Adolphe III de La Marck

Adolphe III de La Marck (1334 - ). Il est évêque de Münster de 1357 jusqu'en 1363, puis archevêque de Cologne à partir de 1363, enfin comte de Clèves (sous le nom d'Adolphe Ier) de 1368 jusqu'à 1394 et de La Marck (sous le nom d'Adolphe III) entre 1391 et 1393.

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Adolphe III de La Marck
Fonctions
Archevêque catholique
Archidiocèse de Cologne
-
Évêque diocésain
Diocèse de Münster
à partir du
Évêque
Diocèse de Münster
Évêque catholique
Prince-électeur
Archevêque
Archidiocèse de Cologne
Titres de noblesse
Duc
Comte (duché de Clèves)
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Père
Adolphe II de La Marck (en)
Mère
Marguerite de Clèves (en)
Fratrie
Engelbert III de La Marck (en)
Dietrich I. von der Mark (d)
Conjoint
Marguerite de Juliers (en) (depuis )
Enfants
Adolphe Ier de Clèves
Jutta von der Mark-Kleve (d)
Wilhelm von der Mark-Kleve (d)
Irmgard von der Mark-Kleve (d)
Joanna von der Mark-Kleve (d)
Mynta von der Mark-Kleve (d)
Engelberta von der Mark-Kleve (d)
Johann von der Mark-Kleve (d)
Heinrich von der Mark-Kleve (d)
Gérard de La Marck
Walter von der Mark-Kleve (d)
Théodore IX de La Marck
Élisabeth de Clèves
Marguerite de Clèves
Katarina von Mark-Kleve (d)
Autres informations
Religion
Blason

Biographie

Adolphe est le second fils du comte Adolphe II de La Marck (de). Le , le pape Innocent VI le nomme évêque de Münster. En 1362, son père, Adolphe II de La Marck, signe un contrat avec son frère l'évêque Engelbert III de La Marck, prince-évêque de Liège, afin que son fils Adolphe III hérite du comté de Clèves à la mort de son oncle Jean de Clèves (1347-1368).

À la mort de Guillaume de Gennep, en 1362, la succession à la tête de l'archevêché de Cologne avait fait l'objet de multiples candidatures : non seulement celle (pour la seconde fois) de l'évêque de Liège Engelbert de la Marck[1], mais aussi celle de son neveu, l’Électeur de Münster Adolphe de la Marck, enfin celle du chanoine Jean de Virnebourg. Tandis que les deux premiers candidats faisaient le siège de la cour du pape en Avignon en quête d'approbation, Jean obtenait au terme d'un scrutin agité[2] la majorité du chapitre (une minorité plaidait pour Floris de Wevelinghoven). Jean contrôlait en effet, par sa famille, les villes d'Andernach et de Linz et s'était accaparé le trésor du défunt archevêque. Adolphe n’obtint l'archevêché, le , qu'en concédant le 23 octobre 1363 ce détournement à Jean de Virnebourg[3].

Adolphe engagea lui-même de nouvelles dettes[4], avant de céder, le 15 avril 1364, l'archevêché à son oncle Engelbert afin de pouvoir devenir comte de Clèves[5]. Ces mutations ne s'accompagnaient pas seulement de transferts de fond considérables des coffres de l’archevêché vers Avignon, puisque le nouvel archevêque Engelbert confiait en prébende à son neveu tous les fiefs de l’Électorat de Cologne ainsi que les bailliages en amont de Neuss à son neveu (ceux de Kempen et d’Œdt) ainsi que le bailliage et l'octroi du Rheinberg. Ce dernier était le plus rentable des quatre octrois rhénans de l'archevêque et représentait à lui seul 10 000 florins de rente nette, soit près de 60 % des revenus annuels de l'archevêché[6]. Engelbert fit en outre nommer son neveu homonyme, sénéchal de Westphalie, et lui donna en prébende l'octroi de Waldenburg-Schnellenberg, suscitant par là l'émergence d'un nouveau rival pour l'hégémonie en Westphalie.

Pour mettre un frein aux dilapidations d'Adolphe de la Marck, le chapitre imposa à l'archevêque Engelbert un coadjuteur, Cunon de Falkenstein, Engelbert obtenant pour sa retraite les péages et châteaux forts de Brühl et de Lechenich avec leurs rentes[7] (env. 2 000 florins d'or annuels). Cunon prit en charge les dettes de l’Électorat, non sans prendre des hypothèques. Dans l'acte de nomination de la Noël 1366, le chapitre mettait en gage à Cunon le château et le péage d'Altenwied (de), Linz et son octroi rhénan, Rolandseck (de), d'Ahrweiler, Andernach, les château de Schönstein (de), de Nürburg, de Thurant et de Zeltingen[8].

Mariage et descendance

En 1369, il épouse Marguerite de Juliers (de), fille de Gérard VI de Juliers et de Marguerite, comtesse de Berg et Ravensberg. Ils ont quatorze enfants, seulement cinq survivent à la petite enfance.

Succession

Lorsque son frère Engelbert III de La Marck meurt sans héritiers en 1391, Adolphe hérite du comté de La Marck, qu'il cède à son fils Théodore en 1393. Adolphe meurt en 1394, son fils aîné Adolphe lui succède au comté de Clèves. Les comtés de Clèves et de La Marck sont à nouveau réunis quatre ans plus tard.

Notes

  1. Un rapport de l'administration pontificale décrit ses démarches comme non solum prudenter et oportune sed etiam importune ; cité par Sauerland, tome V, § 179 (1er juillet 1363), pp. 60 et suiv. = REK VII, § 23, p. 7.
  2. Cf. REK VII, Nr. 1, S. 1 avec rebvoi à la Cronica, pp. 45 et suiv. ; Cronica van der hilligen stat van Coellen, p. 692.
  3. Cf. REK VII, § 36 (1er octobre 1363), p. 10, cf. LAC. III, § 645, p. 545 et suiv. ; REK VII, § 46, p. 13. Le décret ne fait pas état des dispositions prises ; mais Sauerland (tome V, p. CXXXIV) suspectait déjà que l'unanimité n'avait été rendue possible que par des malversations financières.
  4. Cf. REK VII, § 106, p. 31 et suiv. et Revers p. § 110, p. 33.
  5. Cf. Sauerland V, §252, p. 97 et suiv. = REK VIII, §118, p. 36. Compte tenu de la durée de la vacance, il a certainement fallu de grandes compensations fincières pour obtenir en février l'assentiment de la Curie. Peut-être est-ce la perpspective de trois mouvements et d'une création d'archevêque qui a décidé le Saint-Siège : le transfert d'Engelbert faisait suite à celui de Jean d'Arckel d’Utrecht à Liège : voyez. REK VII, § 120 (15 avril 1364), p. 37 et SAUERLAND, vol. V, § 255 (22 avril 1364, abrégé), p. 99 et suiv. = REK VII, § 122, p. 37. La mitre d'Utrecht fut attribuée à Jean de Virnebourg, cf. REK VII, § 123 (24 avril 1364), p. 37. Floris de Wevelinghoven, qui en assurait l'intérim, put bénéficier du siège vacant de Münster : cf. Sauerland vol. V, § 258 (24 avril 1364), p. 100 et suiv.
  6. Cf. Droege, Die finanziellen Grundlagen, p. 149 et suiv. et la note 13. Comme ces chiffres correspondent aux cours de 1460, et qu'il n'y avait pas encore d'impôts directs ni réguliers au cours du XIVe siècle, la part de bénéfice des bailliages était certainement supérieure, d'après Janssen (mensa episcopalis, p. 328f).
  7. Cf. Lac. III, Nr. 671 (abrégé), p. 569 f. = cf. Sauerland V (abrégé), n°550, p. 205 f. = REK VII, n°544, p. 145–149.
  8. Cf. REK VII, § 544, pp. 145–49,ici p. 146.

Liens externes

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