Présidence de Calvin Coolidge
La présidence de Calvin Coolidge débuta le , date de l'investiture de Calvin Coolidge en tant que 30e président des États-Unis, et prit fin le . Membre du Parti républicain, Coolidge était vice-président des États-Unis depuis 2 ans et 151 jours lorsqu'il accéda à la fonction suprême après la mort soudaine du président en exercice Warren G. Harding. Élu pour un mandat complet de quatre ans en 1924, Coolidge se forgea une réputation de conservateur partisan d'un interventionnisme limité du gouvernement fédéral. Son secrétaire au Commerce Herbert Hoover, vainqueur de l'élection présidentielle de 1928, lui succéda à la Maison-Blanche.
30e président des États-Unis
Type | Président des États-Unis |
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Résidence officielle | Maison-Blanche, Washington |
Système électoral | Grands-électeurs |
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Mode de scrutin | Suffrage universel indirect |
Élection | 1924 |
Début du mandat |
(remplacement d'un président décédé) |
Fin du mandat | |
Durée | 5 ans 7 mois et 1 jour |
Nom | Calvin Coolidge |
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Date de naissance | |
Date de décès | |
Appartenance politique | Parti républicain |
Désireux de tourner la page des scandales de l'administration Harding, Coolidge se débarrassa rapidement de la plupart des individus impliqués dans ces affaires. Il présida à une économie forte et chercha à réduire le rôle du gouvernement fédéral en matière de régulation. Avec l'aide de son secrétaire au Trésor Andrew Mellon, Coolidge baissa massivement les impôts à trois reprises et utilisa les pouvoirs qui lui étaient conférés par le tarif Fordney-McCumber de 1922 pour maintenir les droits de douane à un niveau élevé afin de protéger l'industrie américaine. Il mit en revanche son veto à une loi sur l'aide aux agriculteurs qui aurait impliqué le gouvernement fédéral dans la résolution d'une crise agricole prolongée qui touchait une partie du monde rural. La vigueur de l'économie et la restriction des dépenses publiques eurent pour effet d'engendrer des excédents budgétaires constants ainsi qu'une baisse de la dette fédérale globale qui diminua d'un quart sous la présidence de Coolidge. Ce dernier promulgua également la loi sur l'immigration de 1924 qui limitait considérablement l'arrivée de nouveaux migrants aux États-Unis. Dans le domaine de la politique étrangère, Coolidge confirma le refus de son pays d'intégrer la Société des Nations, ce qui ne l'empêcha pas de s'entretenir avec les dirigeants étrangers et de soutenir le pacte Briand-Kellogg de 1928.
Tout au long de sa présidence, Coolidge jouit d'une popularité importante et sa décision de ne pas se représenter en 1928 surprit les observateurs. L'opinion publique se retourna toutefois contre lui quelques mois après son départ, alors que les États-Unis étaient frappés de plein fouet par la Grande Dépression ; Coolidge fut pointé du doigt pour sa responsabilité dans le déclenchement de la crise, en particulier son incapacité à mettre un frein à la spéculation sauvage qui avait acculé des milliers de personnes à la ruine. Son héritage fut réévalué sous l'administration de Ronald Reagan, mais les appréciations finales sur son mandat restent partagées entre ceux qui approuvent sa réduction des programmes fédéraux et ceux qui considèrent que l'État devrait être plus impliqué dans le contrôle et la réglementation de l'économie. Ses initiatives en faveur de l'égalité raciale sont cependant saluées par l'ensemble du spectre politique.
Accession à la présidence
Gouverneur du Massachusetts de 1919 à 1921, Calvin Coolidge avait été choisi en vue de l'élection présidentielle de 1920 pour figurer sur le « ticket » républicain en tant que colistier de Warren G. Harding. Le scrutin fut remporté par les républicains et Coolidge devint vice-président. Le , le président Harding mourut lors d'une tournée en Californie. Coolidge était alors dans le Vermont dans la maison de sa famille lorsqu'il apprit la mort de Harding par un messager[1]. Son père, un notaire public, administra le serment de la présidence dans le salon familial à la lueur d'une lampe à pétrole à 2 h 47 le . Il se rendit à Washington le lendemain et il prêta à nouveau serment avec le juge Adolph A. Hoehling, Jr. de la cour suprême du district de Columbia car il n'était pas certain qu'un notaire disposait de l'autorité suffisante pour administrer le serment présidentiel[2]. Coolidge s'adressa au Congrès lorsque celui-ci se réunit à nouveau le suivant dans un discours qui faisait de nombreuses références aux idées de Harding, dont des restrictions sur l'immigration, le vote du budget et le besoin pour le gouvernement fédéral d'arbitrer les grèves des mineurs de charbon en Pennsylvanie[3],[4].
Composition du gouvernement
Même si de nombreux membres du cabinet de Harding étaient empêtrés dans des scandales, Coolidge annonça qu'il ne demanderait aucune démission, pensant que comme le peuple avait élu Harding, il devait poursuivre la présidence de ce dernier au moins jusqu'à la prochaine élection[5]. Il conserva auprès de lui Judson T. Welliver, le compétent rédacteur de discours de son prédécesseur, qui fut remplacé par Stuart Crawford en . Coolidge nomma également C. Bascom Slemp, un représentant de Virginie et politicien expérimenté, pour travailler conjointement avec Edward T. Clark, un républicain du Massachusetts qui faisait partie de son équipe à la vice-présidence, en tant que « secrétaires du président », une position équivalente à celle de l'actuel chef de cabinet de la Maison-Blanche[5].
Le membre le plus influent du cabinet Coolidge était probablement le secrétaire au Trésor Andrew Mellon qui avait la haute main sur la politique fiscale de l'administration et était considéré par beaucoup, y compris par le représentant démocrate du Texas John Nance Garner, comme étant plus puissant que Coolidge lui-même[6]. Le secrétaire au Commerce Herbert Hoover joua également un rôle de premier plan au sein du cabinet, en partie du fait de sa réputation d'homme favorable aux milieux d'affaires[7]. Quant au secrétaire d'État Charles Evans Hughes, il dirigea la politique étrangère américaine jusqu'à sa démission en 1925, à la suite de la réélection de Coolidge ; il fut remplacé par Frank B. Kellog qui avait servi en qualité de sénateur et d'ambassadeur au Royaume-Uni. Après sa victoire à l'élection de 1924, Coolidge nomma William M. Jardine au poste de secrétaire à l'Agriculture et John G. Sargent à celui de procureur général[8]. Le président voulait initialement confier le département de la Justice à Charles B. Warren mais la nomination de celui-ci avait été rejetée par le Sénat — une première depuis 1868 — et la Maison-Blanche se rabattit alors sur Sargent[9]. Coolidge n'eut pas de vice-président au cours de son premier mandat mais cette vacance fut comblée en 1925 par Charles Dawes, qui se disputa entre autres avec Coolidge au sujet de la politique agricole[10].
Cabinet Coolidge | ||
Fonction | Nom | Dates |
Président | Calvin Coolidge | 1923-1929 |
Vice-président | Aucun | 1923-1925 |
Charles Dawes | 1925-1929 | |
Secrétaire d'État | Charles Evans Hughes | 1923-1925 |
Frank B. Kellogg | 1925-1929 | |
Secrétaire du Trésor | Andrew Mellon | 1923-1929 |
Secrétaire à la Guerre | John W. Weeks | 1923-1925 |
Dwight Davis | 1923-1929 | |
Procureur général | Harry M. Daugherty | 1923-1924 |
Harlan F. Stone | 1924-1925 | |
John G. Sargent | 1925-1929 | |
Postmaster General | Harry Stewart New | 1923-1929 |
Secrétaire à la Marine | Edwin Denby | 1923-1924 |
Curtis D. Wilbur | 1924-1929 | |
Secrétaire à l'Intérieur | Hubert Work | 1923-1928 |
Roy Owen West | 1928-1929 | |
Secrétaire à l'Agriculture | Henry C. Wallace | 1923-1924 |
Howard Mason Gore | 1924-1925 | |
William M. Jardine | 1925-1929 | |
Secrétaire au Commerce | Herbert Hoover | 1923-1928 |
William F. Whiting | 1928-1929 | |
Secrétaire au Travail | James J. Davis | 1923-1929 |
Nominations judiciaires
Coolidge nomma un juge à la Cour suprême, Harlan Fiske Stone, qui succéda en 1925 à Joseph McKenna, mort la même année. Stone était un ancien camarade de Amherst, un avocat de Wall Street et un républicain conservateur. Il était doyen de la Columbia Law School lorsque Coolidge le nomma procureur général en 1924 pour restaurer la réputation de la fonction ternie par le procureur général de Harding, Harry M. Daugherty[11]. Dans le cadre de ses fonctions, Stone fut un fervent défenseur du principe de retenue judiciaire et, par la suite, l'un des juges de la Cour les plus favorables au New Deal[12].
En plus de cette nomination à la Cour suprême, Coolidge nomma 17 juges aux cours fédérales d'appel et 61 juges aux cours de districts. Il nomma également des juges à divers tribunaux spécialisés dont Genevieve R. Cline qui devint la première femme dans une juridiction fédérale lorsque Coolidge la plaça à l'United States Court of International Trade en 1928[13]. Coolidge signa également le Judiciary Act de 1925 qui permettait à la Cour suprême de mieux choisir ses dossiers pour réduire sa charge de travail.
Bibliographie
- (en) Claude M. Fuess, Calvin Coolidge: The Man from Vermont, Boston, Little Brown and Company, , 522 p. (lire en ligne).
- (en) Robert Sobel, Coolidge : An American Enigma, Regnery Publishing, , 494 p. (ISBN 9780895264107, lire en ligne).
Notes et références
- Fuess 1940, p. 308-309.
- Fuess 1940, p. 310-315.
- Fuess 1940, p. 328-329.
- Sobel 1998, p. 248-249.
- Fuess 1940, p. 320-322.
- Rusnak 1983, p. 270-271.
- Polsky et Tkacheva 2002, p. 224-227.
- Greenberg 2006, p. 111-112.
- Ferrell 1988, p. 31.
- (en) « Charles G. Dawes, 30th Vice President (1925-1929) », sur senate.gov, Sénat des États-Unis (consulté le ).
- Fuess 1940, p. 364.
- (en) Miriam Galston, « Activism and Restraint: The Evolution of Harlan Fiske Stone's Judicial Philosophy », Tulane Law Review, no 70, , p. 110.
- (en) Jo Freeman, A Room at a Time : How Women Entered Party Politics, Rowman and Littlefield, (ISBN 978-0-8476-9805-9), p. 216.
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