1857 à 1870 et de 1919 à 1970 qui a laissé à l'édifice une extension importante comme la chapelle Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, ornée de vitraux[1] de Laurent-Charles Maréchal.
Collège Saint-Clément
Hôtel de Région
Destination initiale |
Abbaye |
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Style | |
Architecte |
Jean Spinga (à partir de 1683) |
Construction | |
Patrimonialité |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune |
Metz |
Coordonnées |
49° 07′ 29″ N, 6° 10′ 33″ E |
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Contexte historique
La première citation de l’existence de l’abbaye Saint-Clément remonte à 1099. Elle est premièrement implantée au Sablon, sur le site d’un oratoire du VIIe siècle consacré à Félix de Nole qui avait accueilli une première communauté religieuse dispersée par les invasions barbares. L’évêque Adalbéron Ier de Metz reconstruira Saint-Félix qui accueille à partir de 946 des bénédictins venus de l’abbaye de Waulsort[2]. Elle prendra ensuite le nom de Saint Clément, quelque temps après la translation des reliques du saint en 1090[3].
En 1194, l’évêque Bertram donne à l’abbaye la paroisse de Saint-Privat incluant Peltre[4] et Magny.
L’ancienne abbaye extra-muros est détruite lors du siège de Metz de 1552. Un édit du roi Charles IX passé à Saint-Germain-en-Laye le oblige les habitants d’un quartier de la ville à vendre leurs maisons pour construire l’église. Mais ce projet n’aboutit pas et les bénédictins s’installent dans une ancienne hôtellerie en 1565[5]. Des bâtiments sont construits dès 1565, la première messe est dite dans la foulée en 1567.
Construction
Une reconstruction de l’abbaye est décidée entre 1662 et 1668 par le premier abbé nommé directement par le roi Louis XIV, François Reynel. Les travaux débutent en 1669, avec le cloître de l'abbaye. L'architecte venu d'Alagna Jean Spinga est engagé en 1683 pour la construction de l'abbatiale qui durera jusqu'en 1737, qui présentera une étonnante synthèse entre architectures gothique et baroque le gothique étant généralement dédaigné par les constructeurs depuis le XVIe siècle. Après une première interruption dans les travaux de 1687 à 1704 laissant une nef incomplète et les dates de 1684 et 1685 gravées dans la pierre du cloître, un conflit d'intérêts bousculera encore une fois la finalisation de l'église-halle en 1715.
Affectations successives et réaménagements
Après avoir abrité une communauté bénédictine qui déserte avec la Révolution française, l’abbaye est transformée d'abord en site industriel puis militaire en 1785. En 1855 un collège tenu par les jésuites s'y installe, construisant des extensions dont une chapelle. Le collège accueillit entre autres Tocqueville, Ferdinand Foch et Bernard-Marie Koltès.
Malgré deux interruptions, dues aux annexions allemandes de 1870 à 1918 et de 1940 à 1945, l'établissement ne fermera qu’en 1970, date à laquelle les jésuites vendent l’ensemble[6], pour s'installer à Montigny-lès-Metz.
En parallèle, le projet de réaménagement du Pontiffroy des années 1960-1970, épargne le bâtiment principal du collège et de l'ancienne abbaye, contrairement à la majorité du quartier, totalement reconstruite. Certains bâtiments annexes de l'école, donnant sur la cour des élèves (actuelle place Hocquard), notamment l'hôtel dit "du Coëtlosquet" disparaissent dans la rénovation urbaine. Depuis 1983, l’abbaye restaurée est le siège du conseil régional de Lorraine et sert d’hôtel de Région. La fontaine, place Hocquard, symbolise les quatre départements lorrains : pierre de Jaumont pour la Moselle, pierre d'Euville pour la Meuse, de Norroy pour la Meurthe-et-Moselle, et grès rose pour les Vosges.
L'église (en totalité), les bâtiments conventuels (façades et toitures), l'escalier monumental intérieur et le cloître (incluant sa cour et son puits sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 2 novembre 1972[7].
Architecture
Outre l'abbatiale gothique et baroque, l'ensemble actuel comprend la chapelle Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours ou de la Congrégation, construite à l'époque des Jésuites, entre 1855 et 1857, dans un style néo-baroque et néoroman. Ses quelques vitraux sont réalisés par Laurent-Charles Maréchal, maître-verrier de l'école de Metz.
Le cloître de style classique possède des allures baroques italiennes un puits orné des Quatre Vertus cardinales : la Force, la Prudence, la Tempérance et la Justice. Un escalier monumental du XVIIe siècle se situe également dans l'aile nord-ouest du bâtiment le plus ancien.
- Entrée de l'hôtel de région sur la place Gabriel Hocquard
- Cloître de l’ancienne abbaye Saint-Clément de Metz.
- Contreforts de l'église vus du cloître.
- Gargouilles des contreforts de l'église, vues du cloître de l'abbaye.
- Nef de l'abbatiale
- Contreforts côté rue
- Détail de la façade de l'église
- Puits des Quatre Vertus, détail de la Prudence.
- Ancienne chapelle de la Congrégation.
- Dans la chapelle jésuite, vitraux représentant Louis de Gonzague et François de Sales.
- Ancienne chapelle des Jésuites, vitraux représentant Joseph et Joachim.
Voir aussi
- Église Saint-Clément de Metz
- Les deux abbayes messines contemporaines à l'abbaye Saint-Clément :
Sources et références
- Notice IM57004528 de l'inventaire général du patrimoine
- Eugène Voltz, L’Abbaye de Saint-Clément à Metz, Esquisse de son histoire architecturale.
- « Coldev.org's fortune », sur coldev.org (consulté le ).
- jusqu’à la Révolution
- Hélène Rousteau-Chambon, Le gothique des Temps modernes. Architecture religieuse en milieu urbain, Éditions A. et J. Picard, Paris, 2003, p. 275-277 (ISBN 2-7084-0692-2).
- L’église Saint-Clément sur le site de la mairie de Metz. Consulté le 10 octobre 2009.
- « Abbaye Saint-Clément », notice no PA00106810, base Mérimée, ministère français de la Culture
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