Adolf Michaelis

Adolf Michaelis (de son nom complet Theodor Heinrich Adolf Michaelis) est un archéologue et un universitaire allemand, né à Kiel le et mort à Strasbourg le [1]. Il a été un spécialiste de l’Antiquité gréco-romaine[2].

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Adolf Michaelis
Archéologue
Présentation
Naissance
Kiel, Duché de Holstein
Décès
Strasbourg, Empire allemand
Nationalité allemande

Biographie

Theodor Heinrich Adolf Michaelis naît dans une famille de la bourgeoisie allemande de Kiel dans le duché de Holstein. Son père, Gustav Adolf Michaelis (-) est professeur de gynécologie et sa mère, Julie Jahn (-), est la sœur du philologue et archéologue Otto Jahn, dont Adolf Michaelis est ainsi le neveu[3].

Il commence ses études universitaires en à Leipzig où enseignait son oncle. Il étudie ensuite à Berlin à partir de et y suit les cours des archéologues Eduard Gerhard et Ernst Curtius. Il se lie également d’amitié avec le futur archéologue Alexander Conze[4].

Il obtient son doctorat en à l’université de Kiel en soutenant une thèse consacrée au poète latin Horace  puis part en séjour d’étude à Rome. Il bénéficie ensuite d’une bourse du Deutsches Archäologisches Institut qui lui permet d’effectuer un voyage en Grèce avec Alexander Conze[5].

Il est habilité dans les domaines de la philologie et de l’archéologie en à Kiel et obtient son premier poste de professeur à Greifswald en . Il est ensuite professeur et directeur de la collection archéologique à l’université de Tübingen de à [3].

Collection de moulages à l'université de Strasbourg

En , il est appelé à contribuer à la fondation de la Kaiser-Wilhelms-Universität, nom donné à l’université de Strasbourg en hommage à l’empereur Guillaume Ier après l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne. Adolf Michaelis met en place la chaire d’archéologie classique qu’il occupe de à   et créé une collection de moulages réalisée à partir de sculptures découvertes lors de fouilles en Grèce et en Italie[6]. Ces copies sont entreposées au sous-sol du Palais universitaire de Strasbourg, dans l'actuel Musée Adolf Michaelis appelé également « Musée des moulages » ou « Gypsothèque ». De à , Michaelis est en outre administrateur par intérim de la collection égyptienne de l'université de Strasbourg[7].

En tant que professeur à Strasbourg Adolf Michaelis a formé plusieurs archéologues. Friedrich Hauser (de) (1859-1917), Alfred Brueckner (de) (1861-1936) et Otto Rubensohn (1867-1964) ont obtenu leurs doctorats sous la direction de Michaelis[8]. De plus Ernst Fabricius (de) (1857-1942), Paul Wolters (de) (1858-1936), Ferdinand Dümmler (1859-1896) et l’historien de l’art Aby Warburg (1866-1929) ont suivi ses cours à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg[9].

Adolf Michaelis épouse en premières noces Luise von der Launitz (-), fille du sculpteur Eduard Schmidt von der Launitz (de) (-) et de Therese von Soiron (-). De cette union naît un fils. Il épouse en secondes noces Minna Trendelenburg (-), fille du philosophe Friedrich Adolf Trendelenburg (-) et de Ferdinande Becker (-). Le couple a quatre enfants[10], une fille et trois fils parmi lesquels le théologien protestant Otto Michaelis (-)[11] et le gynécologue et médecin Rudolf Michaelis (de) (1876-1971)[12]. Adolf Michaelis décède à Strasbourg, alors en Alsace-Lorraine allemande, le à l'âge de 75 ans.

Monument funéraire

Adolf Michaelis est inhumé au Cimetière Saint-Louis de Strasbourg. Son monument funéraire est la copie d'une stèle grecque à palmettes du Musée archéologique du Céramique à Athènes. Une courte inscription en grec est gravée à l'arrière de la stèle : Ω / ΦΙΛΤAΤΕ / ΧAΙΡΕ (« Salut à toi, très cher »)[13].

Travaux

Ex-libris posthume dans les ouvrages ayant appartenu à Adolf Michaelis.

À la suite de sa thèse de doctorat consacrée à Horace, Adolf Michaelis a publié plusieurs ouvrages qui lui ont conféré une grande notoriété dans le domaine de l’archéologie.

Il publie en et Der Parthenon, ouvrage qui croise des sources archéologiques et philologiques sur le Parthénon et associe pour longtemps son nom aux études menées sur l’Acropole d’Athènes. Il publie plusieurs éditions de l’œuvre de Pausanias le Périégète qu’il remet à jour à la suite de son oncle Otto Jahn[3]. Il revient sur les grandes étapes du développement de l’archéologie au XIXe siècle dans Die archäologischen Entdeckungen des XIX. Jahrhunderts et propose une étude des collections de sculptures conservées au Royaume-Uni en  qui témoigne de ses travaux sur les moulages[3].

Principales œuvres

  •  : De auctoribus quos Horatius in libro De arte poetica secutus esse videatur, thèse de doctorat publiée à Kiel par Mohr.
  •  : Der Parthenon, publié à Leipzig par Breitkopf und Härtel.
  •  : « Licurgo furente sopra anfora di marmo » dans Annali dell'Instituto, XLIV, p. 248-270 ; Monumenti, VIIII, pl. 45.
  •  : Pausaniae descriptio arcis Athenarum in usum scholarum, publié à Bonn par A. Marcus à la suite d’Otto Jahn (une autre édition paraît en 1901).
  •  : Ancient marbles in Great Britain, publié par l’université de Cambridge (des suppléments paraissent en et ).
  •  : Die archäologischen Entdeckungen des neunzehnten Jahrhunderts, publié à Leipzig par les éditions E. A. Seemann.

Références

  1. P. 1910, p. 819.
  2. Vogler 1987, p. 205-207.
  3. Marc 2017, p. 345.
  4. Simon 2006, p. 102.
  5. Simon 2006, p. 103.
  6. Simon 2006, p. 104.
  7. Bouché-Leclercq 1910, p. 480-481.
  8. Simon 2006, p. 105
  9. Simon 2006, p. 106.
  10. Döhl 1994, p. 429-430
  11. « Michaelis, Otto (-) », sur kalliope-verbund.info, .
  12. « Michaelis, Rudolf (-) », sur kalliope-verbund.info, .
  13. « Monument Adolf Michaelis », dans Cimetière Saint-Louis, , p. 24-25.

Voir aussi

Bibliographie

 : documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article

  • (de) « Michaelis, Otto (1875-1949) », sur kalliope-verbund.info, (consulté le ). 
  • (de) « Michaelis, Rudolf (1876-1971) », sur kalliope-verbund.info, (consulté le ). 
  • (de) Hartmut Döhl, « Michaelis, Adolf », dans Neue Deutsche Biographie, vol. 17, (lire en ligne), p. 429-430. 
  • (de) Erika Simon, Adolf Michaelis Leben und Werk, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, coll. « Sitzungsberichte der Wissenschaftlichen Gesellschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität Frankfurt am Main » (no 44,3), , 101-135 p. (ISBN 978-3-515-08976-0). 
  • « Monument Adolf Michaelis », dans Cimetière Saint-Louis, Strasbourg, coll. « Guides des cimetières de la Ville de Strasbourg » (no 3), , p. 24-25. 
  • « Musée Michaelis », sur histoire.unistra.fr (consulté le )
  • Auguste Bouché-Leclercq, « Éloge funèbre de M. Adolf Michaelis, correspondant étranger de l'Académie », in Comptes-rendus des séances de l'année, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1910, vol. 54, no 6, p. 480-481, [lire en ligne]
  • Frédéric Colin, « Comment la création d’une 'bibliothèque de papyrus' à Strasbourg compensa la perte des manuscrits précieux brûlés dans le siège de 1870 », La revue de la BNU, no 2, , p. 24-47
  • Gabrielle Feyler Wilms, Le fonds de photographies anciennes de l'Institut d'Archéologie classique de Strasbourg (Fonds Michaelis), Université de Strasbourg 2, 1993 (thèse de doctorat d'Art et Archéologie)
  • Claude Lorentz et Alix Peyrard, « Comment la bibliothèque d’archéologie classique d’Adolf Michaelis est restée à Strasbourg », sur bnu.hypotheses.org, (consulté le )
  • J.-Y. Marc, « Michaelis Adolf », dans Roland Recht et Jean-Claude Richez, Dictionnaire culturel de Strasbourg : 1880-1930, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN 978-2-86820-988-7), p. 345. 
  • E. P., « Michaelis (Adolphe) », Larousse mensuel illustré, vol. 1, no 45, , p. 819 (lire en ligne)
  • Bernard Vogler (dir.), L'Alsace. Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, vol. 2, Éditions Beauchesne, Paris, 1987, p. 205-207 (ISBN 978-2-7010-1141-7)
  • Hugo Blümner, in: Neue Zürcher Zeitung 1910, Nr. 236
  • Eugen Petersen, in: Zeitschrift für bildende Kunst N.F. 22 (1911) S. 191–196.
  • Bruno Sauer (de), in: Die Heimat 22 (1912) S. 148ff.
  • Hartmut Döhl (de), in: Biographisches Lexikon für Schleswig-Holstein und Lübeck Bd. 7, 1985, S. 134–136.
  • Hartmut Döhl: Adolf Michaelis 1835–1910. In: Reinhard Lullies, Wolfgang Schiering (Hrsg.): Archäologenbildnisse (de). Porträts und Kurzbiographien von Klassischen Archäologen deutscher Sprache. Zabern, Mainz 1988, ISBN 3-8053-0971-6, S. 61–62.
  • (de) Hartmut Döhl, « Michaelis, Adolf », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 17, Berlin 1994, Duncker & Humblot, p. 429–439 (original numérisé).

Liens externes

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