Aït Atta

Les Aït Atta (en amazighe : ⴰⵢⵜ ⵄⵟⵟⴰ, Ayt ɛṭṭa ; en arabe : آيت عطّا) forment une confédération tribale berbère semi-nomade. D'origine senhaja, leur territoire est centré autour du massif désertique du Jbel Saghro, dans l'est du Maroc.

Aït Atta
آيت عطّا
ⴰⵢⵜ ⵄⵟⵟⴰ
Informations générales
Nom arabe
Āyt ‘Aṭṭā
Nom berbère
Ayt ɛṭṭa
Échelon
Confédération tribale
Géographie
Région principale
Région secondaire
Province principale
Province secondaire
Autre province
Autre province
Territoire
Histoire et anthropologie
Période d'apparition
XVIe
Mode de vie
Semi-nomade
Fait partie du groupe tribal
Nombre de fractions
5
Fractions
Ait Ouallal ; Ait Ouahlim ; Ait Isfoul ; Ait Iazza ; Ait Ounbgi, Ait El Farsi , Ait Khlifa
Culture
Langue principale
Personnages marquants
Dadda Atta (ancêtre commun)

Histoire

Les Aït Atta sont apparentés au groupe Senhaja[1]. L'identité des Aït Atta est liée à un personnage historique nommé Dadda Atta — ou le grand-père Atta — considéré comme l'ancêtre commun et le père spirituel, en raison de ses relations avec le saint, Moulay Abdallah Ben Hussein, fondateur de la zaouïa Amagharyine à Tameslouht. Il aurait vécu au XVIe siècle. En réalité, la confédération des Aït Atta regroupe au XVIe siècle des éléments hétérogènes (principalement berbère, mais absorbant des arabes berbérisés, des populations d'origine subshaharienne, notamment les Ignaouen des Aït Ouahlim, des haratines et quelques juifs islamisés, notamment les Aït Bou Ya'qub des Aït Iazza) sous la bannière de la résistance face aux Banu Maqil qui infiltrent le sud-est marocain[2].

Au XIXe siècle, les Aït Atta forment une confédération puissante et redoutée. A l'occasion d'un conflit opposant les Aït Atta et les Aït Izdeg récemment implantés dans la vallée du Ziz (Tafilalet), les Aït Khebbach, une tribu de la confédération Aït Atta, détruisent en Sijilmassa, cité caravanière millénaire déjà en déclin depuis plusieurs siècles[3].

En , Georges Spillmann estimait la population des Aït Atta à 38 000 individus. En , David Hart l'estimait à environ 135 000 individus[2].

Territoire et structure tribale

Le territoire Aït Atta, stable depuis plusieurs siècles, s'étend des versants sud-est du Haut Atlas et de l'Anti-Atlas aux confins algériens. Il est réparti sur cinq provinces du sud-est du Maroc : les provinces d'Azilal, Ouarzazate, Zagora, Tinghir et d'Errachidia.

Ils sont organisés en confédération dont le fief est le djebel Saghro, au nord-est de l'oued Drâa. Ils élisent chaque année un amaghar, un chef, qui est responsable de gérer la communauté, de distribuer les ressources (notamment l'eau d'irrigation et les pâturages), de trancher les conflits et de rendre la justice avec les autres notables locaux (les imgharen-n-tqqebilt , c'est-à-dire les chefs (imgharen, pluriel d'amghar) de tribus (teqqebilt))[2].

Dans son ouvrage « Les Ait 'Atta du Sahara et la pacification du Haut Drâa », Georges Spillmann mentionne l'existence de cinq tribus (« cinq tentes ») composant la confédération : les Ait Ouallal, les Ait Ouahlim, les Ait Isfoul, les Ait Iazza et les Ait Ounbgi. Selon cet auteur, ces tribus se subdivisent elles-mêmes en sous-tribus habituellement appelées fractions, qui à leur tour se subdivisent en ighess, ce qui signifie en tamazight « l'os ou noyau », mais le sens exact est la « racine ». Cette structure socio-politique fonctionne de manière quasi démocratique.

Linguistique

Le parler des Aït Atta est apparenté au Tamazight du Maroc central, aussi appelé tmazight. Il a notamment été étudié par Ali Amaniss dans le dictionnaire Tamazight-Français (Parlers du Maroc Central).

Galerie

Notes et références

Références

  1. Jeux Identitaires, Traces Mémorielles et Mutations Sociales, Étude anthropologique des populations du Moyen-Draa au Maroc.de Desmoulin Jean-Pierre, Chapitre IV
  2. D. Hart, M. Morin-Barde et G. Trécolle, « Article "'Atta (Ayt)" », Encyclopédie Berbère, vol. 7, , p. 127 (lire en ligne, consulté le )
  3. Peyron Mickael, « Contribution à l'histoire du Haut-Atlas Oriental : les Ayt Yafelman », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, no 18, , p. 127 (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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