Affaire Méchinaud

L'Affaire Méchinaud, ou Affaire des disparus de Boutiers, désigne l'ensemble des événements liés à la disparition le de la famille Méchinaud, de Boutiers-Saint-Trojan, près de Cognac (Charente).

Cette affaire n'est pas résolue à ce jour et les enquêteurs ne disposent d'aucun indice ni d'aucune piste.

Les faits

Dans la nuit du 24 au , la famille Méchinaud, composée de Jacques Méchinaud, âgé de 31 ans, de son épouse Pierrette, 29 ans, et de leurs enfants Éric, 7 ans, et Bruno, 4 ans, passe le réveillon de Noël chez des amis à Cognac, rue de la Plante[1].

Vers une heure du matin, les Méchinaud prennent congé de leurs hôtes et montent dans la Simca 1100 familiale (de couleur grenat), pour regagner leur domicile situé au 14, route de Saint-Trojean, à Boutiers-Saint-Trojan, à moins de quatre kilomètres, sur l'autre rive de la Charente.

Ils n'arriveront jamais à destination et personne ne les reverra jamais.

L'enquête

Une semaine plus tard, alertés par les parents de Jacques Méchinaud, les gendarmes investissent la maison familiale. Dans le réfrigérateur, ils trouvent une dinde avariée ainsi que des huîtres, également avariées. Sous le sapin de Noël décoré de façon traditionnelle, se trouvent les cadeaux encore emballés des enfants. Sur la table du salon, un carnet de chèques. Aucun vêtement ou effet personnel de la famille ne manque[2].

Après quelques semaines d'enquête, l'image de la famille sans histoire semble voler en éclats. Depuis quelques mois, Pierrette avait un amant (Maurice Blanchon, un voisin du village), et songeait à divorcer[3]. Selon le frère de Jacques Méchinaud et un de ses collègues de l'usine Saint-Gobain de Châteaubernard, Jacques Méchinaud l'avait découvert depuis peu de temps[4]. Mais aucun élément de l'enquête ne permet de privilégier cette piste plus qu'une autre comme élément déclencheur de leur disparition.

Dans les mois et les années qui suivent, des fouilles de grande ampleur sont organisées autour de Cognac, puis dans une grande partie de la région. La Charente est draguée sur des kilomètres, mais aucune découverte notable ne permet de faire avancer l'enquête.

À plusieurs reprises par la suite, de nouvelles fouilles ont été entreprises et le fleuve a été inspecté, par exemple en 2011, 2012, 2013[5].

De plus, à chaque découverte d'ossements quelque part en Charente, des analyses ADN ont été effectuées, toujours en vain à ce jour[6],[7].

L'enquête, qui pourra profiter des nouvelles technologies mises en œuvre par la police technique et scientifique de la gendarmerie, reste ouverte sous le nom de code Bruneri 47, du nom des deux enfants du couple Méchinaud, Bruno et Eric[8], et de l'âge de ces enfants au jour de la disparition de la famille (4 et 7 ans). Une boite de courriel a aussi été ouverte à ce nom, destinée au public, et aux personnes qui voudraient écrire aux enquêteurs pour éventuellement leur fournir de nouveaux témoignages ou de nouvelles informations susceptibles de faire avancer l'enquête.

En 2020, l'enquête est relancée : des investigations ont eu lieu chez Maurice Blanchon. L’amant de la mère de famille est interrogé et son terrain sondé[9].

Un cas exceptionnel

L'affaire des disparus de Boutiers est un cas unique à ce jour dans les annales judiciaires françaises : c'est la seule affaire en France où, après la disparition d'une famille entière, aucun des corps n'a été retrouvé, ni la voiture, et où l'on ne dispose d'aucun témoignage ou du moindre indice, ni de rien qui permettrait d'orienter l'enquête[10].

De nombreuses pistes ont été explorées en vain par les gendarmes chargés de l'enquête[11] : mauvaise rencontre nocturne, suicide collectif de toute la famille, assassinat de la famille par le père, avant que lui-même ne se suicide ou ne s'enfuie ; fuite précipitée de la famille à l'étranger pour y commencer une nouvelle vie.

Sources

Bibliographie

  • Solène Haddad, Affaires criminelles inexpliquées, City Éditions, , (ISBN 978-2-824-60304-9), chapitre « Réveil mortel à Boutiers ».
  • Philippe Tomblaine, Les mystères de la Charente, Éditions de Borée[12].
  • Victoria Charlton, « Gardez l’œil ouvert, 15 histoire de disparitions mystérieuses », Les éditions de L’homme, , chapitre 5 « La famille Méchinaud - Tragique nuit de Noël »

Documentaires télévisés

L'affaire a été traitée dans plusieurs émissions et documentaires télévisés depuis 1972, dont les suivants :

Émissions radiophoniques

Articles connexes

Notes et références

  1. closermag.fr
  2. Nathalie Mazier, « À la recherche d’une famille disparue… en 1972 », sur archive.francesoir.fr (consulté le )
  3. Daniel Bozec, « Affaire des disparus de Noël : retour sur les dernières pistes explorées », sur sudouest.fr, .
  4. « À la recherche des disparus de Noël 72 », Europe 1, (lire en ligne, consulté le )
  5. Jacques Pradel et Charlotte Meritan, « Affaire des disparus de Noël : retour sur les dernières pistes explorées », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  6. « Le mystère des disparus de Boutiers », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le )
  7. « Disparus de Boutiers: des ossements relancent l'enquête », sur CharenteLibre.fr (consulté le )
  8. « Les gendarmes repartent à la recherche d’une famille disparue il y a 39 ans », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le )
  9. charentelibre.fr
  10. « Le mystère des disparus de Boutiers », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Balades à Boutiers St Trojan / actualités d'hier », sur philippe.dumas.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  12. « Les Mystères de Charente, de Philippe Tomblaine - », sur www.francenetinfos.com (consulté le )
  13. « Les Disparus de Boutiers sur Direct 8 ce soir », sur CharenteLibre.fr (consulté le )
  14. « L’affaire des disparus de Boutiers », RTL.fr, (lire en ligne, consulté le )
  15. « Les disparus de Boutiers », RTL.fr, (lire en ligne, consulté le )
  16. « Les disparus de Boutiers, 48 ans de mystère », RTL.fr, (lire en ligne, consulté le )
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