Adrien Gaudin de Villaine

Adrien-Paul-Marie-Sylvain Gaudin de Villaine est un militaire et homme politique français né le à Moulines (Manche) et décédé le à Cannes (Alpes-Maritimes)

Adrien Gaudin de Villaine
Fonctions
Député français
Conseiller général
Maire
Sénateur de la Troisième République
Biographie
Naissance
Décès
(à 77 ans)
Cannes
Nationalité
Activité
Autres informations
Grade militaire
Distinction
Blason

Biographie

Fils du général Adrien Gabriel Gaudin de Villaine (1800-1876) et d'Alexandrine Henriette Catherine von Nicolay (1814-1886), fille du baron Pavel Nicolay (fils de Ludwig Heinrich von Nicolay, secrétaire particulier de l'empereur Paul Ier de Russie) et de Alexandrine de Broglie, Adrien Gaudin de Villaine se présente à l'école de Saint-Cyr en 1870. L'invasion s'opposant à la réunion de l'école, il s'engage au 5e bataillon de chasseurs à pied et prend part aux opérations de l'Armée de la Loire. Promu sous-lieutenant le , il est nommé lieutenant quelques semaines plus tard et attaché à l'état-major du général Bruat. La paix faite, il se retrouve à Paris lors du avec le général Chanzy. Il est arrêté par la garde nationale de la Commune et enfermé au secret à la prison de la Santé. Peu de temps après, il est remis en liberté.

Démissionnaire comme officier en 1875, il vient habiter l'arrondissement de Mortain et devient conseiller municipal en 1877 à Saint-Jean-du-Corail. Maire en 1881, il est nommé conseiller général du canton de Mortain le .

Le , il est élu député. Lors de la discussion sur la loi militaire, il défend le service militaire de trois ans. Il est élu sénateur de la Manche le , puis réélu le et le . Son décès met fin à son mandat le . Son successeur au Sénat est Maurice Cabart-Danneville.

Pendant plusieurs décennies, il domine la vie politique de la Manche[1]. Son « coup de maître » se situe en 1919 : il est le grand responsable de la mise au point de la liste d'Union nationale dont il choisit les membres pratiquement à sa guise, écartant celui-ci, appelant celui-là. Il réussit même à faire rentrer dans la liste deux ex-monarchistes (qui lui sont tous dévoués) aux côtés de quatre véritables républicains. Comme l'ensemble de la liste est élue triomphalement, et le sera encore en 1924, il remporte-là un beau succès personnel[2].

Aux élections sénatoriales qui suivent, il réédite le même exploit. « L'autorité de M. Gaudin de Villaine est alors à son apogée. Dès lors, il est le “chef politique” incontesté du département. Qui n'a pas reçu son investiture n'a guère de chance d'être élu »[2].

Il fut l'un des sénateurs les plus actifs pour demander le remboursement des emprunts russes, effectuant plusieurs interventions à ce sujet au Sénat[3].

Adversaire du régime républicain, il est aussi un antisémite notoire, accusant les juifs, « les milliers d’indésirables venus d’Orient », notamment lors des résurgences épidémiques de la peste en 1920. « Ce sont en général les juifs d’Orient qui nous apportent toutes sortes de maladies, notamment la lèpre, et surtout le mal numéro 9 - la peste - (…) Qu’attend-on pour prendre des mesures ? (…) Il faut, comme nous l’avons dit, interdire les chambrées où vingt Israélites se communiquent leurs poux et leurs tares. Il faut établir un solide barrage aux frontières. Ce n’est tout de même pas à nous à faire preuve d’une charité criminelle… pour les Français. » déclare-t-il le devant le Sénat[4]. Ces diatribes antisémites se retrouvent aussi dans certains de ces discours demandant le remboursement des emprunts russes.[3]

Mandats

Œuvres

  • L'Espionnage allemand en France, 1916.
  • Choses de Russie, 1918.
  • Le Fou du roi, 1918.

Décorations

  • Officier de la légion d'honneur

Notes et références

  1. Jean Quellien, Les Élections dans la Manche, éd. Ocep, 1973, p. 150-151.
  2. Jean Quellien, Les Élections dans la Manche, éd. Ocep, 1973, p. 150-151.
  3. (en) Kim Oosterlinck, Hope Springs Eternal. French Bondholders and the Repudiation of Russian Sovereign Debt, Yale University Press, , 264 p. (ISBN 9780300190915)
  4. Zineb Dryef, « Mai 1920, quand la peste a frappé aux portes de Paris », Le Monde, (lire en ligne)

Sources

  • « Adrien Gaudin de Villaine », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Articles connexes


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