Agence internationale des prisonniers de guerre
L'Agence internationale des prisonniers de guerre (AIPG) est un service du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fondé en 1914. Pendant la Première Guerre mondiale, c'est un bureau établi à Genève, destiné à retrouver les prisonniers et les déplacés de toutes nationalités, (notamment les civils qu'aucune convention ne protégeait à l'époque). Il permet ainsi de les mettre en contact avec leurs familles et de leur faire parvenir courrier et colis en contournant les obstacles entre pays belligérants.
Pour les articles homonymes, voir AIPG.
Histoire
L'AIPG est fondée en [1] par le CICR[2], destinée à l'origine exclusivement aux prisonniers militaires, selon le mandat reçu lors de la IXe Conférence de Washington en 1912 (Résolution VI).
Marguerite Frick-Cramer participe à la création et préside avec Jacques Chenevière la section des prisonniers de l'Entente[3].
Contre l'avis des autres membres du comité, qui considèrent que la Croix-Rouge doit s'en tenir aux conventions signées par de nombreux États, le Dr Frédéric Ferrière estime que l'on ne peut laisser sans réponses les recherches concernant les civils. Il fonde tout d'abord à titre personnel la section civile de l'AIPG. Aidé par quelques proches, il peut bientôt compter sur des centaines de bénévoles de tous les milieux. Malgré le vide juridique, cette section est rapidement considérée comme un organe de la Croix-Rouge. L'envergure que prend cette agence marque un tournant dans la popularité de la Croix-Rouge et son développement.
En septembre et , l’AIPG est située au Palais Eynard, puis au Musée Rath jusqu’en [4].
L'AIPG est administrativement intégrée au CICR fin 1919, mais la section civile continue son activité jusqu'au début des années 1920. Ce n'est qu'en 1949 que les conventions internationales peuvent enfin intégrer formellement les civils aux mandats de la Croix-Rouge.
Le rôle de l'AIPG, comme celui de l'Agence centrale des prisonniers de guerre ouverte le à Genève, dont une section dite « des civils » fut dirigée par Suzanne Ferrière, s'inscrit dans la liste de différents services qui ont visé le même objectif, comme l'Agence centrale de recherches.
Archives
Le , l’UNESCO a décidé d’inscrire les archives de l’Agence internationale des prisonniers de guerre au registre international « Mémoire du monde »[5].
Bibliographie
- Adolphe Ferrière ; préface Noelle Roger ; introduction Margueritte Frick-Cramer, Le Dr Frédéric Ferrière : Son action à la croix-rouge internationale en faveur des civils victimes de la guerre, Genève, Suzerenne, , 167 p.
- CICR, L'Agence Internationale des prisonniers de guerre, Genève, CICR, , 122 p.
- Rachad Armanios; Directeur de mémoire: Jean-François Pitteloud, Le Dr Frédéric Ferrière; travail de licence (Université de Genève, Faculté des lettres, Département d'histoire générale), Genève, , 195 p.
Notes et références
- Et. Clouzot, « Aperçu sur les archives de l'Agence internationale des prisonniers de guerre à Genève », La Gazette des archives, vol. 3, no 1, , p. 23–25 (DOI 10.3406/gazar.1933.1069, lire en ligne, consulté le )
- « Le CICR, 1914-18: l'Agence internationale des prisonniers de guerre - CICR », sur www.icrc.org, (consulté le )
- « Marguerite FRICK-CRAMER », sur 100 Elles* (consulté le )
- « CICR : du Métropole au Carlton et ses différents lieux historiques genevois », sur www.notrehistoire.ch, (consulté le ).
- « Archives de l’Agence internationale des prisonniers de guerre, 1914-1923 », sur l'UNESCO.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « Archives du CICR »
- « En 1914, le CICR apprend à protéger les civils », article de Sylvie Arsever dans Le Temps du , reproduit sur le site du CICR
- « Les archives du CICR à Genève », article de Corine Nicolas, , sur le site de l'Institut Pierre Renouvin
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