Affaire du Baron noir
L'affaire du Baron noir est un fait divers très largement médiatisé en France au cours de l'été 1988. À partir du de cette année et jusqu'à la mi-septembre, plusieurs témoignages font état de l'éventuel survol illégal de Paris, de nuit, par un avion à hélice non identifié. La presse écrite et la télévision relaient très rapidement ces témoignages et donnent à l'affaire une grande visibilité. Il n'existe cependant pas de preuve tangible, à ce jour, que les supposés vols de nuit illégaux au-dessus de Paris aient bien eu lieu[1].
Pour les articles homonymes, voir Le Baron noir et Baron noir.
Contexte et premier témoignage
Le survol de Paris intra-muros est interdit à moins de 2 000 m d'altitude pour les aéronefs de transports publics effectuant un service régulier, et soumis à autorisation pour les aéronefs civils[2].
Le , à 0 h 30, la sécurité civile est prévenue qu'un bruit de moteur suspect indiquerait qu'un avion de tourisme survole le sud de Paris à une altitude anormalement basse. Les recherches depuis le sol et l'analyse des échos radar ne donnent rien.
Traitement médiatique de l'affaire
Des témoignages continuent à parvenir à la police les deux nuits suivantes ; à partir du , la presse s'empare de l'affaire et commence à émettre des hypothèses diverses sur l'identité de l'aviateur, rapidement surnommé le « Baron noir » par la télévision française, peut-être en référence au célèbre Baron rouge allemand de la Première Guerre mondiale, Manfred von Richthofen, ou à une bande dessinée contemporaine.
Le seul contact visuel, attesté par un témoignage officiel, avec un aéronef en situation illégale pouvant appartenir au Baron noir aurait eu lieu dans la nuit du 11 au mais le , la véracité du contact visuel est remise en question. Le surlendemain et jusqu'au , la préfecture de police de Paris monte un important dispositif de surveillance baptisé « Vipère ». Durant tout le mois d'août, la presse évoque successivement, tantôt sur un mode sérieux, tantôt sur un mode humoristique : ULM, monomoteur, bimoteur, maquette télécommandée, illusion d'optique créée volontairement, complot politique (éventuellement destiné à mettre en difficulté le Ministre de l'Intérieur d'alors, Pierre Joxe), coup publicitaire, etc. De nouveaux témoignages affluent, en provenance d'autres villes de France et d'Allemagne.
Le , une personne masquée affirme être le Baron noir lors du Journal de 20 heures de TF1. On découvre plus tard qu'il s'agit d'Albert Maltret, dont le seul survol de Paris attesté a lieu en plein jour et lui vaut une arrestation. Il est invité plusieurs fois à la télévision par Christophe Dechavanne, à qui il dira lors de leur dernière rencontre qu'il est également pilote pour l'armée de Saddam Hussein[3]. À la mi-, la presse commence à abandonner le traitement de l'affaire, sans que personne ait apporté de preuve tangible de la réalité des vols de nuit ou de son auteur.
Notes et références
- Dominique Caudron, « Le Baron noir et ses ancêtres : Chronique des aéronefs fantômes », Communications, no 52 « Rumeurs et légendes contemporaines », , p. 219–248 (DOI 10.3406/comm.1990.1792) : résumé complet de l'affaire et des retombées médiatiques, analyse des témoignages.
- Le survol de Paris par les avions Site de l'Assemblée nationale
- Christophe Dechavanne, La fièvre du samedi soir, Edition n° 1, , p. 52
Lien externe
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