Abra de Poitiers

Abra de Poitiers (/ˈæbrə/) ou Abre (née en 342 ou 343[1], morte en 360) est une sainte reconnue par l’Église catholique et l’Église orthodoxe[2].

Abra de Poitiers

Vitrail de la cathédrale de Chartres
attribué à sainte Abra.
vierge, sainte
Naissance 342 ou 343
Poitiers, Gaule aquitaine
Décès 360  (17 ou 18 ans)
Poitiers
Vénéré par Église catholique
Église orthodoxe

Elle est la fille de saint Hilaire de Poitiers.

Biographie

Abra est née avant que son père ne se convertisse au christianisme et ne devienne évêque. Le fils du gouverneur de la région aspire à se marier avec elle avec l'approbation de sa mère. Son père, alors en exil en Phrygie, lui conseille plutôt d'attendre son retour et d'ici-là de faire vœu de virginité en se consacrant au Christ. Sa lettre, sans doute écrite en 358, est accompagnée de deux hymnes qu'il compose spécialement pour elle et destinées à être chantées chaque jour, l'une le matin et l'autre le soir. Si cette dernière a été perdue, l'autre a été conservée et chantée le jour de sa fête aux matines.

Malgré les relances et les offres fastueuses du jeune homme, Abra s'en préserve et préfère agir en faveur des pauvres et propager le christianisme dans la région de Poitiers[3], alors Limonum en Gaule aquitaine.

À son retour, saint Hilaire, heureux de constater que sa fille a suivi ses conseils, lui propose de se tenir définitivement à l'écart des convoitises du monde en acceptant de rejoindre l'Époux céleste préservée et parée des plus belles des vertus. Soutenue par les prières de son père et désireuse de s'accomplir ainsi, elle meurt paisiblement en état de grâce.

La mère d’Abra décide alors de suivre l'exemple de sa fille avec le consentement d'Hilaire, et bientôt elle la rejoint au ciel.

Afin de célébrer ses saintes morts, Hilaire décide d'offrir à sa fille et à sa femme une sépulture avec une chapelle qu'il dédie aux martyrs du IVe siècle Jean et Paul. Il y sera déposé également après sa mort. Autour d'elle, une basilique, quelques édifices et un cimetière seront construits. Aujourd'hui, subsiste l'Église Saint-Hilaire le Grand dans laquelle se trouve le couvercle d'un sarcophage dit de sainte Abre.

Abra est morte à dix-sept ou dix-huit ans.

Sa fête est célébrée localement le 12 décembre à Poitiers. Les moines de l'ancienne abbaye Sainte-Croix ont longtemps célébrés son culte.

Le pont d'Abra porte son nom à Petreto-Bicchisano, en Corse[4].

Hymne à Abra

Extrait

« Puisse la chasteté de nos cœurs
triompher des passions honteuses de la chair;
puisse l'Esprit Saint écarter les souillures loin du sanctuaire
où tu as daigné descendre !

Voilà nos vœux et nos prières; voilà notre espérance;
fais que sa douce étoile, levée sur nous
quand le jour commence sa carrière,
nous guide jusque dans la nuit. »

Vierges consacrées

Hilaire de Poitiers et Martin de Tours sont à l'origine de plusieurs conversions, baptêmes et vocations de jeunes filles, jusqu'à vouer entièrement leurs vies comme vierges consacrées. L'engagement sans faille en sainteté de l'évêque de Poitiers — au point de vivre une vie chaste séparée de son épouse — et l'influence de sa fille Abra gagna nombre d'esprits. Les archives ont retenu quatre noms de filles s'étant dédiées à Jésus-Christ autour de Poitiers : Florientia (Florence), Virgana (Vergue), Neomadia (Néomaye) et Troecia (Triaise)[5].

Notes et références

  1. Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest : âge d'Abra
  2. Frederick George Holweck, A Biographical Dictionary of the Saints, St. Louis, MO: B. Herder Book Co., 1924.
  3. St Abra
  4. Pont d'Abra, Monuments historiques database.
  5. Les vierges consacrées à Dieu par saint Hilaire de Poitiers, BnF Gallica.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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