Adderall
Adderall et Mydayis[1] sont les noms commerciaux pharmaceutiques d'un psychostimulant ou amine sympathicomimétique constitué d'une combinaison de quatre sels d'amphétamine. Le mélange est composé à parts égales d'amphétamine racémique et de dextroamphétamine, ce qui produit un rapport (3:1) entre la dextroamphétamine et la lévoamphétamine, les deux énantiomères de l'amphétamine. Les deux énantiomères sont des stimulants, mais diffèrent suffisamment pour donner à Adderall un profil d'effets distinct de ceux de l'amphétamine racémique ou de la dextroamphétamine[2],[3] qui sont commercialisés sous les noms respectivement d'Evekeo et de Dexedrine/Zenzedi[1],[4],[5].
Principalement utilisé dans le traitement du trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et de la narcolepsie, l'Adderall est généralement bien toléré et efficace dans le traitement de ces symptômes. Il est également utilisé comme améliorateur de performance athlétique, améliorateur cognitif, coupe-faim et à des fins récréatives comme aphrodisiaque (le rappeur américain Danny Brown y fait d'ailleurs référence en titre et dans les paroles explicitement pornographiques du 12e morceau Amiral Adderall de son opus XXX) et euphorisant. C'est un stimulant du système nerveux central (SNC) de la classe des phénéthylamines[2].
À des doses thérapeutiques, Adderall provoque des effets émotionnels et cognitifs tels que l'euphorie, une modification de la libido, une augmentation de l'éveil et un meilleur contrôle cognitif. À ces doses, il induit des effets physiques tels qu'un temps de réaction plus rapide, une résistance à la fatigue et une augmentation de la force musculaire. En revanche, des doses beaucoup plus importantes d'Adderall peuvent altérer le contrôle cognitif, provoquer une dégradation musculaire rapide, provoquer des attaques de panique ou induire une psychose (par exemple, paranoïa, délires, hallucinations). Les effets secondaires d'Adderall varient considérablement d'un individu à l'autre, mais comprennent le plus souvent l'insomnie, la bouche sèche, la perte d'appétit et la perte de poids. Le risque de développer une addiction ou une dépendance est insignifiant lorsque Adderall est utilisé tel que prescrit à des doses quotidiennes assez faibles, telles que celles utilisées pour traiter le TDAH ; cependant, l'utilisation systématique d'Adderall à des doses quotidiennes plus importantes pose un risque important d'addiction ou de dépendance en raison des effets de renforcement prononcés qui sont présents à des doses élevées. Les doses récréatives d'amphétamine sont généralement beaucoup plus importantes que les doses thérapeutiques prescrites et comportent un risque beaucoup plus élevé d'effets indésirables graves[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13],[14].
Ce médicament est régulièrement utilisé de façon détournée par les étudiants américains pour augmenter leurs capacités de raisonnement et de mémorisation[15]. En 2019, l'Adderall était le 24e médicament le plus couramment prescrit aux États-Unis, avec plus de 24 millions d'ordonnances [16],[17].
Utilisation dans les sports électroniques
L'Adderall aide également à se concentrer (on commence à parler de dopage) dans les compétitions d'esport[18]. En 2015 pour la première fois un joueur professionnel avoue avoir consommé ce médicament pour une compétition[19]. En 2020, un ancien joueur professionnel de Call of Duty affirme que la consommation d'Adderall y est largement répandue[20].
Notes et références
- (en) « Shire launches new ADHD drug Mydayis as it weighs a neuroscience exit », sur FiercePharma (consulté le )
- David J. Heal, Sharon L. Smith, Jane Gosden et David J. Nutt, « Amphetamine, past and present--a pharmacological and clinical perspective », Journal of Psychopharmacology (Oxford, England), vol. 27, no 6, , p. 479–496 (ISSN 1461-7285, PMID 23539642, PMCID 3666194, DOI 10.1177/0269881113482532, lire en ligne, consulté le )
- B. M. Joyce, P. Glaser et G. Gerhardt, « Adderall® produces increased striatal dopamine release and a prolonged time course compared to amphetamine isomers », Psychopharmacology, (DOI 10.1007/s00213-006-0550-9, lire en ligne, consulté le )
- « Evekeo CII (amphetamine sulfate) HCP | Pharmacology », sur www.evekeo.com (consulté le )
- John W Winkelman, « High national rates of high-dose dopamine agonist prescribing for restless legs syndrome », Sleep, (ISSN 0161-8105 et 1550-9109, DOI 10.1093/sleep/zsab212, lire en ligne, consulté le )
- Keith A. Montgomery, « Sexual desire disorders », Psychiatry (Edgmont (Pa.: Township)), vol. 5, no 6, , p. 50–55 (ISSN 1550-5952, PMID 19727285, PMCID 2695750, lire en ligne, consulté le )
- « DailyMed - ADDERALL- dextroamphetamine saccharate, amphetamine aspartate, dextroamphetamine sulfate, and amphetamine sulfate tablet », sur dailymed.nlm.nih.gov (consulté le )
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- « DailyMed - ADDERALL XR- dextroamphetamine sulfate, dextroamphetamine saccharate, amphetamine sulfate and amphetamine aspartate capsule, extended release », sur dailymed.nlm.nih.gov (consulté le )
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- « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) Eric J. Nestler, Steven E. Hyman et Robert C. Malenka, Molecular Neuropharmacology: A Foundation for Clinical Neuroscience, Third Edition, McGraw Hill Professional, (ISBN 978-0-07-182770-6, lire en ligne)
- (en) Ian Stolerman, Encyclopedia of Psychopharmacology, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-540-68698-9, lire en ligne)
- (en) Leonard L. Howell et Heather L. Kimmel, « Monoamine transporters and psychostimulant addiction », Biochemical Pharmacology, addiction Special Issue, vol. 75, no 1, , p. 196–217 (ISSN 0006-2952, DOI 10.1016/j.bcp.2007.08.003, lire en ligne, consulté le )
- (en) Hall KM, Irwin MM, Bowman KA, Frankenberger W, Jewett DC. « Illicit use of prescribed stimulant medication among college students » J Am Coll Health 2005;53(4):167-74. DOI:10.3200/JACH.53.4.167-174
- « The Top 300 of 2019 », sur clincalc.com (consulté le )
- « Dextroamphetamine; Dextroamphetamine Saccharate; Amphetamine; Amphetamine Aspartate - Drug Usage Statistics, ClinCalc DrugStats Database », sur clincalc.com (consulté le )
- « L'esport doit aussi faire face au dopage », sur lefigaro.fr
- Julien Madiot et Nicolas Luciu, « Le sport doit lui aussi faire face au dopage », sur vice.com, .
- Ludovic Quinson, « L’ancien joueur pro KiLLa affirme que “tout le monde est sous Adderall” dans la scène e-sport de Call of Duty », sur dexerto.fr, .
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