Affaire Peter Hullermann

L'affaire Peter Hullermann est à l'origine une affaire judiciaire aboutissant à la condamnation du prêtre allemand Peter Hullermann, mais elle est devenue dès 2010 une affaire médiatique.

Affaire Peter Hullermann
Fait reproché Pédophilie
Pays Allemagne
Ville Essen - Rhénanie-du-Nord-Westphalie
Bavière
Date 1979 à 1986
Jugement
Statut Affaire jugée : dix-huit mois de prison avec sursis (1986)
Date du jugement 1986

Quand celui-ci est accusé d'agressions sexuelles de mineurs en 1979, il est transféré de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Bavière. Après de nouvelles accusations d'agressions sexuelles, dans une paroisse bavaroise, il est condamné en 1986 à dix-huit mois de prison avec sursis.

Cette affaire a des conséquences médiatiques particulières car elle met en cause le cardinal Joseph Ratzinger – devenu le pape Benoît XVI en 2005 - à qui il est reproché d'avoir eu connaissance du passé pédophile du prêtre dès janvier 1980 et de pas avoir agi pour empêcher ces agressions alors qu'il était archevêque du l'archidiocèse de Munich et Freising. Dans un premier temps Benoit XVI indique ne pas avoir eu connaissance du passé de Peter Hullermann. Puis en janvier 2022, il reconnaît avoir été informé de ces agressions dès janvier 1980 mais nie avoir donné son accord pour que le prêtre reste en contact avec des enfants.

Historique

Aspects judiciaires

En 1979, Peter Hullermann, vicaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, est accusé d’agressions sexuelles sur mineurs par plusieurs parents d'enfants qu'il côtoie à Essen. Il est alors transféré en Bavière où il doit suivre une thérapie psychiatrique. Néanmoins toujours en contact avec des enfants, il poursuit ses agressions à leur encontre. En 1986, il est condamné, par la justice allemande, à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement des mineurs dans une paroisse bavaroise[1]. Peter Hullermann est mis à la retraite en 2010 à l'âge de 63 ans[2],[3].

Aspects médiatiques

En mars 2010, des journalistes du New York Times mettent en cause le pape Benoit XVI[1]. Joseph Ratzinger aurait été informé de la réaffectation de ce prêtre[4] : « À l'époque le cardinal Ratzinger était en position de lancer des poursuites à l'encontre du prêtre, ou au moins de faire en sorte qu'il n'entre plus en contact avec des enfants. […]Le père Hullermann est passé directement de la honte liée à la suspension de ses fonctions à Essen à la possibilité de travailler sans aucune restriction à Munich, alors même qu'il était décrit comme un danger dans la lettre demandant à ce qu'il soit transféré ». Le Vatican dément ces allégations et explique « le vicaire Gerhard Gruber, a assumé sa pleine responsabilité pour avoir pris la décision erronée de réinsérer H. dans la paroisse »[1].

En janvier 2022, alors que les théologiens allemands Bernhard Sven Anuth et Norbert Lüdecke reprochent à Benoît XVI de ne pas avoir informé le Vatican, en 1980, de l'arrivée dans son archidiocèse du prêtre pédophile Peter Hullermann, Benoît XVI adresse, selon le journal allemand Bild, un plaidoyer aux enquêteurs qui traitent les allégations de dissimulations d’abus sexuels dans l'archidiocèse de Munich. Il y indique ne pas avoir eu connaissance, en 1980, du passé pédophile de Peter Hullermann [5],[6].

Le 20 janvier 2022, le cabinet d’avocats Westpfahl Spilker Wastl remet son étude intitulée « Rapport sur les abus sexuels de mineurs et d’adultes vulnérables par des clercs, ainsi que par [d’autres] employés, dans l’archidiocèse de Munich et Freising de 1945 à 2019 ». Celle-ci a été commandée au cabinet indépendant par l'actuel archevêque Reinhard Marx. Ce document met en avant quatre dossiers, y compris l'affaire Peter Hullermann, mal gérés par l’archevêque de l’époque et futur pape. Ce rapport met aussi en cause les cardinaux Friedrich Wetter pour 21 cas et Reinhard Marx pour 2 cas. Le Saint-Siège déclare qu'il réagira à cette étude après l'avoir étudiée en détail[7],[3].

Finalement, Benoît XVI reconnaît, le 24 janvier 2022, avoir participé à la réunion du 15 janvier 1980 sur le devenir du prêtre pédophile. Toutefois il affirme : « aucune décision n’a été prise sur l’attribution d’une mission pastorale au prêtre concerné ». Il s'agissait, selon celui qui était son archevêque à l'époque et donc son supérieur hiérarchique, de lui attribuer un logement pour suivre sa thérapie. Néanmoins quelques semaines après son arrivée dans sa nouvelle affectation, Peter Hullermann s'occupe de mineurs[2].

Références

  1. « Le Vatican dément que le pape ait autorisé un prêtre pédophile à exercer », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  2. « Abus sexuels dans l’Eglise : l’ancien pape Benoît XVI rectifie ses déclarations », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  3. « L’ancien pape Benoît XVI accusé d’inaction face à des prêtres pédocriminels », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  4. Gilles Klein, « Prêtre pédophile /Allemagne : Benoit XVI avait approuvé sa réaffectation (NYT) », sur arretsurimages.net, (consulté le )
  5. « Benoît XVI répond aux accusations de dissimulation d’abus », Cath.ch, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Que savait-il... L'ancien pape Benoît XVI a-t-il couvert un prêtre pédophile ? », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « Benedict XVI, Cardinal Marx faulted in Munich abuse report », Catholic News Agency (en), (lire en ligne, consulté le ).

Article connexe

  • Portail du catholicisme
  • Portail de la criminologie
  • Portail de l’Allemagne
  • Portail du Vatican
  • Portail du droit
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.