Abbaye de Leyme
L'abbaye de Leyme (aussi appelé abbaye de Leme, abbaye de Leime et abbaye de Grâce-Dieu) est un ancien monastère de moniales cisterciennes situé à Leyme dans le département du Lot, en région Occitanie (France).
Pour les articles homonymes, voir Abbaye de la Grâce-Dieu.
Abbaye de Leyme | |
Article à illustrer | |
Nom local | Leme Leime Grâce-Dieu |
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Diocèse | Cahors |
Fondation | 1213 ou 1220 |
Dissolution | 1792 |
Abbayes-filles | Aucune |
Période ou style | |
Coordonnées | 44° 46′ 57″ nord, 1° 54′ 26″ est[1] |
Pays | France |
Province | Gascogne (Duché d'Aquitaine) |
Région | Occitanie |
Département | Lot |
Commune | Leyme |
Historique
Fondation
L'abbaye est fondée entre 1213 et 1220, par Guillaume de Cardaillac, évêque de Cahors[2]. Le terrain sur lequel la communauté s'installe n'est probablement pas vierge, abritant peut-être une petite église paroissiale ou une chapelle de pèlerinage, en tout cas en situation de déshérence[3].
Lors de la fondation, la communauté compte dix-huit religieuses[4]. Le monastère est à cette occasion nommé Lundieu (de Luminis Dei, lumière de Dieu), puis « Grâce-Dieu »[5].
Développement
L'abbaye reçoit rapidement des dons importants. Le premier et plus important est le prieuré de Costejean, près de Caylus[6], puis la terre des Bouysses, près de Mercuès, où un autre prieuré est créé[7],[8], ensuite l'église actuelle de Lissac-et-Mouret qui est à l'époque un prieuré[9].
Une grange cistercienne est implantée en 1233 sur l'actuelle commune de Flaujac-Gare[10],[11] ; les églises et paroisses de Montamel[12] et de Rueyres[13],[14].
Crises, commende et guerres
En 1342, l'abbaye compte au moins trente religieuses[15]. À la fin du XIVe siècle l'abbaye reçoit encore la paroisse de Bio, mais il semble que c'est essentiellement pour soutenir l'abbaye dont les revenus chutent[16].
En 1597, l'abbaye est victime des guerres de Religion et brûle entièrement, à l'exception du seul « manoyr » (probablement le logis abbatial) ; à cette époque, la communauté ne compte plus que douze religieuses[17].
Réforme
Alors que l'abbaye est tombée sous le régime de la commende, son abbesse commendataire Anne de la Vieuville décide en 1674 de basculer l'abbaye dans « l'étroite observance », soit la réforme de Rancé, ultérieurement connue comme stricte observance. Cette réforme ne s'effectue pas sans mal, les religieuses s'accommodant mal de ce surcroît de rigueur[18].
De nouvelles chapelles sont ajoutées à l'abbatiale après la réforme de l'abbaye, dont la réputation, notamment de charité, s'améliore[19]. Cependant, au début du XVIIIe siècle, la mauvaise gestion de Mme de Jumilhac compromet cette réputation ; l'abbaye ne compte en 1727 que douze professes et deux postulantes. De surcroît, dans la nuit du 24 au 25 janvier 1735, un incendie ruine à nouveau le monastère ; les dégâts sont estimés à 18 000 livres[20].
Liste des abbesses
Les abbesses qui nous sont connues sont :
- Aigline (attestée en 1215 et 1220)[5] ;
- Guillemette (attestée en 1232 et 1240)[7];
- Aymerique (attestée en 1250 et vers 1285) ;
- Guillemette de Montigu (environ 1286-1289) ;
- Hélène de Thémines (attestée en 1289)[14] ;
- Esclarmonde (attestée en 1293 et 1306) ;
- Gaillarde de Durfort (attestée en 1308 et 1320) ;
- Hélène de Barasc (attestée en 1331)[21] ;
- Antoinette de Barasc (attestée en 1341)[22] ;
- Aygline de Felzins (attestée en 1342 et 1352)[15] ;
- Galienne de Lentilhac (attestée en 1356 et 1372)[23] ;
- Alrique de Reilhas, dite Rique (vers 1378) ;
- Richarde de Bonafous (vers 1382) ;
- Jeanne de Montmurat (attestée en 1406 et 1419)[24] ;
- Barrave de Castelnau (attestée en 1431)[25] ;
- Hélène de Beaufort, élue en 1460 et contestée par Fine de Barasc[26] ;
- Jeanne de Barasc (attestée en 1475)[27] ;
- Hélène de Beaufort à nouveau (attestée en 1477 et 1492) ;
- Une autre (?) Hélène de Beaufort (attestée en 1520)[28] ;
- Louise de Rousset ou de Rozet (attestée en 1526 et 1535)[29] ;
- Françoise de Noailles, contestée par Blanche de Turenne (attestée en 1552 et 1555)[30] ;
- Marguerite de Biran (attestée en 1573) ;
- Jeanne de Puydeval (attestée en 1579) ;
- Jeanne de Noailles (attestée en 1627 et 1631)[17] ;
- Anne de la Vieuville (1654-1684)[31] ;
- Jeanne-François de Noailles (1686-1690)[32] ;
- Marie d'Aubeterre (1705-1719)[19] ;
- Marie-Jeanne de Chapelle de Jumilhac (1719-1746)[33] ;
- Marguerite de Guiscard (1746-1773)[34] ;
- Angélique de Termes (en 1773) ;
- La dernière abbesse, Marie-Louise-Bonaventure du Garric d'Uzech, morte le 14 avril 1790 de maladie[35].
Architecture
Notes et références
- (it) Luigi Zanoni, « Leyme », Certosa di Firenze (consulté le ).
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — I. Avant la fondation., p. 144.
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — I. Avant la fondation., p. 145.
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — II. La fondation., p. 146.
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — II. La fondation., p. 147.
- Notice no PA00095877, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — III. Développements., p. 148.
- Notice no IA46100712, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no IA46101086, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no IA46101335, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — III. Développements., p. 149.
- Notice no IA46100306, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no IA46100448, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — III. Développements., p. 150.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 155.
- Notice no IA46101249, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 165.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 196.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 206.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 209.
- Edmond Albe 1926, Chapitre Ier. — Fondation et développement. — III. Développements., p. 151.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 154.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 156.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 157.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 158.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 160.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 161.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 162.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 163.
- Edmond Albe 1926, Chapitre II. — Guerre de cent ans et guerres de religion., p. 164.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 192.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 203.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 208.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 213.
- Edmond Albe 1926, Chapitre III. — La réforme cistercienne., p. 216.
Annexes
Bibliographie
- [Edmond Albe 1926] Edmond Albe, « L'abbaye cistercienne de Leyme au diocèse de Cahors », Revue Mabillon : archives de la France monastique, Brepols, no 61, , p. 143-165 ; 192-217 ; 314-330 (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
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