Abdel Halim Khaddam

Abdel Halim Khaddam (en arabe : عبد الحليم خدام / ʿAbd al-Ḥalīm Ḵaddām), né le [1] à Tartous[1] (mandat français en Syrie et au Liban) et mort le à Paris (France)[1],[2], est un homme d'État syrien.

Abdel Halim Khaddam

Abdel Halim Khaddam en 1975.
Fonctions
Vice-président de la République arabe syrienne

(4 ans, 10 mois et 20 jours)
Avec Zouhaïr Macharqa
Président Bachar el-Assad
Prédécesseur Lui-même (indirectement)
Successeur Farouk el-Chareh (indirectement)

(16 ans, 2 mois et 30 jours)
Avec Rifaat el-Assad
Zouhaïr Macharqa
Président Hafez el-Assad
Prédécesseur Mahmoud el-Ayyoubi (indirectement)
Successeur Lui-même (indirectement)
Président de la République arabe syrienne
(intérim)

(1 mois et 7 jours)
Prédécesseur Hafez el-Assad
Successeur Bachar el-Assad
Ministre des Affaires étrangères

(14 ans)
Président Hafez el-Assad
Prédécesseur Mustapha al-Said
Successeur Farouk Al-Chareh
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tartous (mandat français en Syrie et au Liban)
Date de décès
Lieu de décès Paris 16e (France)
Parti politique Parti Baas (jusqu'à 2006)
Front de salut national (2006)
Religion Islam sunnite

Vice-présidents de la République arabe syrienne
Présidents de la République arabe syrienne

Il a durant près de trois décennies servi[3] la famille Assad, notamment en étant au poste de vice-président de la Syrie. À ce titre, il a été brièvement président de la Syrie par intérim du 10 juin au lors de la succession entre Hafez el-Assad et son fils Bachar el-Assad.

Biographie

Avocat de formation, Abdel Halim Khaddam adhère à 17 ans dans les années 1950 au Baas qui était à l'époque un petit parti panarabe, laïcisant et prônant un socialisme arabe. Le parti prend le pouvoir en 1963 à la faveur d'un coup d’État. Grâce à sa proximité amicale avec l'un des instigateurs de ce coup d'État, le colonel Hafez Al-Assad, Abdel Halim Khaddam est successivement gouverneur de Hama et de Damas, puis ministre de l'économie à la fin des années 1960.

Hafez el-Assad lance rapidement un coup de force à l'intérieur du parti Bass pour évincer ses rivaux, notamment les « modérés » et devient président de la Syrie en 1971. Abdel Halim Khaddam est récompensé de sa loyauté en étant alors nommé ministre des affaires étrangères. En 1984, il est promu au poste de vice-président. Il sert de caution sunnite à un régime dominé par la minorité alaouite. Il est également sur la scène internationale la face présentable du régime malgré le massacre de Hama en 1982 et l’ingérence de la Syrie au Liban déchiré par une guerre civile. Il s'immisce pourtant activement dans le conflit libanais pour assoir la vassalisation par la Syrie de ce pays limitrophe.

Après la fin de la guerre du Liban, il s'associe avec le nouvel homme fort du Liban, l’affairiste Rafic Hariri. Ensemble, ils cogèrent le Liban, se partageant le colossal et juteux marché de la reconstruction. Mais en 1998, il est évincé sur le dossier libanais par le président syrien Hafez el-Assad qui décide de confier ce dossier à son propre fils Bachar, le préparant ainsi officiellement à être son successeur. Pour Abdel Halim Khaddam, c'est le début d'une perte d'influence. En 2000 le président syrien meurt après presque 30 ans de règne. Abdel Halim Khaddam assure alors pendant quelques semaines l'intérim de la présidence syrienne, juste le temps que Bachar el-Assad soit élu président selon le scénario élaboré par son père. Abdel Halim Khaddam conserve toutefois ensuite son poste de vice-président, assumant le rôle de gardien du temple du régime baasiste. Il met rapidement fin à la brève ouverture démocratique que connaît le pays lors de l'arrivée du nouveau président.

Bachar el-Assad s'affirme progressivement comme l'homme fort de la Syrie. Il évince un par un les vieux caciques du régime bassiste. La disgrâce d'Abdel Halim Khaddam arrive définitivement en 2005, lorsque sous la pression de la communauté internationale, la Syrie est obligée de retirer ses troupes du Liban, à la suite de l’assassinat du premier ministre libanais Rafic Hariri, tué dans un attentat. Abdel Halim Khaddam fait alors défection et s’installe à Paris dans son fastueux hôtel particulier de l’avenue Foch qui lui avait été offert par Rafic Hariri et qui avait été précédemment appartenu à l’armateur grec Aristote Onassis. Il accorde le une interview à la chaîne télévisée panarabe Al-Arabiya où il critique sévèrement Bachar el-Assad et lui impute la responsabilité de l'attentat qui avait tué Rafic Hariri.

Il tente de s'associer avec les Frères musulmans syriens créant avec eux le Front de salut national, mais l'alliance des contraires entre les religieux et les laïcards capote très rapidement. En 2011 à la suite des printemps arabes débute le soulèvement contre Bachar el-Assad, qui se transforme rapidement en guerre civile. Abdel Halim Khaddam en fondant le Comité national de soutien à la révolution syrienne, tente vainement de fédérer toutes les oppositions syriennes.

Abdel Halim Khaddam meurt d'une crise cardiaque le 31 mars 2020 à l'âge de 87 ans à Paris[4].

Notes et références

  1. « Fichier des actes de décès : Abdel Halim Khaddam », sur MatchID.
  2. (en-US) News Desk, « Former Syrian Vice President Abdel-Halim Khaddam passes away in France », sur AMN - Al-Masdar News | المصدر نيوز, (consulté le )
  3. Benjamin Barthe, « La mort d’Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président syrien », Le Monde, no 23400, , p. 23 (lire en ligne)
  4. « L'ex-vice-président syrien Abdel Halim Khaddam est mort en exil en France », sur Boursorama, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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