Adolphe-Frédéric VI de Mecklembourg-Strelitz

Adolphe-Frédéric VI est le troisième enfant et l'aîné des deux fils du grand-duc Adolphe-Frédéric V de Mecklembourg-Strelitz et de son épouse Élisabeth d'Anhalt. Il fait ses études secondaires à Dresde, puis étudie la jurisprudence à Munich avant d'entrer dans l'armée prussienne où il atteint le grade de major-général.

Son grand-père Frédéric-Guillaume meurt le 30 mai 1904. Son père lui succède comme grand-duc, et Adolphe-Frédéric devient prince héritier. En 1908, son frère cadet et héritier en second Charles-Borwin de Mecklembourg-Strelitz est tué en duel à Metz. Adolphe-Frédéric succède à son père le 11 juin 1914, quelques semaines avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il se suicide le 23 février 1918, dans des circonstances troubles. Il est inhumé sur l'« île de l'Amour », dans le domaine du château de Mirow.

Bien que l'on ait envisagé une union avec la princesse Patricia du Royaume-Uni, nièce du roi Édouard VII, Adolphe-Frédéric VI ne s'est jamais marié et n'a pas eu d'enfants. Sa mort donne lieu à une crise de succession au sein de la branche de Mecklembourg-Strelitz.

En effet, la lignée n'est plus représentée que par le duc Charles-Michel (1863 – 1934), un cousin du grand-duc défunt ; mais, naturalisé russe, il a renoncé à ses droits sur le trône en 1914 pour servir dans l'armée impériale russe. Il existe un autre descendant de la maison grand-ducale en la personne de Georges, le neveu de Charles-Michel, mais l'accès au trône lui est barré, car il est issu d'un mariage morganatique contracté par son père Georges-Alexandre (1859 – 1909).

Dans l'attente d'une solution à cette crise, le grand-duc Frédéric-François IV de Mecklembourg-Schwerin assure la régence du Mecklembourg-Strelitz. En fin de compte, la révolution de novembre 1918 entraîne la chute de tous les monarques allemands, et la question de la succession perd toute importance politique. La situation familiale est résolue en 1928, lorsque Charles-Michel adopte son neveu Georges, qui reçoit le titre de courtoisie de « duc de Mecklembourg ».

Dans son testament, Adolphe-Frédéric VI lègue sa fortune, estimée à 30 millions de marks, à Christian-Louis de Mecklembourg-Schwerin, le fils cadet de Frédéric-François IV, à la condition que celui-ci lui succède sur le trône et réside à Neustrelitz. Dans le cas contraire, l'héritage se réduirait à 3 millions de marks. Ces arrangements sont réduits à néant par la fin de la monarchie.

• Gerhard Voß (de): Der Freitod des Großherzogs Adolf Friedrich VI. am 23. Februar 1918 und seine staatsrechtlichen Konsequenzen. In: Michael Bunners, Erhard Piersig (Hrsg.): Jahrbuch für Mecklenburgische Kirchengeschichte – Mecklenburgia Sacra. Band 3. Redaria, Wismar 2000, S. 157–167.

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