Achille Collas

Achille Collas (Paris, - Paris, ) est un ingénieur, graveur et illustrateur français, inventeur entre autres d'un procédé pour reproduire en réduction des objets sculptés, qui connut un important succès.

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Achille Collas
Buste représentant Achille Collas (Harper's, septembre 1886)
Biographie
Naissance
Décès
(à 65 ans)
Paris
Nationalité
Activités

Biographie

Achille Collas est né à Paris, [1],[2].

Il poursuit des études d'ingénieur avant de rejoindre en 1814, sous le Premier Empire, les services techniques de la Grande Armée. La paix revenue, il s'installe comme concepteur d'outils.

Resté célibataire toute sa vie, il passa les vingt premières années de sa carrière à inventer différents procédés appliqués à la gravure, notamment une manière de produire par gaufrage des compositions avec un rendu en relief, à partir de 1825, et qu'il baptise le « procédé Collas »[3].

L'une des premières applications est le Trésor de numismatique et de glyptique, conçu par l'archéologue Charles Lenormant et le peintre Paul Delaroche et publié à partir de 1831 chez Goupil et Rittner, incluant des centaines de reproductions de médailles, monnaies, pierres gravées et bas-reliefs antiques[4]. L'ouvrage fit sensation au Salon de 1833 et l'édition se poursuivit jusqu'en 1850, totalisant vingt volumes et 15 000 gravures gaufrées. Le procédé est connu jusqu'à Londres, puisqu'y est produit identiquement à partir de 1838, The Authors of England: A series of medallion portraits of modern literary characters, engraved from the works of British artists, anthologie biographique illustrée dirigée par Henry Fothergill Chorley (en)[3],[5].

Sa seconde invention est de loin la plus célèbre car la plus pérenne : en 1838, il met au point une sorte de pantographe améliorant le « tour à portrait » qui prend la forme d'une machine à reproduire toute forme de sculptures en ronde bosse et selon plusieurs échelles de grandeur. Dans la foulée, en 1844, il s'associe à Frédéric Sauvage, un autre ingénieur, pour protéger son invention. Il forme ensuite avec le fondeur d'art Ferdinand Barbedienne, la Société Collas et Barbedienne (Paris), qui se met à produire et vendre quantités de sculptures célèbres mais à taille réduite, en plâtre, bois, bronze ou ivoire[6]. Le premier objet commercialisé est la Vénus de Milo d'après l'original du musée du Louvre. Durant une dizaine d'années, l'entreprise vivote, quand, promus durant la grande exposition londonienne de 1851, les objets de la fonderie Barbedienne reçoivent une médaille : désormais le public passe commande et les ventes s'envolent[3].

En 1855, Achille est de nouveau primé durant l'exposition de 1855 : son « Procédé mécanique », nom avec lequel il estampe toutes ces productions, facilement reconnaissable, est désormais signe de qualité. Vers cette époque, fleurissent de nombreux autres procédés plus ou moins concurrents, vantant la reproduction stéréolithographique d'objets, de gravures, et même de portraits photographiques[7].

Après la mort de Collas à Paris le [8], l'entreprise continua son expansion : en 1892, Barbedienne comptait 600 employés, et ne disparut qu'en 1954[6].

Notes et références

  1. Paris, État civil reconstitué, vue 13/51.
  2. La notice du Catalogue général de la BnF donne le .
  3. Theodore Child, « Ferdinand Barbedienne. Artistic bronze. », Harper's Magazine, vol. 73, no 436, , p. 489–505 (lire en ligne)
  4. Trésor de numismatique et de glyptique, ou Recueil général de médailles, monnaies, pierres gravées, bas-reliefs, tant anciens que modernes, les plus intéressants sous le rapport de l'art et de l'histoire, avec figures gravées par Henriquel-Dupont, Paris, Rittner et Goupil et Vve Lenormant, 1831-1850, en 20 volumes — lire en Gallica.
  5. Henry Fothergill Chorley, The authors of England: A series of medallion portraits of modern literary characters, engraved from the works of British artists, Tilt, , 105 p. (lire en ligne)
  6. J. G. Renis et Antoine-Louis Barye, The founders and editors of the Barye bronzes, Polymath Press, (ISBN 9780937370025, lire en ligne), p. 43
  7. Le plus connu est le « procédé Sauvage » employé par Susse FrèresRéduction (sculpture), Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts, Hachette, 1896, p. 1414.
  8. Paris, État civil reconstitué, vue 7/51.

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